AZAMERA LECHIMHA

Alon N': Lois de Souccot 5785 תשרי תשפ"ה

Veille de Souccot

Lois de la veille de Yom Tov

  1. Il est une Mitzva de se couper les cheveux et de

se couper les ongles la veille de Souccot [ces « travaux »-là, ainsi que laver ses vêtements sont permis jusqu’à l’entrée de Yom Tov comme pour toute veille de Chabbat (Siman רנא) et non comme la veille de Pessah].

  • A partir du milieu de la journée, il est bon d’éviter de faire des « travaux » [dans le sens des 39 travaux interdits le Chabbat] qui ne sont pas pour les besoins de la fête. Mais de toutes façons, celui qui se montre indulgent et fait des travaux jusqu’à l’heure de Minha Ktana aura sur qui s’appuyer. Toutefois, après Minha Ktana, il ne faudra faire aucun travail qui n’est pas pour les besoins de la fête, comme les veilles de Chabbat (Siman רנא).
  • Il est bon de recouvrir avec une nappe les tables de la maison et de la Soucca depuis la veille de Yom Tov/Souccot en l’honneur de Yom Tov.
  • Il est permis de dormir et de manger dans la Soucca la veille de Souccot [si l’on n’a pas l’intention de le faire en tant que Mitzva], et cela ne rentre pas dans l’interdiction de « Bal Tossif » qui interdit de rajouter des Mizvots à celles existantes [à la différence du jour de Simcha Torah à la fin de la fête durant laquelle cela est interdit].

Se tremper au Mikvé

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  • Après Hatzot, les hommes doivent se tremper dans un Mikvé en l’honneur de la fête. Il est possible d’avancer l’heure du Mikvé d’une heure avant Hatzot. (סי' תעא ס"ק כב, סי' קכח ס"ק קסה)
  • Les personnes qui ont des difficultés pour aller au Mikvé peuvent s’appuyer sur une mesure appelée 9 Kabim en se douchant et en laissant couler l’eau de la douche au-dessus de soi.
  • La mesure de 9 Kabim selon l’opinion la plus stricte est de 23 litres, ce qui revient à rester environ 5 minutes sous sa douche.
  • Il vaut mieux que le pommeau de douche soit fixé sur son support mais s’il n’y a pas de support, il est possible de le prendre dans la main et de laisser l’eau couler sur sa tête. Il n’est pas obligatoire de mouiller tout son corps. Il suffit d’en mouiller la majorité.
  •  

Interdiction de manger la veille de la fête

  • La veille de Souccot, à partir de la 10ème heure de la journée, Il est interdit de manger une mesure de Kabetsa (équivalent du volume de 2 boites d’allumettes) de pain, de gâteaux ou de pâtisseries [faits à partir des 5 sortes de céréales] afin que l’on mange le premier Kazayit de pain dans la Soucca avec appétit.
  • Il est permis de manger un peu de fruits, de légumes, de viande, de poisson et des œufs mais il ne faut pas se remplir l’estomac.

Attacher son Loulav & Décorations de la Soucca

  • C’est une Mitzva d’attacher son Loulav avec un nœud permanent, c’est-à-dire un double-nœud

mais il est interdit de faire un nœud comme cela pendant Yom Tov.

  • Il est bon d’émettre une condition en disant la veille de la fête que l’on pourra utiliser pendant la fête les objets qui décorent la Soucca (voir plus bas la section concernant les décorations de la Soucca)

Allumage des bougies pour Yom Tov de Souccot

  1. Il faut allumer des bougies la veille de Yom Tov.  
  2. Certaines ont la coutume de les allumer juste avant l’entrée de la fête et d’autres de les allumer juste avant le repas de la fête à partir d’une flamme déjà allumée avant la fête. Celle qui n’a pas de coutume allumera avant l’entrée de la fête, et particulièrement à notre époque où nous avons de la lumière via l’électricité.
  3. Les derniers décisionnaires sont en discussion quant à savoir si ceux qui ont l'habitude de toujours allumer les bougies avant de faire la bénédiction chaque Chabbat devraient faire de même lors des jours de fête, afin de ne pas faire de distinction entre Chabbat et Yom Tov, ou bien s'ils devraient précéder la bénédiction à l'allumage pendant Yom Tov, afin de respecter la règle de "faire la bénédiction avant l'accomplissement de l'acte". En pratique, il semble qu'il faille faire la bénédiction avant l'allumage (עי' משנ"ב סי' רסג ס"ק כז), et également ne pas éteindre l'allumette, mais la laisser s'éteindre d'elle-même dans un récipient.
  4.  

Bénédiction de Chéhéhéyanou au moment de l’allumage des bougies.

  1. Il y a des femmes qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhéhéyanou" au moment d'allumer les bougies, et d’autres ont l'habitude d'entendre [ou si elles font le Kiddouch elles-même, de dire] "Chéhéhéyanou" lors de la récitation du Kiddouch. Celles qui n'ont pas de coutume spécifique écouteront [ou si elles font le Kiddouch elles-même, diront]  "Chéhéhéyanou" au moment du Kiddouch.
  2. Celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhéhéyanou" au moment où elles allument les bougies, quand arrivera le moment de la récitation du Kiddouch, si elles le récitent elles-mêmes, ne devront pas dire "Chéhéhéyanou" une nouvelle fois.
  3. Cependant, si elles écoutent le Kiddouch de leur mari ou d'autres personnes, il y a un doute sur le fait qu'elles puissent répondre "Amen" après la bénédiction de "Chéhéhéyanou" et ensuite boire du verre. La raison du doute est de savoir si, ayant déjà accompli leur obligation de "Chéhéhéyanou", répondre "Amen" est considéré comme une interruption et elles devront dire à nouveau une bénédiction sur le vin du verre, comme le veut la loi pour ceux qui font une interruption entre la bénédiction du Kiddouch et la consommation de la boisson, ou si cela n'est pas considéré comme une interruption. En pratique, il semble qu'elles devraient répondre "Amen”, et cela ne sera pas considéré comme une interruption [en particulier parce que la bénédiction "Chéhéhéyanou" lors du Kiddouch concerne aussi la Mitzva de la Soucca].
  4.  

Allumage des bougies dans la Soucca

  •  
  • A priori, il faut allumer les bougies dans sa Soucca [surtout aujourd’hui qu’il y a de la lumière électrique - il faut donc faire en sorte à ce que les bougies soient allumées à l’endroit où l’on mange pour rajouter de l’« honneur » au repas car les bougies ne sont pas réellement nécessaires]. Toutefois, s’il y a un risque d’incendie en allumant dans la Soucca, il faudra allumer dans sa maison dans un endroit qui illumine sa Soucca [par exemple, à un endroit où si on assombrit la Soucca, les bougies l’éclaireront], et si ce n’est pas possible, on les allumera dans la cuisine où l’on prépare le repas ou dans la chambre où sa femme ou les membres de sa famille dorment ou qu’ils utilisent pour d’autres besoins, et s’il y a de l’électricité dans leurs chambres, on allumera aussi l’électricité avant l’allumage des bougies et on veillera, en faisant la bénédiction sur les bougies de se rendre compte de l’allumage de l’électricité. Et si l’on arrive à allumer l’électricité de la Soucca au moment de l’allumage des bougies dans la maison, cela sera considéré comme les avoir allumées de la meilleure manière qui soit (לכתחילה).
  • Pour les Sépharades qui mangent dans une Soucca communautaire, voir dans les questions réponses à la fin de ce feuillet comment procéder.

Lois du premier soir de Souccot

Kiddouch

  1. Il ne faudra faire le Kiddouch qu’après la sortie des étoiles, et même ceux qui ont la coutume le Chabbat ou Yom Tov de faire le Kiddouch après le Plag HaMinha, la veille de Souccot, ils devront attendre jusqu’à la sortie des étoiles. Et a priori, il ne faudra pas retarder le Kiddouch et la Mitzva qui consiste à manger du pain du premier soir après la moitié de la nuit [Hatzot].
  2. Ordre du Kiddouch : On fera [Elé Moadé chez les Sépharades], Boré Peri Hagefen, le Kiddouch de Yom Tov, la bénédiction de Léchév Bassoucca » et la bénédiction de « Chéhéhéyanou ». En dehors d’Israël, le deuxième jour de fête, il faudra faire la bénédiction de « Chéhéhéyanou » avant la bénédiction de « Léchév Bassoucca ».
  3. Les Ashkénazes ont l’habitude de réciter le Kiddouch assis [et selon l’avis du Arizal – [Rite Sfard], il faudra faire le Kiddouch debout et s’asseoir avant la bénédiction de « Léchév Basoucca »]

Les Sépharades ont plusieurs coutumes différentes : Certains ont la coutume de faire le Kiddouch debout et de s’asseoir après la bénédiction de « Léchév Bassoucca » avant la bénédiction de « Chéhéhéyanou » et d’autres s’assoient après avoir fait la bénédiction de « Chéhéhéyanou » avant de boire le vin.

  1. Un invité le premier soir de Souccot qui a dit [ou écouté] la bénédiction de « Chéhéhéyanou » dans une Soucca qui n’est pas à lui, n’aura pas besoin de la dire à nouveau dans sa propre Soucca.
  2. Manière de couper le pain le soir de Yom Tov : Bien que le soir de Chabbat, on a la coutume de couper en premier le pain de la Halla du dessous, le soir de Yom Tov, on coupera celui du dessus.

Commandement de manger dans la Soucca du premier jourss

  • Toute personne est obligée de manger du pain dans la Soucca le premier soir de Yom Tov au moins une quantité d’un volume de Kazayit [volume d’une petite boite d’allumettes] mais certains disent que l’on doit en manger au minimum un volume de Kabetsa [volume de deux petites boites d’allumettes] et il est correct de tenir compte de leur avis et de manger plus qu’un Kabetza.
  • Il faut manger le premier Kazayit de pain dans la durée de Kede Akhilat Prass [qui est de quatre minutes et certains sont stricts en disant qu’il fait deux minutes[1]] et selon ce que l’on a expliqué ci-dessus qu’il est bon d’être strict en mangeant plus qu’un Kabetsa qui correspond à deux Kazeitim (Kazayit au pluriel), il faudra manger chacun des Kazeitim dans la durée de Kede Akhilat Prass[2] et si l’on n’a pas mangé un Kazayit dans la durée de Kede Akhilat Prass, il faudra recommencer et le manger pendant cette durée de Kede Akhilat Prass.
  • Il faut avoir l’intention en mangeant dans la Soucca du commandement qu’Hashem nous a ordonné de résider (Léchév) dans la Soucca en souvenir des nuèes qui nous entouraient pour nous protéger de la chaleur et du soleil dans le désert[3]. [Et a priori, il faudra avoir cette intention tous les jours de fête]. A posteriori, si l’on a juste eu l’intention de s’acquitter de la Mitzva, on sera quand même quitte de son obligation.
  • Si une personne se rend compte, après avoir mangé, que son toit au-dessus de la Soucca était fermé (la Soucca n’étant donc pas Casher), il aura été déjà quitte du Kiddouch et de la bénédiction de « Chéhéhéyanou », mais il devra, après avoir rendu sa Soucca Casher, manger à nouveau la quantité nécessaire de pain et refaire la bénédiction de « Léchév Bassoucca ».

L’obligation de manger dans la Soucca le premier soir est comme l’obligation de manger de la Matza le soir du Seder

Introduction

Dans la Michna (Soucca 27a), il est enseigné : "Rabbi Eliezer dit qu'une personne est obligée de manger quatorze repas dans la Soucca, un le jour et un la nuit, et les Sages disent qu'il n'y a pas de compte fixé, sauf pour la première nuit de la fête seulement."

Et dans la Guemara là-bas, il est expliqué que selon les Sages, l'obligation de la Soucca pendant tous les jours de la fête est seulement pour celui qui désire manger, mais la nuit du premier jour de Yom Tov, il y a une obligation de manger dans tous les cas.

Cette obligation est apprise par une analogie (גזירה שווה) entre les termes utilisés dans la Torah dans l'obligation de manger la Matsa la nuit de Pessah par rapport aux termes utilisés à Souccot.

Et les décisionnaires sont en désaccord sur la question de savoir si l'enseignement tiré de la fête de Pessah concerne l'essence même de l'obligation de manger, de sorte que de la même manière qu'il y a une obligation de manger la Matsa la nuit de Pessah [avec les lois particulières de la consommation de la Matsa], il y a une obligation de manger du pain dans la Soucca la nuit de Souccot [avec les mêmes lois que celles du Seder, comme ci-dessous], ou bien n'apprenons-nous de cela que l'obligation, de la même manière qu'il n'y a pas d'obligation de manger la Matsa sauf la première nuit, de la même manière il n'y a pas d'obligation de manger dans la Soucca sauf la première nuit. Mais l'essence même de l'obligation de manger la première nuit dans la Soucca n'est pas équivalente aux lois de la consommation de la Matsa la première nuit.

De cette controverse dépendent de nombreuses lois comme de savoir s'il est possible de manger du Pain enrichi [pétri avec du jus de fruit, du vin, ou du miel].

Concernant Pessah, il est tranché qu'on ne s'acquitte pas de l'obligation de manger la Matsa la première nuit avec de la Matsa Ashira/Matsa enrichie [La Matsa Ashira est confectionné avec de la farine (faite à partir de l’une des cinq céréales) et pétrie avec du jus de fruit, du vin, du lait ou du miel sans eau] et il faut se demander s'il en est de même pour la première nuit de Souccot. Si nous apprenons de Pessah l'essence même de l'obligation de manger dans la Soucca, alors il s’agit de la même obligation que celle relative à la consommation de la Matsa du Séder [où il ne faut pas manger de Matsa Ashira].

Cependant, si nous apprenons de Pessah seulement le degré de l'obligation [que pendant toute la fête il n'y a pas d'obligation de manger sauf la première nuit], alors chaque Mitzva a sa propre nature, et puisque la Mitzva de s'asseoir dans la Soucca est rempli tant avec du pain enrichi qu’avec du pain non enrichi, il n'y a pas de distinction, et on pourrait s'acquitter de l'obligation de manger dans la Soucca la première nuit de Souccot même avec du pain enrichi. Et il y a encore d'autres lois qui dépendent de cette discussion.

Ce qui en ressort :

  • Certains disent que l’on ne peut pas s’acquitter de la Mitzva de manger du pain dans la Soucca le premier jour de Souccot avec de la Hala sucrée qui a été pétrie avec du jus de fruits[4], mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion[5].
  • Certains sont stricts de manger le premier Kazayit de pain du premier jour sans y mettre quelque chose dessus[6] mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion[7].
  • Certains disent que pour être acquitté du premier Kazayit de pain du premier soir, il faut en être « propriétaire » car il est est indiqué dans le verset le mot לכם comme pour la Matza[8], mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion[9].

Joie de Yom Tov [Simchat Yom Tov]

  • Il y a une obligation de se réjouir pendant Yom Tov, et nos Sages ont dit (Pessahim קט.) qu'à notre époque, la joie ne se manifeste que par le vin. C’est pour cela que le Choulhan Aroukh a statué qu'il est obligatoire de boire du vin pendant Yom Tov[10]. Cette obligation s'applique même pour le repas du soir[11].
  • Quantité minimale de vin qu’il faut boire : Il est obligatoire de boire une quantité qui entrainera de la joie [mais pas obligatoirement un Reviyit].
  • Les enfants doivent être réjouis en leur donnant des sucreries et friandises qui les rendront joyeux. Les femmes doivent être réjouies en leur achetant des vêtements ou des bijoux en fonction de ses moyens.
  • Il n'y a pas d'obligation de manger de la viande pendant Yom Tov, mais c’est une Mitzva, et l'essentiel de la Mitzva est de manger de la viande de bétail. Si l'on n'a pas de viande de bétail, on peut accomplir la Mitzva avec de la viande de volaille[12].

Lois du jour de Souccot et de la prise du Loulav

  • L'ordre du Kiddouch [pendant Yom Tov et Chabbat] : Chez les Ashkénazes, certains pensent qu'il faut faire la bénédiction « Léshév BaSoucca » après la bénédiction sur le vin, et d'autres pensent qu'il faut faire « Léshév BaSoucca » après la bénédiction de « Hamotsi ». Quiconque agit selon l'une ou l'autre opinion a agi correctement[13]. (voir plus haut paragraphe 17).

Et si on fait le Kiddouch et que l'on mange des mets Mézonot et non du pain, on fera la bénédiction « Léshév BaSoucca » après la bénédiction de Hagafen. [Le Chabbat et Yom Tov, on n’aura pas besoin de rester dans la Soucca (voir plus loin paragraphe 55), et ceci, à la condition que l’on n’a pas déjà été acquitté de l’obligation de Kiddouch[14]].

La coutume des Sépharades est, dans tous les cas, de faire la bénédiction « Léshév BaSoucca » debout après la bénédiction de Hagefen (et voir plus loin paragraphe 54 concernant la bénédiction « Léshév BaSoucca » lorsqu'on mange du pain pendant Hol Hamoed).

  • Havdala à la sortie de Chabbat et Yom Tov : il faut la faire dans la Soucca, et il y a une incertitude quant à savoir si, étant donné que la Havdala est d’une importance majeure, s’il est nécessaire de faire la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Par conséquent, il est préférable qu'après la Havdala, on prenne un repas avec du pain [Mélavé Malka[15]] et qu'on y fasse la bénédiction « Léshév BaSoucca » soit avant le Boré Péri Hagefen de la Havdala, soit après la bénédiction de Hamotsi pendant le repas[16].


Lois de la prise des quatre espèces (Loulav)

  • Lorsqu’on accomplit la Mitzva du Loulav, il faut tenir le Loulav et ses espèces dans la main droite et l’Etrog dans la main gauche, puis les rassembler au moment des balancements. Si on les a tous pris dans une seule main, il faut les reposer puis les reprendre sans réciter la bénédiction. Ainsi, il faudra, lors de la récitation des Hoshaanot, tenir les Quatre Espèces avec les deux mains et non avec une seule.
  • Lois pour les gauchers : Selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, un gaucher fera comme tout le monde.

Selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, il prendra le Loulav et ses espèces dans la main gauche et l’Etrog dans la main droite [à l’inverse des droitiers]. Comme indiqué dans le paragraphe 55, il y a une différence entre une personne gauchère et les autres au moment des balancements [selon le Rama]. Chez une personne droitière, l’Etrog est proche des Aravot, tandis que chez une personne gauchère, l’Etrog est proche des Hadassim.

  • Puisque l’on doit réciter la bénédiction avant l’accomplissement de la Mitzva (« over léassiyatan »), on doit faire la bénédiction sur l’Etrog alors qu’il est à l’envers [la tige vers le haut, et on veillera à le prendre ainsi dès le début], puis, après la bénédiction, on retourne l’Etrog et on fera les balancements [certains suivent l’opinion du Gaon de Vilna et les prennent normalement, en ayant l’intention de ne pas s’acquitter de la Mitzva jusqu’après la bénédiction et de nombreux Sépharades prennent le Loulav, font la bénédiction et ensuite prennent l’Etrog].
  • Une femme Ashkénaze [a la coutume de prendre le Loulav avec bénédiction] doit enlever ses bagues avant de prendre le Loulav, et si elle ne les a pas enlevées, elle doit le reprendre sans réciter de bénédiction. Cependant, un plâtre ou un bandage difficile à enlever ne constituent pas une séparation.

Les Balancements

  • Quand effectuer les balancements ? : On effectue les balancements après la récitation de la bénédiction, ainsi que lors de la récitation du Hallel aux versets suivants :

 « Hodou LaShem Ki Tov »:

On effectue un balancement à chaque mot [sauf sur le Nom divin].

Chez les Sépharades : L’assemblée et l’officiant effectuent un seul groupe de balancements lorsqu’ils disent « Hodou » au milieu du Hallel [et ils ne répèteront pas « Hodou » quatre fois comme le font les Ashkénazes], et ils effectuent également un balancement la première fois qu’ils disent « Hodou » à la fin du Hallel [selon le Arizal, et non selon le Choulhan Aroukh qui prescrit deux balancements à la fin du Hallel].

Chez les Ashkénazes : L’officiant doit effectuer des balancements [en plus de ceux mentionnés ci-dessus] lorsqu’il dit « Yomar Na Israël », et l’assemblée doit également effectuer des balancements [en plus de ceux prescrits par le Choulhan Aroukh] les quatre fois qu’ils disent « Hodou ».

 « Ana Hashem Hoshia Na »:

Sépharades et Ashkénazes : L’officiant et l’assemblée effectuent deux balancements à chaque mot [sauf sur le Nom divin] et ils font de même lorsqu’ils répètent encore « Ana Hashem Hoshia Na » [le Kaf Hahaïm écrit de balancer deux fois sur le mot « Ana », trois fois sur le mot « Hoshia » et une fois sur le mot « Na », bien qu’il existe d’autres coutumes].

Ceux qui prient seuls doivent suivre dans tous les cas l’opinion du Choulhan Aroukh.

  • Il faut veiller à ne pas trop prolonger les mots au moment des balancements (Tossafot, Berakhot 47a).
  • Façon d’effectuer les balancements : On fait chaque balancement en faisant un aller-retour trois fois. Les Ashkénazes ont l’habitude de secouer le Loulav lors des mouvements aller-retour.
  • Ordre des balancements [même pour un gaucher]: Selon le Choulhan Aroukh et le Michna Beroura, qui sont suivis dans ce cas par la majorité des Ashkénazes, on balance d’abord vers l’avant, puis vers la droite, l’arrière, la gauche, le haut et le bas.

Selon le Arizal qui est suivi ici par la majorité des Sépharades, on balance dans l’ordre suivant : sud, nord, est, haut, bas et ouest [certains commencent par l’est]. En général, on prie en direction de l’est, donc l’ordre des balancements selon l’Arizal est : droite, gauche, avant, haut, bas et arrière.

Attache des Quatre Espèces

  • Il est une Mitzva d’attacher ensemble le Loulav, les Hadassim et les Aravot avec un nœud complet [en faisant un nœud sur un autre nœud], et cette attache doit être faite par un homme qui a au moins atteint l’âge de la Bar Mitzva.
  • Selon le Michna Beroura, les « Koïschelach » [attaches faites de feuilles de palmier] sont considérés comme un nœud complet, mais selon le Hatam Sofer et le Bikourei Yaakov, les « Koïschelach » ne sont pas considérés comme un nœud complet, car il faut véritablement faire un nœud sur un autre nœud.

D'après la Halakha, on peut attacher avec n'importe quelle sorte d’attache [mais il faut alors veiller à ne pas tenir cette attache lors de la prise du Loulav, afin qu'il n'y ait pas de séparation entre lui et le Loulav]. On a l'habitude de faire le nœud sur un autre nœud avec une feuille de Loulav [tant qu’elle n’a pas encore été utilisée].

  • Certains décisionnaires sont indulgents et estiment qu'il n'est pas nécessaire de faire un nœud sur un autre nœud, mais qu'il suffit de faire un anneau avec une feuille de Loulav autour des « Koïschelech » et d'insérer l'extrémité de l'anneau dans la boucle. Cependant, de nombreux décisionnaires estiment que cela n'est pas considéré comme un nœud que l’on fait sur un autre nœud.
  • Celui qui a oublié de faire un nœud sur un nœud la veille de Yom Tov, insérera le Loulav et ses espèces dans un « Koïschelach » durant Yom Tov, et se basera sur l'opinion du Michna Beroura selon laquelle cela constitue un nœud complet. Et celui qui n'a pas de « Koïschelach » mais seulement des anneaux préparés avant Yom Tov [car il est interdit de préparer des anneaux durant Yom Tov], insérera les anneaux dans le Loulav durant Yom Tov, et se basera sur les opinions selon lesquelles les seuls anneaux suffisent pour accomplir la Mitzva d’avoir un Loulav attaché. S’il n’a rien préparé, il devra rassembler les espèces dans ses mains sans les accrocher.
  • Façon d’attacher [même pour un gaucher] : On place la colonne centrale du Loulav devant soi, les Hadassim à droite du Loulav et les Aravotes à gauche.

Selon le Arizal, on place un Hadass à droite du Loulav, un autre à gauche et un autre au milieu, sur la colonne centrale du Loulav.
On place aussi une Arava à droite du Loulav et une autre à gauche.

  • Insertion des Hadassim et Aravotes: On insère les Hadassim et les Aravotes dans les « Koïschelech », car ils doivent être dans la main pendant la bénédiction [et il ne suffit pas de tenir les « Koïschelech » si les Hadassim et les Aravotes sont au-dessus du niveau des doigts].
  • Il faut veiller à ce que les Hadassim soient plus hauts que les Aravotes.
  • En plus de l'attache mentionnée ci-dessus [le nœud complet mentionné précédemment], on a l'habitude de faire trois anneaux supplémentaires autour du Loulav seul. Cependant, on veillera à ce que le Tefah supérieur du Loulav soit libre et qu'il n'y ait aucun anneau dessus.
  • La colonne centrale du Loulav [et non seulement ses feuilles] doit dépasser d’au moins un Tefah les Hadassim et les Aravotes.
  • Il est permis de préparer des « Koïschelech » pendant Hol Hamoed, car ce n'est pas considéré comme un travail d’expert.

Conservation des Trois Espèces dans l'eau

  • Selon la loi, il est permis de placer le Loulav, les Hadassim et les Aravotes dans l'eau, mais certains sont stricts et interdisent de le faire afin qu'ils ne soient pas trempés pendant 24 heures[17] et selon leur opinion, il faut veiller à ce que la majorité du Loulav, du Hadass et de l’Arava ne soit pas dans l'eau.
  • Selon toutes les opinions, il est permis de mettre, après leur utilisation, le Loulav, les Hadassim et les Aravotes dans une serviette mouillée [même selon ceux qui sont stricts concernant l'immersion].
  • Pendant Chabbat : Toutes les Quatre Espèces sont considérées comme Mouktsé.
    Pendant Yom Tov, il est permis de remettre les espèces dans l'eau où elles se trouvaient avant la fête, et il est même permis d'ajouter de l'eau. Il est aussi permis de placer les espèces dans une serviette humide, mais si, à chaque fois qu’on la touche, la serviette laisse échapper de l'eau, il y a un risque d’enfreindre l’interdiction de presser.

Habitation dans la Soucca

Quantité de nourriture qu’il faut consommer obligatoirement dans une Soucca

Introduction 

Il est enseigné dans la Guémara (Soucca 26a) « On mange et on boit de manière occasionnelle en dehors de la Soucca », et il est expliqué qu’un repas occasionnel est comme ce que goûte un élève qui se trouverait dans un Beth Hamidrach. Les Premiers décisionnaires expliquent que l'élève goûte la quantité d'une bouchée complète, qui est la mesure de Kabetsa (comme expliqué dans la Guémara Yoma 80a), ce qui signifie que la consommation d'une quantité de Kabetsa est le seuil minimal que l’on est obligé de manger dans la Soucca.  [Kabetsa est l’équivalent du volume de deux petites boites d’allumettes].

Les Premiers décisionnaires divergent sur la question de savoir si une quantité de pain d’exactement Kabetsa est soumise à l'obligation de la Torah d’être consommée dans la Soucca, ou si l'obligation n'est applicable qu'à une quantité supérieure à Kabetza, et que la quantité exacte de Kabetsa est donc exemptée : Certains affirment qu’une consommation de Kabetsa est exemptée de l'obligation de la Soucca, et que l'obligation de manger dans la Soucca ne s'applique qu'à une quantité supérieure à Kabetza, car parfois l'élève goûte un peu moins que Kabetsa et parfois un peu plus. D'autres disent que même la consommation d’exactement Kabetsa est soumise à l'obligation de la Soucca, et que l'exemption ne s'applique qu'à une quantité inférieure à Kabetza. 

Selon la Halakha, le Tour et le Choulhan Aroukh (Siman סימן תרלט, סעיף ב) statuent que celui qui mange exactement Kabetsa de pain est exempté de le faire dans la Soucca, mais celui qui en mange plus que Kabetsa est tenu de le manger dans la Soucca. 

Ce qui en ressort :

  • Manger du pain (comportant l’un des cinq céréales – blé, orge, épeautre, seigle ou avoine) en quantité supérieure à Kabetsa nécessite de manger dans la Soucca. On fera d’abord la bénédiction de « Léshév BaSoucca » [ensuite la bénédiction de « Hamotsi »] avant de manger. Une partie des Sépharades font comme cela, mais la pratique répandue est de dire « Léshév BaSoucca » debout et ensuite de s’assoir et de dire « Hamotsi ».
  • Toute forme de pain et pâtisseries dont on fait la bénédiction de Mézonot quand on en mange une quantité peu importante (פת הבאה בכיסנין) sont soumis à la même règle que le pain, à savoir que si on en mange plus que Kabetza, on est tenu de le manger dans la Soucca.  Les décisionnaires sont divisés quant à  savoir si l’on doit faire la bénédiction dessus ou non, et, pour les Ashkénazes, il est bon de faire la bénédiction mais on restera un peu dans la Soucca après avoir fini de manger [et pour Chabbat et Yom Tov, voir plus haut paragraphe 31], et il faudra dire « Léshév BaSoucca » avant de faire la bénédiction de « Mézonot » afin qu’il n’y ait pas d’interruption entre la bénédiction et la consommation selon les avis qui pensent que l’on ne doit pas faire de bénédictions sur ces aliments. Les Sépharades ne font la bénédiction « Léshév BaSoucca » que s’ils en consomment le volume de quatre fois Kabetza.
  • Un plat à base de céréales [comme des pâtes] – s’il en contient plus que Kabetza, il est préférable de ne pas le manger en dehors de la Soucca [et de toutes façons, il ne faudra pas dire dessus la bénédiction de « Léshév BaSoucca »], et si on fait de ce plat un repas fixe, on est tenu de le manger dans la Soucca. Pour ce qui est de la définition de fixer un repas, cela signifie soit de le manger en groupe, soit en manger une quantité importante que l’on a l’habitude de manger en tant que repas.  Les Sépharades ne font la bénédiction « Léshév BaSoucca » que s’ils en consomment le volume de quatre fois Kabetza.

[En dehors des aliments mentionnés ci-dessus, dont la bénédiction est « Hamotsi » ou « Mézonot », il n'y a aucun autre aliment sur lequel on récite « Léshév BaSoucca », même s'il s'agit d'aliments consommés dans la Soucca, comme indiqué ci-après].

  • Pour la viande, le poisson et le fromage – si on en fait un repas fixe, il convient de les manger dans la Soucca, mais on ne fait pas la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Certains Sépharades sont indulgents de ne pas les manger dans la Soucca même dans le cas d’un repas fixe. 
  • Fruits et légumes – selon la loi stricte, il est permis d'en manger même beaucoup en dehors de la Soucca, mais il est recommandé d’être strict, si on en fait un repas fixe, de ne les manger que dans la Soucca [sans dire la bénédiction de « Léshév BaSoucca »]. Certains Sépharades sont indulgents même dans le cas d’un repas fixe. 
  • Boire du vin – Les avis des décisionnaires divergent, et la coutume est de ne pas boire un Reviyit de vin en dehors de la Soucca, mais on ne fera toutefois pas la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Certains Sépharades sont indulgents d’en boire en dehors de la Soucca même lors d’un repas fixe.
  • Boire de l'eau – il est permis d’en boire en dehors de la Soucca même lors d’un repas fixe, et celui qui est scrupuleux et boit de l'eau uniquement dans la Soucca est digne de louanges. 
  • Certains disent que bien que la consommation d'eau ou d’autres aliments soient exempts de l'obligation de Soucca, si on les consomme pendant un repas, ils devront être consommés dans la Soucca[18].
  • Les femmes Sépharades qui mangent dans la Soucca ne récitent pas la bénédiction « Léshév BaSoucca », car elles sont exemptes de la Mitzva de la Soucca. Toutefois, les femmes Ashkénazes qui mangent dans la Soucca récitent la bénédiction « Léshév BaSoucca », selon l'avis du Rama, qui stipule que même pour les Mitzvots dont elles sont exemptes, elles récitent la bénédiction comme les hommes. Voir la note[19].
  • Si quelqu'un a oublié de réciter la bénédiction « Léshév BaSoucca » – s'il continue encore à manger, il récitera la bénédiction lorsqu'il s'en souviendra. S'il a terminé son repas, il peut encore réciter la bénédiction s'il reste dans la Soucca après la fin de son repas, et c'est ainsi qu'il est correct d'agir dans une telle situation.

Lois sur le fait de dormir dans la Soucca

  • Pendant les sept jours de Souccot, il est interdit de dormir en dehors de la Soucca, même un sommeil léger qui correspond à la durée de marche de cent coudées – environ 54 secondes. 
  • On ne fait pas de bénédiction sur le sommeil dans la Soucca mais il est préférable de manger une quantité d’aliments Mezonot avant de dormir afin de faire la bénédiction (Voir les paragraphes 55 et 73 pour voir combien il faut en manger dans le cas d’un Ashkénaze ou d’un Sépharade). 
  • Un homme marié qui souhaite dormir est tenu de dormir dans la Soucca, même durant sa première année de mariage. Il est communément mal compris que durant la première année de mariage il y aurait une dispense de dormir dans la Soucca, mais il n’existe aucune source [ancienne] différenciant la première année de mariage des autres, et la règle sera toujours comme ce qui suit (dans le paragraphe suivant).  [et s’il est fortement dérangé du fait que sa femme soit en dehors de la Soucca, voir paragraphe 91]
  • Le jour où il accomplit son devoir conjugal, il est exempté de dormir dans la Soucca et n'est pas obligé de retourner dans la Soucca, et il peut dormir chez lui jusqu'au matin. 
  • Il est bon de se montrer scrupuleux que la femme dorme dans la Soucca avec son mari, mais cela n’est pas une obligation[20]
  • Il est permis de dormir sous une table dans la Soucca si la hauteur de la table est inférieure à 80 cm[21]
  • Lits superposés dans la Soucca : si l'espace entre les lits est inférieur à 80 cm, il est permis de dormir sur les deux lits[22]

Bénédiction de "Léshév BaSoucca"
en dehors des repas

Introduction :

Les Amoraïm (Soucca 45b) sont partagés quant à savoir si l’on fait la bénédiction sur le fait de s’asseoir dans la Soucca chaque jour de Souccot ou seulement le premier jour de la fête [voir note[23]], et la conclusion du Talmud est qu’il faut réciter cette bénédiction chaque jour.

Les premiers décisionnaires ont écrit que la règle selon laquelle on bénit chaque jour ne s’applique pas seulement une fois par jour, mais même plusieurs fois dans la journée – et chaque fois que l’on accomplira la Mitzva, on devra réciter la bénédiction [comme ils ont dit à propos des Tefillines qui, à chaque fois qu’on les met, nécessitent qu’on fasse la bénédiction, même plusieurs fois dans la journée].

Cependant, les premiers décisionnaires sont divisés sur la question de savoir si l’on doit bénir chaque fois que l’on s’assoit dans la Soucca ou seulement lorsque l’on y mange : selon le Rif (sur place), le Rambam, le Ritva et les Guéonim, chaque fois que l’on entre dans la Soucca, on doit faire la bénédiction sur la Mitzva de s’asseoir dans la Soucca, alors que selon le Roch au nom de Rabénou Tam, le Ritva au nom des Sages de France, et le Tour, on ne fait la bénédiction que lors du repas, car la bénédiction du repas, qui est l’essentiel du fait de résider, exempte les autres usages de la Soucca comme dormir et se promener.

Selon la Halakha, le Choulhan Aroukh et le Rama (סי' תרלט ס"ח) ont statué conformément à l’avis de Rabénou Tam selon lequel on ne fait la bénédiction que lorsque l’on mange, mais celui qui entre dans la Soucca sans y prendre un repas ne fait pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Le Gaon de Vilna (Gra) a statué conformément à l’avis du Rif et du Rambam qu’on doit faire la bénédiction chaque fois que l’on entre pour s’asseoir dans la Soucca. Ci-dessous, nous expliquerons à quel moment, selon tous, il faut faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" et à quel moment on a besoin de combiner plusieurs opinions.

Les décisionnaires sont divisés quant à l’opinion de Rabbénou Tam selon laquelle on ne fait la bénédiction que lorsque l’on mange un repas. Certains disent que c’est parce que le repas, qui est l’essentiel de la résidence, exempte les autres usages de la Soucca. Cependant, quelqu’un qui ne mange pas [par exemple, s’il observe un jeûne après avoir fait un mauvais rêve] doit faire la bénédiction sur le fait de s’asseoir dans la Soucca sans manger, car il n’a pas de repas pour exempter par sa bénédiction l’acte de s’asseoir, et c’est l’opinion du Taz, du Hayé Adam et du Choulhan Aroukh Harav.

D’autres ont expliqué que, selon Rabbénou Tam, les Sages ont annulé l’obligation de faire la bénédiction pour les autres usages de la Soucca et l’ont instituée uniquement pour le repas, qui est l’essentiel de la résidence, si bien que même celui qui observe un jeûne et ne mange pas ne fait pas du tout la bénédiction pour s’asseoir dans la Soucca, et c’est l’opinion du Maamar Mordekhai.

Ci-dessous, d’autres conséquences pratiques de cette divergence d’opinions seront expliquées.

Ce qui en ressort :

  • Une personne qui observe un jeûne pendant l’un des jours de Souccot [par exemple, un jeûne suite à un mauvais rêve], ou qui ne mange pas de pain et s’assoit dans la Soucca – selon le Taz, le Hayé Adam, le Choulhan Aroukh Harav, et tel que statué par le Michna Beroura, elle doit réciter la bénédiction "Léshév BaSoucca" même si elle ne mange pas du tout de pain, car c’est seulement lorsqu’elle mange du pain que la bénédiction de "Léshév", faite sur le pain, exempte les autres usages de la Soucca. Mais si elle ne fait pas la bénédiction sur le pain, elle doit faire la bénédiction sur le simple fait d’entrer dans la Soucca. Cependant, la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait la bénédiction que si l’on mange du pain.
  • Une personne qui, après avoir pris son repas, quitte complètement la Soucca et revient s’y asseoir sans avoir l’intention de manger, et qui prévoit de quitter la Soucca avant de revenir y manger – selon le Hayé Adam, tel qu’expliqué par le Michna Beroura, elle doit faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" pour cette entrée, même si elle n’a pas l’intention de manger à ce moment-là, car l’entrée en elle-même exige une bénédiction, et puisque cette entrée n’est pas exemptée par un repas, elle doit faire la bénédiction pour l’acte même d’entrer dans la Soucca. Selon le Choulhan Aroukh Harav, on ne refait pas la bénédiction dans un tel cas, car la bénédiction faite pour la Soucca s’applique même en cas de sortie complète, et ce n’est que si l’on commence un nouveau repas qu’il faut refaire la bénédiction. Une troisième opinion est celle du Maamar Mordekhai, qui même sans la raison citée par le Choulhan Aroukh Harav, affirme que l’on ne fait pas de bénédiction, car la bénédiction n’a été instituée que lors de la consommation de pain. La coutume suit l’avis du Maamar Mordekhai.
  • Une personne qui a mangé dans la Soucca le soir, qui a fait la bénédiction, puis a quitté complètement la Soucca [par exemple, pour étudier ou participer à la Simhat Beit Hachoéva], et revient ensuite dans la Soucca pour y dormir sans intention de manger – selon le Hayé Adam, tel que statué par le Michna Beroura, devra réciter la bénédiction de "Léshév BaSoucca" la nuit lorsqu’elle entre pour dormir dans la Soucca. Selon le Choulhan Aroukh Harav et le Maamar Mordekhai, elle ne fait pas la bénédiction, et la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait pas la bénédiction. Il est cependant conseillé de consommer des aliments (Mézonot) en quantité supérieure à un Kabetsa [pour les Sépharades, voir paragraphe 55] avant de se coucher, afin de faire la bénédiction sur ceux-ci et d’exempter le fait d’y dormir.
  • Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca" dans sa propre Soucca, puis qui est allée à la Soucca de la maison d’étude pour y étudier sans y manger [de même qu’une personne qui a fait la bénédiction dans la Soucca de ses parents, puis est allée dormir dans sa propre Soucca] – selon le Hayé Adam et le Choulhan Aroukh Harav, devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca"[24]. Cependant, la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait pas de bénédiction en dehors du repas.
  • Si une personne entre dans la Soucca d’un ami pour lui rendre visite – selon le Hayé Adam, si elle souhaite rester là, elle doit faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" même si elle ne mange pas [cependant, si elle entre simplement pour prendre un objet, tous sont d’accord qu’il n’y a pas lieu de faire la bénédiction]. Cependant, la coutume est de ne pas faire de bénédiction si l’on ne mange pas[25].

La règle de la bénédiction de "Léshév BaSoucca" pour une personne qui quitte sa Soucca :

  • Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca" et n’est pas sortie de la Soucca avant de commencer son deuxième repas – selon la majorité des décisionnaires, ne refera pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Cependant, selon le Bah et le Taz, elle doit refaire la bénédiction. Et dans les faits, il ne faudra pas refaire la bénédiction.
  • Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca", a terminé son repas, puis est sortie pour ses affaires ou pour la prière de Chaharit [ce qui constitue une sortie complète] – selon tous les décisionnaires, lorsqu’elle retourne dans la Soucca pour y prendre un autre repas, devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca"[26]. Si elle est sortie pour la prière de Minha ou de Maariv, il semble que même dans ce cas, elle doive également refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca"[27].
  • Si elle a terminé son repas et quitté la Soucca avec l’intention d’y revenir immédiatement, les décisionnaires sont partagés quant à savoir si, lorsqu’elle revient et prend un nouveau repas, elle doit refaire la bénédiction, et dans le doute, elle ne refera pas la bénédiction[28].
  • Si elle est sortie au milieu de son repas pour prier Minha ou Arvit et retourne ensuite dans la Soucca, elle ne refait pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca" [29]., car ce n’est pas une sortie complète. Cependant, si elle a fait une sortie complète, lorsqu’elle revient dans la Soucca pour continuer le repas, elle refera la bénédiction de "Léshév BaSoucca".
  • Si elle va au milieu de son repas dans la Soucca d’un ami : si elle mange dans la Soucca de cet ami, elle devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" là-bas. Cependant, si dès le départ, elle avait l’intention, en faisant la bénédiction de "Léshév BaSoucca" dans sa propre Soucca, de se rendre ensuite dans la Soucca de son ami et d’y manger, elle ne refait pas la bénédiction dans la Soucca de son ami, car elle est exemptée par la bénédiction qu’elle a faite dans sa propre Soucca[30].
  • Si elle a terminé son repas, a récité le Birkat Hamazon, puis est allée dans la Soucca de son ami [de même qu’une personne qui a mangé après la prière dans la Soucca de la synagogue, puis est allée ensuite manger chez elle] – si elle mange du pain dans la Soucca de son ami, elle doit refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca".
  • Si elle a commencé à manger dans la Soucca et est sortie à cause de la pluie, on peut s’interroger sur le fait de savoir si elle doit refaire       la bénédiction de "Léshév BaSoucca" une fois la pluie arrêtée et qu’elle est retournée dans la Soucca, car la Mitzva a été annulée/interrompue. En pratique, elle ne refait pas la bénédiction.

Obligation de Soucca pour celui qui est fortement dérangé ou qui est en voyage

NOTE DU TRADUCTEUR : Le terme hébreu utilisé dans la Halakha pour désigner cette exemption de la Soucca est  מצטער. Ce mot est difficile à traduire précisément en français, car il signifie littéralement "souffrant". Cependant, nous avons jugé que cette traduction ne rendait pas correctement l'esprit de la Halakha. Pour plus de clarté, nous avons choisi de le traduire par "fort dérangement", afin que la loi soit mieux comprise par tous. Ce terme inclut la notion de souffrance physique ou morale liée à la situation dérangeante.

Introduction :

Il est enseigné dans la Guemara (Soucca 26a) que "les malades et ceux qui les assistent sont dispensés de la Soucca", et les Tossafot (sur place) expliquent que la raison de la dispense pour celui qui est fortement dérangé et pour les voyageurs est fondée sur le verset "vous habiterez dans des Souccot", dont on déduit qu’il faut que l’habitation dans la Soucca soit semblable à une habitation normale et de la même manière qu’une personne ne reste pas dans sa maison s’il est fortement dérangé, ainsi celui qui est fortement dérangé en habitant dans la Soucca est dispensé d’y rester. Il en va de même pour les voyageurs : de même qu’une personne ne s’abstient pas de partir en voyage lorsqu’elle habite chez elle, une personne peut partir en voyage et n’est pas obligée, dans ce cas, de manger et de dormir dans la Soucca.

Concernant le niveau de dérangement qui dispense de l’obligation de résider dans la Soucca, les premiers décisionnaires écrivent qu’il s’agit de tout dérangement tel qu’il ferait sortir quelqu’un de sa maison en raison de ce dérangement. Les décisionnaires[31] écrivent également qu’un dérangement qui ferait quitter une personne de la pièce dans laquelle elle se trouve pour aller dans une autre pièce est aussi considérée comme un « fort dérangement qui le ferait quitter sa maison », et ce fort dérangement la dispense de l’obligation de résider dans la Soucca, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire que le dérangement soit tel qu’il la ferait sortir complètement dehors.

Nous détaillerons plus bas les cas qui sont inclus dans la catégorie de celui qui est fortement dérangé au point de quitter sa pièce.

Ce qui en ressort :

  • Celui qui est fortement dérangé est dispensé de la Soucca [mais la première nuit, il est obligé de manger un Kazayit de pain même s’il est fortement dérangé].
  • Sont considérés comme ceux qui sont fortement dérangés, ceux qui ne peuvent pas dormir ou manger dans la Soucca en raison du vent, du froid ou de la chaleur, ou à cause des odeurs, des mouches, des moustiques et autres désagréments similaires.
  • Une personne malade qui n’est pas en danger est dispensée de la Soucca. Ainsi, quelqu’un qui souffre de maux de tête ou de douleurs aux yeux et pour qui, résider dans la Soucca est difficile, est dispensé, ainsi que ceux qui l’assistent.
  • La quantité de pluie qui dispense de l’obligation de la Soucca :

- Concernant le sommeil : même une petite quantité de pluie dispense de dormir dans la Soucca, et même si la pluie s’est arrêtée mais que des gouttes d’eau continuent de couler du Ska’h, on est dispensé de dormir dans la Soucca.

- Concernant le repas : On sera dispensé à partir de la quantité de pluie qui aurait fait sortir une personne de chez elle si cette pluie tombait chez elle.

  • Si des nuages apparaissent et qu’il semble qu’il va bientôt pleuvoir, on n’est pas dispensé de manger et de dormir dans la Soucca tant que la pluie n’est pas tombée, mais il ne faut pas faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca", car certains avis dispensent même de Soucca dans un tel scénario[32].
  • Si quelqu’un quitte la Soucca à cause de la pluie qui tombe et que la pluie s’arrête ensuite :

S’il a commencé à manger chez lui ou s’il est allé se coucher dans le lit de sa maison, il n’est pas obligé de retourner dans la Soucca avant la fin du repas ou jusqu’à ce qu’il se soit levé [et il semblerait que même s’il se lève faire ses besoins avant le lever du jour (Alot Hashachar), cela n’est pas considéré comme s’être levé, et il peut revenir dans le lit de sa maison].

Cependant, s’il n’a pas encore commencé à manger chez lui [même si la table est déjà dressée], il doit retourner dans la Soucca. Concernant le sommeil : s’il n’a pas encore commencé à dormir chez lui, mais qu’il est trop fatigué pour ramener les oreillers et les couvertures dans la Soucca, il est dispensé, bien que certains soient plus stricts et considèrent que tant qu’il ne s’est pas encore couché, il doit retourner dans la Soucca.

De même, si, en rentrant chez lui, il a changé de vêtements et que la pluie cesse, mais qu’il doit changer de vêtements à nouveau pour retourner dans la Soucca, il est dispensé, bien que certains soient plus stricts.

Tous les cas mentionnés ci-dessus où il faut retourner dans la Soucca, ne s’appliquent que si la pluie s’est complètement arrêtée ; si des nuages subsistent et que la pluie semble susceptible de retomber à nouveau, il n’est pas obligé de retourner dans la Soucca.

  • Une personne qui ne peut pas dormir dans la Soucca à cause du bruit, par exemple celui d’une Simhat Beit Hachoéva ou autre – si le bruit est suffisamment fort au point qu’elle aurait quitté la pièce de sa maison si elle s’y trouvait pour aller dans une autre pièce, est dispensée de dormir dans la Soucca.
  • La dispense de celui qui est fortement dérangé s’applique seulement à des choses qui causent un fort dérangement pour la plupart des gens. Mais si une personne est fortement dérangée à cause de quelque chose qui n’est pas une source de fort dérangement pour la plupart des gens, elle est obligée de rester dans la Soucca même si elle en est fortement dérangée.
  • Une femme qui craint de dormir seule à la maison – si son mari lui-même n’est pas fortement dérangé de la situation, il n’aura pas le statut d’une personne fortement dérangé et ne sera pas dispensé. Cependant, si le mari lui-même est fortement dérangé à cause de la peur de sa femme, il n’est pas certain que cela soit inclus dans la dispense de celui qui est fortement dérangé, car d’un côté, il est fortement dérangé effectivement à l’idée de dormir dans la Soucca, mais d’un autre côté, ce dérangement ne provient pas de la Soucca elle-même mais d’une cause extérieure. Et selon la Halacha, il semblerait qu’il faille être indulgent à ce sujet.
  • S’il y a des invités dans la Soucca et que l’on ne peut pas y dormir, il n’est pas certain que cela soit considéré comme un fort dérangement qui nous dispenserait de l’obligation de la Soucca, car le fort dérangement ne provient pas de la Soucca elle-même. Et selon la Halacha, il semblerait qu’il faille être indulgent à ce sujet.
  • Ceux qui sont en excursion en dehors de la ville sont dispensés de la Soucca et peuvent manger et dormir dans leur véhicule. La même règle s’applique pour un trajet en bus interurbain.

Soucca qui n’est pas apte à une habitation sans être fortement dérangé.

Introduction :

Les premiers décisionnaires ont écrit que la dispense pour celui qui est fortement dérangé ne s’applique qu’à celui qui a initialement installé sa Soucca dans un endroit adapté pour accomplir la Mitzva de Soucca pour manger et dormir, et que le fort dérangement est survenu ensuite pendant les jours de Souccot. Cependant, si dès le départ il a installé sa Soucca dans un endroit où il est impossible de s’y installer sans être fortement dérangé, il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé.
C’est également ce qu’ont statué le Tour, le Choulhan Aroukh et le Rama (סי' תרמ סע' ד).

Les premiers décisionnaires sont divisés quant à la raison de cette règle.

Certains ont écrit que c’est parce qu’une Soucca qui n’est pas apte à l’habitation n’est pas considérée comme une résidence du tout, et celui qui ferait cela sera considéré comme quelqu’un qui n’a pas construit de Soucca alors qui est obligé de se donner du mal pour accomplir la Mitzva de Soucca comme pour toutes les autres Mitzvots.

D’autres ont écrit que la raison est que la Torah a limité la dispense de la personne qui est fortement dérangé, uniquement à celui qui ne s’est pas mis lui-même dans une situation de fort dérangement.

En effet, nous trouvons des différences dans les expressions des premiers décisionnaires à ce sujet : Le Yereïm (סי' תכא) et le Mordekhai (סוכה פ"ב סי' יב) ont écrit que toute Soucca qui n’est pas apte à l’une des manières d’y habiter ne permet pas de s’acquitter de l’obligation. C’est-à-dire qu’une Soucca qui n’est pas apte pour y manger ne permet pas de s’acquitter même pour y dormir, et inversement, car elle n’est pas considérée comme une résidence si elle n’est pas apte à l’un de ces usages [manger ou dormir].

Cependant, le Rosh (Soucca 26) a écrit à propos de ce que Rava a permis à Rabbi Aha bar Ada de dormir en dehors de sa Soucca à cause du fort dérangement due à l’odeur [voir sur place], et voici ses mots : "Il s’agit d’un voyageur, car si c’était chez lui, comment a-t-il fait une Soucca au départ dans un endroit où il aurait été fortement dérangé pour y dormir et qui l’aurait dispensé en tant que celui qui est fortement dérangé ?". De même, le Tour (ibid.) dit : "Cela s’applique uniquement si le fort dérangement est survenu par hasard après qu’il ait construit la Soucca, mais il ne doit pas construire sa Soucca dès le départ dans un endroit avec des odeurs et du vent et dire 'je suis fortement dérangé'".

Pour expliquer la différence dans leur langage, il semble que le Yereïm a  compris que la raison pour laquelle il n’y a pas de dispense pour celui qui est fortement dérangé lorsqu’il a construit sa Soucca dès le départ dans un endroit présentant un fort dérangement pour manger ou dormir, est parce qu’une Soucca dans un tel endroit n’est pas considérée comme une résidence du tout [comme il dit : "Puisqu’il ne peut y accomplir ses besoins alimentaires, boire et dormir sans être fortement dérangé dès le départ, ce n’est pas une Soucca"]. Cependant, le Roch et le Tour ont appris qu’une Soucca faite dans un endroit de fort dérangement est bien considérée comme une résidence, mais en ce qui concerne la dispense que la Torah a accordée à celui qui est fortement dérangé dans la Soucca, elle est limitée et ne s’applique pas à quelqu’un qui s’est mis lui-même dans une situation de fort dérangement[33].

Selon la Halakha, le Choulhan Aroukh a statué conformément à l’avis du Roch que la dispense pour celui qui est fortement dérangé est limitée et ne s’applique pas dans le cas où il s’est mis lui-même dans cette situation en construisant une Soucca dans un endroit où il sera fortement dérangé. Cependant, le Rama a statué conformément à l’avis du Mordekhai qu’une Soucca construite dans un endroit où il sera fortement dérangé n’est pas du tout considérée comme une résidence, et donc on ne s’acquitte pas de l’obligation de Soucca en l’utilisant[34]. Il existe plusieurs conséquences pratiques entre l’avis du Choulhan Aroukh et celui du Rama à ce sujet, comme expliqué ci-dessous.

Ce qui en ressort :

  • Une personne qui construit une Soucca dans un endroit où elle craint de dormir en raison des animaux présents à proximité de la Soucca ou à cause des fourmis et des insectes qui montent sur son lit – selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé, et il peut et doit manger dans cette Soucca. Selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, cela est considéré comme s’il n’avait pas construit de Soucca, et même s’il s’assoit dans cette Soucca, il ne s’acquitte pas de son obligation en y mangeant. Il doit construire une Soucca ailleurs et y consacrer jusqu’à un cinquième de ses biens. Le Mishna Beroura rapporte des avis selon lesquels, étant donné qu’il n’est pas fortement dérangé en mangeant, il s’acquitte de l’obligation pour dormir a posteriori, et conclut qu’il faut être très prudent à ce sujet[35] .
  • Celui qui est fortement dérangé à cause du froid ou de la chaleur et qui est donc dispensé de Soucca – il n’est pas certain qu’il soit obligé d’apporter un chauffage ou un climatiseur [portable]. Il semblerait que s’il s’agit d’un cas ponctuel, il n’est pas obligé de le faire et même s’il a la dispense d’une personne qui est fortement dérangé. Cependant, s’il est constamment fortement dérangé, il semble qu’il ne bénéficie pas de la dispense d’une personne qui est fortement dérangé. Selon le Rama, cela est même considéré comme s’il n’avait pas du tout construit de Soucca, et il est donc obligé d’apporter un climatiseur dans sa Soucca.

Il semble que si toutes les nuits, il peut y dormir et que tous les jours, il ne peut pas [car en milieu de journée la Soucca se réchauffe], cela est considéré comme un fort dérangement ponctuel, et il peut dormir à la maison pendant la journée.

  • Celui qui habite à proximité d’une salle de réception ou d’une synagogue et qui ne peut pas dormir dans sa Soucca toutes les nuits en raison des événements de joie qui s’y déroulent – selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, cela est considéré comme s’il n’a pas de Soucca, et il doit dépenser jusqu’à un cinquième de ses biens pour trouver une autre Soucca, car cette Soucca qu’il a construite est invalide. Selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, cette Soucca est valide, mais il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé, et il doit et peut dormir dans cette Soucca. Le Michna Beroura rapporte des avis selon lesquels, étant donné qu’il n’est pas fortement dérangé en mangeant, il s’acquitte de l’obligation pour dormir a posteriori, et conclut qu’ « il faut être très prudent à ce sujet » [36].
  • Celui qui ne peut pas dormir dans la Soucca une des nuits à cause du bruit, par exemple à cause d’une Simhat Beit Hachoéva ou autre [ce scénario est également courant chez les élèves de Yeshiva qui veulent dormir dans la Soucca de la Yeshiva pendant Hoshana Rabba, mais qui ont du mal à s’endormir à cause du bruit de l’étude de la Torah qui provient de la maison d’étude] – étant donné que la Soucca elle-même est apte à l’habitation pendant tous les jours de la fête [contrairement au cas du paragraphe suivant], et que c’est seulement de manière ponctuelle qu’il est difficile d’y dormir, il semble donc que s’il y a un bruit suffisamment fort pour qu’il se déplace dans une autre pièce si le bruit était dans sa maison, il soit dispensé de dormir dans la Soucca.
  • Les élèves qui arrivent à la Yeshiva la journée de Hoshana Rabba et qui sont fatigués parce qu’ils sont restés éveillés en étudiant toute la nuit – il leur est interdit de dormir en dehors de la Soucca, et cela n’est pas considéré comme une dispense pour celui qui est fortement dérangé [37].
  • Celui dont les parents ne sont pas observants des Mitzvots et qui n’ont pas de Soucca, et qui a été invité à leur rendre visite et à manger chez eux pendant Hol Hamoed Souccot – il semblerait que s’il peut se restreindre et manger moins d’un Kabetsa de pain ou moins de la quantité d’un met à base de céréales à la quantité qu’il mange habituellement à chaque repas, devra éviter de manger plus que cette quantité, à la condition de ne pas porter atteinte à leur honneur.

Cependant, s’il est impossible d’éviter de manger une quantité plus importante sans porter atteinte à leur honneur, pour les Sépharades, il est permis de manger toute la quantité nécessaire, et pour les Ashkénazes, il convient de demander à un Sage comment agir avec sagesse et discernement pour éviter de manger cette quantité en dehors de la Soucca[38].

Lois de la Soucca

Construction de la Soucca

  1. Il faut que les murs/parois de la Soucca soient en place avant de mettre le Ska’h sur le toit, et si le Ska’h est placé avant la construction des murs/parois, il faudra secouer ce Ska’h et certains Sépharades sont indulgents à ce sujet a postériori (כדעת הברכ"י).

Une Soucca dont une partie des parois est constituée d'une porte, d'une fenêtre ou d'un volet – leur ouverture ne nécessite pas de relever le Ska’h, car il y a déjà une paroi valide [et aussi parce que "cela a déjà été fait conformément à la Halakha"].

Le Chabbat et Yom Tov, il est interdit d'ouvrir la porte, la fenêtre ou le volet, par crainte de l'interdiction de « Soter » (démolition) [ce qui est différent d'un système attaché par des charnières ou des cordes, qui peut être ouvert pendant Chabbat, car dans ce cas la Soucca est déjà en place, et on ne fait que retirer ou remettre le système au-dessus].

  1. A priori, il ne faut pas permettre à un enfant de mettre le Ska’h de la Soucca, mais dès l'âge de treize ans, même s'il n'est pas sûr qu'il ait deux poils, il est apte à mettre le Ska’h. 
  2. La structure de la Soucca doit comporter deux murs « Déarivane » [c'est-à-dire adjacents en forme de "ר"], mais le troisième mur n'a pas obligatoirement besoin d'être adjacent aux deux autres [les trois murs peuvent être placées comme un – "ה"]. Lorsque le troisième mur mesure sept Tefachim, il n'est pas nécessaire qu’il soit plus long, et même si la Soucca est longue, il n'est pas nécessaire que le mur couvre toute la longueur de la Soucca. 
  3. Il faut construire la Soucca avec l’intention qu’elle fasse de l'ombre [au nom de la Mitzva]. 
  4. Une Soucca construite trente jours avant la fête [qui aura alors le statut d’une vieille Soucca] doit être en partie renouvelée, c'est-à-dire qu'il faut soulever le Ska’h d'un Téfah sur un Téfah en un endroit [10 cm sur 10 cm] ou le soulever légèrement sur toute sa longueur ou sa largeur. 
  5. Une vieille Soucca qui, comme mentionné, doit être renouvelée, si elle n'a pas été renouvelée, est néanmoins valable a posteriori. 
  6. Une Soucca qui sert d'habitation le reste de l'année, pour la rendre apte à être une Soucca, il faudra soulever l’intégralité du Ska’h [il suffit de le soulever un tout petit peu] et le poser avec l’intention d’en faire une Soucca, et si on ne l’a pas fait, la Soucca sera invalide selon la Torah. 

Si le Ska’h est composé de branches séparées, il est possible de soulever chaque branche individuellement, ou plusieurs (voire toutes) ensemble. Il semble qu'il n'est pas nécessaire de soulever la branche entière d'un seul coup, et qu'il suffit de soulever une partie de la branche, puis de soulever ensuite l'autre partie. La même règle s'applique à un tapis de branchages/roseaux/pailles : il suffit de soulever une partie, puis de soulever la partie supplémentaire etc..

  1. Une Soucca qui a été construite selon les règles pour la fête et où le Ska’h reste ensuite en place toute l'année, sur lequel on a un toit et que l'on utilise pendant l’année en tant qu’habitation : avant Souccot, il faudra soulever le Ska’h pour la rendre apte à l'usage pendant Souccot.
  2. Pour une pergola dense [pergola d’ombrage] dont les zones d’ombre sont plus importantes que celles éclairées : si les planches sont insérées dans le cadre sans clou ni colle, elle est casher selon la Halakha [si elle a été conçue pour faire de l’ombre], mais elle a le statut de Soucca ancienne qu’il faut renouveler en partie [en la soulevant ou démontant et remontant en partie] (comme indiqué ci-dessous 109). Et si on y dort régulièrement, il faudra relever tout le Ska'h (comme expliqué plus haut, 106) [il y a des pergolas où les planches sont disposées en diagonale, et bien que le haut soit majoritairement couvert, sur le sol la lumière est plus présente que l’ombre, il semble que cela soit casher, car en haut la majorité est couverte].

Cependant, si les planches sont fixées avec des clous ou de la colle, il faudra démonter une planche sur deux, de manière que la lumière soit plus importante que l’ombre, puis poser un Ska'h casher sur les planches et les espaces entre elles [ou bien remettre les planches démontées, mais sans clous ni colle].

Certaines personnes s’abstiennent totalement d’utiliser une pergola dense, car elle est faite de planches (comme expliqué plus bas, 122).

[D’après le Hazon Ich (voir 118) qui est strict sur « maamid demaamid » (support du support), les connexions des bois de la pergola ne doivent pas non plus être faites avec du métal ni avec des clous].

  1. Si l’on a une pergola avec du Ska’h qui est utilisée pendant l'année, il suffit de la renouveler partiellement (comme indiqué au paragraphe 104.) sans avoir besoin de soulever le Ska’h dans son intégralité, car puisqu’elle n'est pas un lieu spécialement dédié tout le temps à la nourriture et à la boisson, elle n'a pas le statut d’une habitation de toute l'année (dont la règle est décrite en 106)
  2. Pergola large [pergola de poutres] dont les zones de lumière sont plus importantes que les zones d’ombre : si on y pose un Ska'h casher, la Soucca est casher selon la Halakha a priori [à condition que la pergola soit en bois. Cependant, si elle est en métal, il ne faut pas poser le Ska'h directement sur la pergola, en raison de la loi de « maamid »  (support) (voir 117.)], et il est permis de s’asseoir même sous les poutres de la pergola, même si les poutres sont plus larges que 4 Tefahim, car il suffit que le Ska'h casher soit posé sur le Ska'h non casher et l’annule, même s’ils ne sont pas complètement mélangés (עי' משנ"ב סי' תרכו ס"ק ח, ובה"ל סוד"ה מקרי, ושעה"צ ס"ק כה).
    Toutefois, selon le Hazon Ich (והחמד משה המובא במשנ"ב שם), il ne faut pas s’asseoir sous les poutres, à moins que celles-ci soient totalement mélangées avec le Ska'h [par exemple, dans le cas de branches d’eucalyptus, si les poutres ne sont pas distinguables].

[D’après le Hazon Ich (voir 118) qui est strict sur « maamid demaamid » (support du support), les connexions des bois de la pergola ne doivent pas non plus être faites avec du métal ni avec des clous].

  1. Une Soucca construite sur un balcon qui ne mesure pas sept Tefachim par elle-même – mais uniquement si elle inclut le large rebord de pierre du balcon – en cas de besoin, il y a des avis qui sont indulgents[39]
  2. Si l’on a une Soucca qui mesure sept Tefachim avec un large rebord de pierre sur le côté, on peut s'asseoir sur ce dernier comme faisant partie de la Soucca, même s'il y a derrière une barrière qui sert de mur à la Soucca, car on considère le large rebord de pierre comme une partie et une extension du sol[40]

Taille de la Soucca

  1. La Soucca doit mesurer sept Tefachim sur sept Tefachim [56 cm selon la petite mesure ou 70 cm selon la grande mesure[41]]. Si elle ne mesure pas sept Tefachim de large, elle est invalide, et comme il s'agit d'un doute sur une Mitzva de la Torah, il faut être strict et mesurer sept Tefachim selon la grande mesure. 
  2. La hauteur des murs doit être au moins de dix Tefachim [80 cm pour la petite mesure et 100 cm pour la grande mesure[42]] et même si le toit est beaucoup plus haut, cette hauteur de mur suffit.
  3. Si la Soucca a des murs d’au moins dix Tefachim de haut [c’est-à-dire des murs cashers mais ne montent pas jusqu’au niveau du Ska’h], et que le Ska’h ne se trouve pas exactement au-dessus mais est éloigné de leur continuité de moins de trois Tefachim, la Soucca est valable car on applique les principes de "Goud Assik" et "Lavoud". 

Lois du Ska’h (toit de la Soucca)

  1. Le Ska’h que l’on met sur le toit de la Soucca, pour être valide, doit respecter 3 paramètres :
    1) Il doit être issu de végétaux,
    2) Il doit être fait d'une matière qui ne peut pas devenir impure. 

3) Il doit être déraciné/détaché du sol.

  1. Même le support, sur lequel repose le Ska’h, doit a priori être conforme aux mêmes exigences qu’un Ska’h valide, c'est-à-dire être issu de végétaux et ne pas être susceptible de contracter l'impureté, mais a posteriori cela ne le rend pas invalide.  Toutefois, il est permis de faire reposer le support du Ska’h sur des murs ou des poutres en béton, bien que cela soit une matière que l’on ne peut pas utiliser en tant que Ska’h. La raison de cette permission est qu’il n’est pas habituel de recouvrir le Ska’h avec ce genre de chose [et l’interdiction de Maamid-support est dûe à la crainte que l’on vienne à couvrir le Ska’h avec le support].

(משנ"ב סי' תרכט ס"ק כב, ר"ן רפ"ב דסוכה)

Si les parois de la Soucca sont en métal, ou s'il y a des bandes de métal fixées sur les murs, certains sont stricts et placent le Ska'h avec un support intermédiaire casher afin qu’il soit un « maamid demaamid » (voir le paragraphe suivant). 

Il y a un doute à savoir si le « maamid demaamid » [comme par exemple des poutres en bois posées sur les barres en métal de la Soucca] n’est valide que lorsque, sans le support intermédiaire, le Ska'h tomberait [par exemple, si la barre en métal est posée dans le sens de la longueur, et qu'on place des poutres de bois dans le sens de la largeur, puis que l'on pose le Ska'h sur les poutres en longueur, de sorte que sans les poutres, le Ska'h ne tiendrait pas], ou bien s'il n'est pas nécessaire d'être strict à ce sujet [et on peut poser les poutres en bois dans le même sens que les barres en métal, puis poser le Ska'h sur les poutres, même si sans les poutres le Ska'h tiendrait quand même].

  1. Les supports du support, comme les vis qui fixent les murs de la Soucca ou similaires qui soutiennent les supports du Ska’h, selon le Hazon Ish, doivent être faits avec des matériaux valides pour le Ska’h, tandis que selon la Michna Beroura, ils ne sont pas considérés comme des supports et peuvent donc être fait de quelque chose qui peut devenir impur comme le fer, mais si cela est possible, il est bon d'être strict à ce sujet. 
  2. Le fer, comme les clous et les vis, et le plastique, comme les attaches en plastique (azikonim en hébreu), sont invalides pour le Ska’h car ils ne sont pas issus de végétaux. Pour cette raison, a priori, on ne doit pas utiliser ces matériaux pour maintenir le Ska’h, mais si le Ska’h tient par un vent normal même sans ces éléments, ils ne sont donc pas considérés comme un support et il sera permis de les utiliser pour renforcer le Ska’h même a priori. 
  3. Les fils de coton ou de lin sont invalides pour le Ska’h selon la loi rabbinique, et les décisionnaires divergent sur la question de savoir s'il est possible de maintenir le Ska’h avec quelque chose d'invalide pour le Ska’h selon la loi rabbinique : a priori, il est bon d'être strict à ce sujet. Pour cette raison, il faut attacher le Ska’h avec des fils faits avec des plantes naturelles [non transformées] comme du Gwé ou du Rafia. 
  4. Pour des nattes de roseaux utilisée pour le Ska’h, il faut s'assurer qu'elles aient été faites dans l’intention d’en faire une protection contre le soleil [pas obligatoirement pour les besoins de la Mitzva] et non pour se coucher ou s'asseoir dessus. De plus, il faut veiller à ce que les fils qui tiennent la natte soient faits de plantes naturelles non transformées comme le Gwé ou le Rafia, et non de fils transformés. Pour cette raison, il ne faut acheter des nattes pour le Ska’h que si elles possèdent une certification de cacheroute réputée. 
  5. La coutume est de ne pas couvrir le Ska’h avec des planches, même si elles mesurent moins de quatre Tefachim, et beaucoup veillent à ne pas utiliser de lattes, mais seulement des roseaux ronds [appelé Kaines - קיינעס], ou des branches de palmier, etc. [et certains sont indulgents si les lattes mesurent jusqu'à 4-5 cm de large et certains le sont encore plus en acceptant des lattes jusqu’à 8cm]. Ceux qui n'ont pas l'habitude d'être indulgents à ce sujet devraient suivre l'avis simple du Choulhan Aroukh de ne pas couvrir du tout le toit avec des planches. 
  6. Pour les nattes de roseaux, il est préférable qu'elles soient faites de Kaines et non de lattes, même pour ceux qui ont l'habitude de couvrir le Ska’h avec des lattes. Concernant les nattes, il est bon de se montrer strict, car certains considèrent que l'attache de planches entre elles en font un seul objet et cela reviendra à avoir une planche large de plus de quatre Tefachim. 
  7. A priori, le Ska'h ne doit pas être dense pour que l'on puisse voir les étoiles [il suffit que ce soit visible à un endroit de toute la surface de la Soucca], mais a posteriori, même si on a posé un Ska'h épais qui cache les étoiles, la Soucca reste casher.

Une Soucca dont les zones de lumière sont plus importantes que les zones d’ombre est invalide, mais une Soucca dont les zones d’ombre sont plus importantes que les zones de lumière et qui contient une zone où la lumière est plus importante que l'ombre – si cette zone est inférieure à 7 Tefahim sur 7 Tefahim, il est permis de manger et de dormir même dans cette partie éclairée (voir plus loin, 128, la règle concernant le fait de s'asseoir sous un espace vide).

  1. Dans une Soucca où il y a tellement de Ska'h que la pluie ne peut pas y entrer, il est recommandé d'être strict et de considérer cela comme invalide [et il faut veiller à ce qu'il n'y ait même pas un seul endroit de 4 Tefahim où la pluie ne puisse pénétrer]. Mais a posteriori, si on ne peut pas corriger le Ska'h, on peut se fier à l'opinion des permissifs.
  2. Un Ska'h fixé avec des clous est invalide selon la Torah [et il est considéré comme un Ska'h invalide qui disqualifie la Soucca à partir de 4 Tefahim].

Lois du Ska’h invalide et de l'espace vide 

  1. Le Ska’h doit résister à un vent normal, et s'il tient par un vent normal, même si on le maintien à sa place avec des choses invalides pour le Ska’h, la Soucca est Casher. 
  2. Une séparation avec du vide dans le Ska’h invalide la Soucca quand elle fait trois Tefachim, et si la séparation fait moins de trois Tefachim, même si elle n'invalide pas toute la Soucca, on ne doit pas dormir sous l’espace vide. Pour cette raison, il faut faire attention avec un Ska’h en roseaux à ce qu'il n'y ait pas d'écart d'air du début à la fin des roseaux, et c’est pour cela qu’il faut poser aussi du Ska’h même en longueur de la Soucca. Et certains estiment aussi qu'il ne faut pas avoir la majeure partie de la tête ou du corps sous le vide[43]
  3. S’il y a un Ska’h invalide sur plus de quatre Tefachim de large au milieu de la Soucca sur toute la longueur, la Soucca est invalide. Mais s’il y a la taille nécessaire pour que la Soucca avec ses trois murs soit valide jusqu'au Ska’h invalide, la Soucca sera permise, mais il ne faudra pas s'asseoir sous l'endroit où se trouve le Ska’h invalide. 
  4. Dans le cas mentionné dans le paragraphe précédent où le Ska’h invalide a une largeur de plus de quatre Tefachim, il est possible de rendre une partie du toit invalide apte en plaçant une cloison à une distance de 23 cm de la zone du Ska’h invalide, réduisant ainsi la taille du toit invalide à moins que la mesure qui invalide la Soucca. Pour cette raison, si la terrasse de la Soucca mesure trois mètres et qu'il y a un espace d'air de 50 cm et un plafond en béton de 50 cm, on mettra une cloison de 70 cm de long à une distance de 23 cm du début du plafond en béton, et sur le reste de la longueur de la Soucca, on mettra une forme d’ouverture "Tzourat HaPetah", réduisant ainsi la mesure du Ska’h invalide. 
  5. S’il y a un Ska’h invalide qui mesure plus de trois Tefachim [24 - 28,8 cm] mais moins de quatre Tefachim [32 - 38,4 cm], la Soucca est valable même si ce Ska’h traverse toute la Soucca, mais on ne doit pas dormir, a priori, sous ce Ska’h invalide.
  6. Un Ska’h invalide de moins de trois Tefachim [24 - 28,8 cm], n'est pas invalide du tout, même s'il est sur toute la longueur ou la largeur de la Soucca, et on peut même manger et dormir en dessous. Pour cette raison, si au-dessus de la Soucca il y a une gouttière ou une poutre en béton, même si elle s'étend sur toute la longueur de la Soucca, tant qu'elle n'a pas atteint la mesure de trois Tefachim, elle n'invalide pas du tout la Soucca et il est permis de manger et de dormir sous cet endroit. 
  7. Une Soucca sous laquelle se trouve un moteur de climatisation, si la largeur du moteur est inférieure à 24 cm, il est permis de manger et de dormir en dessous. 
  8. Dans une petite Soucca [d'une dimension de sept sur sept Tefahim], s’il y a un Ska'h invalide de trois Tefahim de longueur ou de largeur sur toute la Soucca, cela la rend invalide, car bien que cette mesure de Ska'h invalide ne disqualifie pas les autres Souccot, néanmoins, dans cette Soucca, cette mesure réduit la quantité de Ska'h cachère, et elle est donc invalide. Et certains décisionnaires soutiennent qu'il n'y a pas lieu de faire une différence, et tant qu'il y a quatre Tefahim de Ska'h cachère, un Ska'h invalide de moins de quatre Tefahim ne disqualifie pas la Soucca.
  9. Les fils à linge ou les barreaux de protection des fenêtres situés au-dessus du Ska'h ne le disqualifient pas, tant que chaque grille ou chaque fil à linge ne dépasse pas trois Tefahim de largeur. Certains sont plus stricts à priori, si cela peut être évité/corrigé, car ils craignent l'avis des décisionnaires qui considèrent qu’il faut être strict sur le sujet "Lévoud" et qui considèrent tous les fils ou barreaux ensemble comme ne faisant qu’un et disqualifient la Soucca. Selon cet avis, il faudra poser du Ska'h cachère entre eux à l'aide d'un support de support.

Lois des murs/parois de la Soucca (Defanotes)

  1. Les parois doivent pouvoir tenir face à un vent ordinaire et si un vent ordinaire les fait bouger, la Soucca est invalide. Les décisionnaires divergent quant à la mesure de déplacement qui disqualifie la Soucca : certains disent que tout déplacement la rend invalide, d'autres disent seulement si elle bouge de trois Tefahim. En pratique, on peut être indulgent [en cas de nécessité] selon ce dernier avis.
  2. Les parois d'une Soucca faites de draps, même tendus fermement, nécessitent de préférence d'ajouter des cloisons de type « Lévoud ». Cela peut être fait en entourant la Soucca de cordes, cinq fois, à des intervalles de 20 cm, depuis le sol jusqu'à une hauteur d'un mètre et cela conviendrait selon tous les avis (petite et grande mesures).
  3. Une paroi faite de « chaîne ou de trame », c’est-à-dire de poteaux verticaux ou des cordes horizontales avec des intervalles de moins de trois Tefahim, ne peut être utilisée dans une Soucca que si elle est construite de cette façon sur les quatre côtés de la Soucca. Si seulement trois côtés sont comme cela, cela ne suffit pas. Selon le Hazon Ich, même avec quatre côtés, il convient d'être strict et de ne pas l’utiliser. Cependant, si des draps sont également tendus en plus des cordes, la Soucca devient valide, même avec trois côtés, comme mentionné précédemment.
  4. Une paroi faite de « chaîne et de trame », comme des poteaux verticaux et des cordes horizontales, est considérée comme une paroi complète. Une balustrade, selon la Michna Beroura (שעה"צ סי' שס), est considérée comme une paroi faite de poteaux et de cordes car il y a des barres de fer aussi bien en largeur en haut qu’en bas de la balustrade. Et selon le Hazon Ich, il doit y avoir un intervalle horizontal tous les trois Tefahim. Par conséquent, une balustrade ou une grille ne peut pas servir de cloison.
  5. Une fenêtre ou des volets fermés sont considérés comme une paroi. Des volets ouverts, selon la Michna Beroura, sont considérés comme une cloison de « chaîne et de trame » et sont valables. Cependant, selon le 'Hazon Ich, ils sont seulement considérés comme une cloison de trame (horizontale) et ne sont pas suffisants.
    Toutefois, si une balustrade est à moins de trois Tefahim des volets, il y a une combinaison de "chaîne verticale" [la balustrade] et de "trame horizontale" [les volets ouverts], et d'après tous les avis, dans ce cas, il n'est pas nécessaire que les volets restent fermés et il sera permis de les ouvrir.
  6. Idéalement, a priori, il est préférable de faire des parois complètes, car tout le monde ne maîtrise pas tous les détails des lois des parois.

Lois des décorations de la Soucca

  1. Il ne faut pas suspendre de décoration de Soucca à une distance de quatre Tefahim ou plus du Ska'h. Si la décoration commence dans les quatre Tefahim du Ska'h et pend en dehors de cette mesure, si sa largeur est inférieure à quatre Tefahim, cela est permis.
  2. Les décorations tombées du Ska'h ou des parois pendant Chabbat ou Yom Tov sont considérées comme Mouktsé et il est interdit de les déplacer. Toutefois, si on a émis la condition avant l'entrée de la fête de ne pas s'en « séparer » entre le coucher du soleil et la sortie des étoiles (Bein Hachemachot) de l’entrée de Chabbat ou Yom Tov, on pourra les déplacer pendant Chabbat ou Yom Tov. Pendant Hol HaMoed, on pourra dans tous les cas les déplacer et même les accrocher à nouveau.
  3. Il est permis d'enlever les décorations [pendant Hol Hamoed] si l'on craint qu'elles soient abîmées par la pluie[44].
  4. Il est permis de poser une bâche en plastique sur le Ska'h [que ce soit au-dessus ou en dessous] pendant Chabbat et Yom Tov pour protéger les décorations de la pluie, mais il faut faire attention à ne pas toucher le Ska'h directement avec les mains, car il est Mouktsé[45].
  5. Il est permis de suspendre des décorations pendant Hol HaMoed.
  6. Il est permis de préparer des décorations pendant 'Hol HaMoed uniquement si cela est un travail simple (Maassé Hédiot). Si cela nécessite une expertise particulière, c'est considéré comme un travail d'artisan (Maassé Ouman) et c'est interdit.

Sainteté de la Soucca

Introduction :
Il est dit dans la Guemara (Soucca 29) "Amar Rava Maani Mikla Bar MiMetlalta", et les premiers décisionnaires ont divergé sur le sens de cette expression : s'agit-il d'une demande d’enlever les assiettes après le repas (Rachi et Tossafot), ou bien de ne pas apporter les casseroles utilisées pour la cuisson dans la Soucca (Bahag et Rabbénou Tam dans Tossafot) ? En pratique, on tiendra compte des deux avis
(משנ"ב סי' תרל"ט סק"ה).

  1. Il ne faut pas apporter à table des poêles et ustensiles de cuisson que l'on n'a pas l'habitude d'apporter à table. Cependant, si la Soucca est éloignée de la cuisine, il semble que cela est permis [et l'on pourra se fier à l'interprétation de Rachi et Tossafot].
  2. Il est permis d'apporter à table les casseroles que l'on a l'habitude de poser sur la table tout au long de l'année.
  3. Il est permis de faire une Soucca dans une cuisine, même s'il y a des fours, des réfrigérateurs, etc.
  4. Il ne faut pas laisser les assiettes sur la table après avoir fini de manger. Il faut les retirer à la fin du repas, mais il n'est pas nécessaire de le faire immédiatement après avoir fini de manger[46].
  5. Il est permis de se laver les mains (Netilat Yadaim) dans la Soucca, et il est également permis d'y poser le récipient pour Netilat Yadaim. Après utilisation, il convient de retirer le récipient de la Soucca (עי' ערוה"ש שם).
  6. Il est permis de passer par la Soucca pour raccourcir son trajet [Kappandria] (רי"ץ גיאות מאה שערים דף עב).
  7. Il ne faut pas laisser de vélos dans la Soucca. On peut y laisser une poubelle si elle se trouve habituellement dans le salon. Il est interdit de changer la couche d'un bébé dans la Soucca. On peut y jouer à des jeux pour enfants. Il est également permis de cirer ses chaussures dans la Soucca.
  8. Celui qui fume habituellement chez lui peut également fumer dans la Soucca [il est cependant recommandé de s'abstenir de fumer tout au long de l'année].

Tombée de pluie la première nuit de Yom Tov :

Selon le Rama, il faut être strict, car l'exemption de "Miztaer" (celui qui est fortement dérangé) ne s'applique pas pour la consommation du premier kazayit la première nuit de Souccot. Ainsi, pour les Ashkénazes : si au moment de commencer le repas de la nuit de Souccot, il pleut, il convient d'attendre que la pluie cesse [mais sans dépasser la moitié de la nuit - Hatzot]. 

Si l'attente est difficile, on fera le Kiddouch dans la Soucca sans réciter la bénédiction de "Léshév BaSoucca", et on récitera la bénédiction de "Chéhéhéyanou", puis on mangera un kazayit dans la Soucca. Ensuite, on pourra prendre le reste du repas à l'intérieur. Si la pluie cesse [avant d'aller se coucher], on retournera dans la Soucca pour manger plus d'un Kabetsa de pain et on récitera la bénédiction de "Léshév BaSoucca". 

Cependant, selon le Choulhan Aroukh, l'exemption de " Miztaer " s'applique également pour la consommation du premier Kazayit la première nuit. Ainsi, pour les Sépharades : selon l'essentiel de la Halakha, il n'est pas nécessaire d'attendre que la pluie cesse, et on peut faire le Kiddouch à l'intérieur avec la bénédiction de " Chéhéhéyanou ", mais on ne récite pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Si la pluie cesse [avant la moitié de la nuit-Hatzot], on retournera dans la Soucca pour manger un Kazayit ou un Kabetsa, sans réciter une nouvelle fois " Chéhéhéyanou ". [Certains Sépharades se montrent stricts et attendent comme les Ashkénazes]. 

S'il pleut la seconde nuit de Yom Tov : pour les Ashkénazes - on fait le Kiddouch à l'intérieur et on récite " Chéhéhéyanou ", puis à la fin du repas, on mange un Kazayit dans la Soucca sans réciter les bénédictions de "Léshév BaSoucca" et "Chéhéhéyanou ". Si la pluie cesse, on entre dans la Soucca, on mange un Kabetsa et on récite "Léshév BaSoucca". A priori, même la seconde nuit, il est bon d'attendre un peu que la pluie cesse. 

Pour les Sépharades, la règle est la même que mentionnée ci-dessus pour la première nuit de Yom Tov.

Allumage des bougies du deuxième jour de Yom Tov

(Valable uniquement en dehors d’Israël
cette année)

  • [Les lois d’allumage des bougies de Chabbat du vendredi soir seront détaillées plus loin]
  •  
  • Le deuxième jour de Yom Tov, il est interdit d’allumer les bougies avant la sortie des étoiles mais on les allumera soit après la sortie des étoiles, soit avant le Kiddouch.
  • S'il reste des mèches, un morceau de métal, des restes de bougies, etc. des bougies du premier jour, selon la loi stricte, il est permis de les sortir même à la main pour allumer les bougies du 2eme jour de fête. [et il n'y a pas en cela d'interdiction de Mouktze, car l'allumage de la bougie est considéré comme un besoin pour l’alimentation de la fête (Ohel Nefesh), et il est permis de déplacer un objet Mouktze pour les besoins de la fête.] Cependant, de nos jours, avec de la lumière électrique, il n’est pas si clair si nous pouvons considérer l’allumage comme un besoin pour l’alimentation de la fête, c’est pour cela qu’a priori, il vaudra mieux sortir la mèche avec une cuillère, une fourchette ou équivalent. Il est aussi possible de rajouter de l’huile et une nouvelle mèche sans sortir l’ancienne mèche.
  • Il y a des femmes qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhéhéyanou" au moment d'allumer les bougies, et d’autres ont l'habitude d'entendre [ou si elles font le Kiddouch elles-mêmes, de dire] "Chéhéhéyanou" lors de la récitation du Kiddouch. Celles qui n'ont pas de coutume spécifique écouteront [ou si elles font le Kiddouch elles-mêmes, diront] “Chéhéhéyanou" au moment du Kiddouch.
  • Celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhéhéyanou" au moment où elles allument les bougies, quand arrivera le moment de la récitation du Kiddouch, si elles le récitent elles-mêmes, elles ne devront pas dire "Chéhéhéyanou" une nouvelle fois.
    Cependant, si elles écoutent le Kiddouch de leur mari ou d'autres personnes, il y a un doute sur le fait qu'elles puissent répondre "Amen" après la bénédiction de "Chéhéhéyanou" et ensuite boire du verre. La raison du doute est de savoir si, ayant déjà accompli leur obligation de "Chéhéhéyanou", répondre "Amen" est considéré comme une interruption et elles devront dire à nouveau une bénédiction sur le vin du verre, comme le veut la loi pour ceux qui interrompent entre la bénédiction du Kiddouch et la boisson, ou si cela n'est pas considéré comme une interruption. En pratique, il semble qu'elles devraient répondre "Amen”, et cela ne sera pas considéré comme une interruption [en particulier parce que la bénédiction "Chéhéhéyanou" lors du Kiddouch concerne aussi la Mitzva de la Soucca].
  •  

Lois de Yom Tov tombant la veille de Chabbat

  • (Valable uniquement en dehors d’Israël
    cette année)
  •  
  • Moment du déjeuner du 2ème jour de fête
  • Il faut manger le déjeuner de la fête avant la 10ème heure de la journée (סי' תקכט ס"א). Si l’on est en retard, on mangera le repas normalement (עי' סי' רמט).
  •  

Porter des vêtements de Chabbat pendant les fêtes

  • Ceux qui ont l’habitude de mettre des vêtements de Yom Tov particuliers, ne devront pas remplacer les vêtements de fête par des vêtements de Chabbat à l'entrée du Chabbat, car cela serait un manque de respect envers le Chabbat [car les vêtements de fête sont plus importants que ceux du Chabbat, comme cela est tranché dans les lois de Yom Tov (סי' תקכט ס"א)]. Néanmoins, lors du Chabbat matin - ceux qui le souhaitent peuvent porter leurs vêtements de Chabbat.
  •  

Allumage des bougies de Chabbat pendant Yom Tov

  • On allumera les bougies de Chabbat pendant Yom Tov en prenant comme source une flamme déjà allumée.

[S’il est difficile de le faire directement, il est possible d’allumer un feu intermédiaire comme une allumette que l’on laissera ensuite s’éteindre seule].
Il est possible d’allumer à partir du moment appelé Plag Haminha jusqu’à l’entrée de Chabbat (Temps habituel d’allumage des bougies lors d’un Chabbat normal).

  • Certains sont scrupuleux de régler la minuterie de Chabbat afin, qu’au moment de l’allumage des bougies [ou à un autre moment où l’on utilise les bougies allumées, même pour un temps court], la lumière provenant de l’électricité soit éteinte afin que les bougies soient une vraie nécessité. Toutefois, la coutume répandue est de ne pas prêter attention à cela.
  • Concernant l'enlèvement de la mèche qui reste des bougies de Yom Tov pour préparer les bougies du Chabbat : bien que lors des autres fêtes, il soit permis d'enlever la mèche même avec sa main pour allumer les bougies du deuxième jour de Yom Tov, et la raison en est qu'il n'y a pas de restriction de Mouktze car l'allumage des bougies est considéré comme un besoin alimentaire (Ohel Nefesh), et il est permis de déplacer un objet Mouktze pour les besoins alimentaires. [Cependant, de nos jours, que nous avons de la lumière provenant de l’électricité, il n'est pas si évident que cela soit considéré comme une nécessité pour l’alimentation.]
  • Toutefois, dans notre cas, où enlever la mèche est fait uniquement pour les besoins du Chabbat, nous n'avons pas, de toutes façons, trouvé qu'il était permis de déplacer un objet pour cet usage (ביצה ד.).
  • Par conséquent, il faut la retirer avec une cuillère ou une fourchette ou quelque chose de similaire.
    Il reste préférable d'ajouter de l'huile et une nouvelle mèche aux récipients des bougies sans enlever l'ancienne mèche [pour tenir compte de l'opinion du Choulhan Aroukh Harav, Sayif 308 et du Hazon Ich, Sayif 47, qui considèrent que l'enlèvement à l'aide d'une cuillère ou d'une fourchette n'est pas considéré comme un déplacement inhabituel].
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  • Lois de Kabalat Chabbat (accueil du Chabbat)
  • La coutume dans le monde Ashkénaze, lorsque Chabbat tombe après un jour de fêtes est de faire uniquement Mizmor Chir LeYom HaChabbat, Hashem Meleh, sans Lehou Neranena ni Bame Madlikin, et il y a aussi d’autres coutumes à ce sujet. (עי' מט"א סי' תרא סע' יא).
  • Il est aussi de coutume de dire Chalom Alechem à table comme d’habitude [sauf si l’on a une autre coutume].
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  • Les lois de préparation du Sefer Torah, de pliage de Talit, de rangement de sa maison et de lavage de vaisselles pendant Yom Tov pour Chabbat seront expliquées ci-dessous au sein de la section sur les lois concernant Erouv Tavshilin car ces lois en dépendent.
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Lois concernant l'Erouv Tavshilin
(Valable uniquement en dehors d’Israël
cette année)

(Siman 527)

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  • Introduction : Le Erouv Tavshilin permet de cuisiner et de préparer de la nourriture pendant la fête de Yom Tov (les jours fériés de fête juive) pour le Chabbat qui est juxtaposé à la fête.
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    En effet, selon la Halakha, il est interdit de préparer de la nourriture pendant les jours de fête pour les jours suivants, y compris le Chabbat.
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  • Cette année 5785, à la fois en Israël et en dehors d’Israël, pour préparer Chabbat, il faudra donc préparer un Erouv Tavshilin le mercredi avant l’entrée de la fête afin de pouvoir préparer Chabbat le vendredi.
  • Cette action consiste généralement à prendre deux aliments, l’un cuit au four et l’un cuit sur le feu comme une tranche de pain et un œuf, et à lire la formule du Erouv Tavshilin qui va les  "réserver" pour le Chabbat.
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  • Le Erouv Tavshilin est valable uniquement afin de pouvoir faire des préparations du 2eme jour de Yom Tov au Chabbat. Toutefois, faire une préparation quelconque du premier jour de Yom Tov pour le deuxième jour, ou du premier jour pour le Chabbat - est interdit.
  • Il faut s'efforcer de cuisiner le vendredi - tant que la journée est encore longue afin que l’on puisse en profiter pendant Yom Tov, et il semblerait que les autres préparations autorisées à faire pendant Yom Tov pour le Chabbat, comme mentionné ci-dessous, doivent également être faites tant que le jour est encore long (בה"ל ד"ה ע"י עירוב)
  • En cas de force majeure, il est possible de cuisiner proche du coucher du soleil (Chekiya).
  • Il faut préparer l'Erouv le mercredi, veille Yom Tov [avant d’avoir allumé les bougies de Yom Tov] et il semblerait qu’il soit aussi permis de le préparer le mardi soir.
  • A priori, le Erouv Tavshilin doit être fait avec un œuf [et certains le font avec un morceau important de viande ou de poisson].
  • Celui qui ne cuit pas au four pendant Yom Tov pour Chabbat, pourra se suffire de faire un Erouv sur un plat cuisiné, c'est-à-dire un œuf comme mentionné ci-dessus, et de réciter la formule du Erouv. [mais nombreux ont la coutume, dans tous les cas, de faire cela sur du pain]
  • Celui qui cuit au four doit également faire le Erouv avec un Kazayit de pain [équivalent du volume d’une boite d’allumettes], et idéalement, avec un volume de Kabetsa de pain [équivalent du volume de deux boites d’allumettes], et il est préférable de le faire avec un pain entier pour la beauté de la Mitzva.
  • Idéalement, a priori, l'œuf doit être cuit spécialement pour le Erouv.
  • Celui qui ne cuisine pas et n’effectue aucun travail pendant Yom Tov pour Chabbat doit quand même faire un Erouv Tavshilin pour pouvoir allumer les bougies de Chabbat, mais il ne fera pas de bénédiction.
  • Pour pouvoir faire la bénédiction sur l'Erouv Tavshilin, il faut avoir l’intention d’effectuer un travail (dans le sens des 39 travaux interdits le Chabbat) certain pendant Yom Tov, et même si c’est un travail uniquement interdit par les Sages et non pas la Torah - cela suffit.
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  • Dans les cas suivants où l’on fera un travail certain, il faudra faire un Erouv Tavshilin avec bénédiction :
  • a. Si l'on place une casserole contenant de la nourriture non cuite et qui va cuire pendant Yom Tov pour Chabbat sur un feu découvert ou couvert, ou sur une plaque électrique.
  • b.           Celui qui place une casserole contenant de l'eau qui n’a jamais été bouillie sur un feu découvert ou couvert, ou sur une plaque électrique.
  • c.            Celui qui réchauffe des aliments cuits sur un feu découvert ou sur une plaque de métal (appelée 'Belakh') [mais pas sur une plaque électrique].
  • d.           Préparation de thé dans un récipient dans lequel a bouilli/chauffé l’eau (Keli Rishon).
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  • Dans les cas suivants, il faut faire un Erouv Tavshilin sans bénédiction -
  • a.            Pour allumer les bougies.
  • b.           Celui qui réchauffe des aliments cuits sur une plaque électrique - que ce soit sec ou humide - même s'ils se sont refroidis.
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  • Qui peut profiter du Erouv ?
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  • Le Erouv est valable pour soi-même et pour les membres de son foyer, et il n’est pas nécessaire de faire acquérir le Erouv à qui que ce soit, ni aux membres du foyer ni à d’autres, mais il faut uniquement dire la bénédiction et lire la formule du Erouv « Bédin, yéhé… ». Toutefois, le grand Rav de la ville qui fait un Erouv pour l’ensemble des habitants de la ville, ainsi qu’une personne qui invite qui veut en faire profiter ses invités, doit leur faire acquérir via une tierce personne comme nous le verrons.
  • Celui qui est invité pour Chabbat [incluant un couple marié qui passe les fêtes chez les parents] a plusieurs options :
  • a.   soit il fera lui-même un Erouv Tavshilin depuis la veille de Yom Tov mais sans bénédiction [car il y a des arguments pour dire qu’il est acquitté avec le Erouv de son hôte]
  • b.   soit l'hôte lui fait bénéficier de l'Erouv Tavshilin par l’intermédiaire d’une personne tierce [il fera cela avant de poser le Erouv et de faire la bénédiction dessus], c’est-à-dire qu’il faudra que cette personne tierce la soulève d’au moins une distance d’un Tefah (10 cm environ). [a priori, il faudra faire cela par l’intermédiaire d’une personne tierce qui ne fait pas partie de son foyer, par exemple avec un voisin. Et en cas de force majeure, il est possible de le faire aussi par l’intermédiaire de sa femme ou les membres de son foyer].
  • c.   s'il arrive chez son hôte avant l'entrée de la fête, il lèvera lui-même le Erouv de son hôte [il devra faire cela avant que l’hôte ait placé son Erouv] et s’en fera associé, et c’est qu’ensuite que l'hôte récitera la formule du Erouv sur les aliments du Erouv.
  • Celui qui passe les fêtes dans un hôtel sera acquitté par le Erouv Tavshilin que fera le Mashgiah de l’hôtel en le faisant acquérir, comme expliqué, pour l’ensemble des résidents de l’hôtel.
  • Un étudiant en Yeshiva qui passe les fêtes à la Yeshiva sera acquitté par le Erouv Tavshilin de la direction de la Yeshiva qui fera acquérir le Erouv Tavshilin pour l’ensemble des personnes présentes à la Yeshiva. (Et même s’ils n’y ont pas pensé, la loi est que cela suffit).
  • Idéalement, il faut veiller à ce que le Erouv Tavshilin se trouve dans le domaine (dans le sens des domaines de Chabbat) où l’on sera pendant la fête, et donc, si l’on voyage en dehors de sa ville, on doit faire le Erouv Tavshilin là où l’on sera pendant la fête, ou l’emporter avec soi.
  • Le Erouv doit être maintenu en l’état jusqu'à ce que l'on ait terminé d’effectuer les travaux pour Chabbat et que l’on ait allumé les bougies de Chabbat.
  • Idéalement, a priori, il faut manger le Erouv pendant Chabbat [et pas avant]. Celui qui, en général, fait la bénédiction sur le repas de Chabbat sur deux pains et rompt les deux pains, devra manger le Erouv le vendredi soir, mais celui qui ne rompt qu’un seul pain devra utiliser le pain du Erouv comme second pain qu’il ne coupera pas ce soir-là et fera de même pour le repas du matin, et il le mangera lors du troisième repas (Seouda Chlichit).
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  • Préparer (en enroulant) un Sefer Torah et plier un Talit pendant Yom Tov pour Chabbat
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  • Il y a trois opinions sur la question : certains disent qu'il est permis de le faire pendant Yom Tov pour Chabbat, même sans Erouv Tavshilin. D'autres disent qu'il est permis seulement si l'on a fait un Erouv Tavshilin. Et certains disent que même si l'on a fait un Erouv Tavshilin, il est interdit de le préparer du Yom Tov pour Chabbat, car le Erouv Tavshilin n'autorise que les besoins du repas (משנ"ב סי' שב ס"ק יז, סי' תרסז ס"ק ה, סי' תקכח ס"ק ג).

  • En pratique, bien que la loi stricte permette de se montrer indulgent à cet égard au moins quand on a fait un Erouv Tavshilin, il est préférable d'être strict et de ne pas préparer un Sefer Torah pendant Yom Tov pour Chabbat, et de ne pas faire d’autres préparations qui ne sont pas liées à l’alimentation pendant Yom Tov pour Chabbat, à moins qu’on les utilise pendant Yom Tov lui-même. De même, concernant l’acte de dérouler un Sefer Torah pendant Yom Tov, si l'on lit à l'endroit où l’on devra lire Chabbat - cela est permis.
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  • Ranger la maison pendant Yom Tov pour Chabbat
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  • Si l'on a fait un Erouv Tavshilin, il est permis en principe de ranger la maison tant qu'il y a encore du temps pour en profiter pendant Yom Tov (comme mentionné ci-dessus dans les lois de l'Erouv paragraphe 100.).  Toutefois, il est préférable de ranger la maison quand la journée est encore longue, afin qu'il ne soit pas évident que l'on fasse cela en l'honneur de Chabbat
  • (ע"פ הנ"ל סע' קטז, וע"ע משנ"ב סי' תקג ס"ק א ושעה"צ ס"ק ב).

  • Laver la vaisselle pendant Yom Tov pour Chabbat

  • Les décisionnaires sont partagés sur la question de savoir si le lavage de la vaisselle pendant Yom Tov pour Chabbat est permis uniquement pour ceux qui ont fait un Erouv Tavshilin, ou également pour ceux qui ne l'ont pas fait. Il est approprié (comme mentionné ci-dessus) de laver la vaisselle tant qu'il y a encore du temps pour en profiter pendant Yom Tov (שו"ע הרב סי' תקג סע' ג נקט שהדחת כלים נחשבת צרכי סעודה אך בשו"ת אבני מילואים סי' י נקט שלא הוי צרכי סעודה, ולדעה שסוברת שעירוב תבשילין מתיר רק צרכי סעודה וכנ"ל סע' קטז, א"כ אסור לרחוץ כלים כלל מיו"ט לשבת. אך כתב שהעולם נהגו בזה היתר).
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  • Sortir des aliments du congélateur pour Chabbat
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  • Il est permis, pendant le 2ème jour de Yom Tov, de sortir des aliments cuits du congélateur pour les besoins de Chabbat, et les décisionnaires sont divisés pour savoir si c’est uniquement pour ceux qui ont préparé un Erouv Tavshilin, comme expliqué. Et il est bon de sortir les aliments pour qu’il y ait assez de temps pour en profiter pour Yom Tov même (comme mentionné ci-dessus dans le paragraphe 100).
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Lois de Yom Tov

Les jours de Yom Tov sont les jours fériés de la fête (en Israël, un jour ; en dehors d’Israël, 2 jours). Les travaux y sont interdits comme pour Chabbat sauf certaines exceptions comme nous allons l’expliquer.

Cuissons pendant Yom Tov

Pétrir et cuire sont des travaux autorisés pendant Yom Tov, car ces travaux ne sont pas faits à l’avance pour de nombreux jours (Orah Hayim 495).

Tous les types de cuisson sont permis que ce soit au four, sur une cuisinière, au grill/barbecue. Il faudra toutefois veiller à ne pas allumer de feu ou d’appareil pendant Yom Tov comme nous le verrons dans la section « Allumage » ci-dessous.

Il est également permis de cuire des aliments qui auraient pu être préparés à l’avance avant la fête et mis au congélateur/réfrigérateur, si ces aliments sont meilleurs lorsqu'ils sont frais. (Idem).

Une compote dont le goût ne s'altère pas si on la cuit la veille est autorisée à être cuite pendant Yom Tov selon l'opinion du Choulhan Aroukh, sur qui les Sépharades s’appuient. Toutefois, selon l'opinion du Rama, sur qui s’appuient les Ashkénazes, il est interdit de la cuire de manière habituelle, mais il faut la cuire d’une manière différente à la manière habituelle (Chinouy) (idem).

Même pour les Sépharades, il est préférable d'être strict à ce sujet [Knesset Hagdola, Maamar Mordekhai, Birkei Yossef sur place].

S’il n’était pas possible de cuisiner la veille de Yom Tov car l’on était perturbé par exemple, à cause des contraintes d’avant la fête, cela est considéré comme étant cas de force majeure (Oness) et il est permis de cuisiner pendant Yom Tov sans modification (Michna Beroura 495, 8 et 9).

Un aliment dont la nature est que le goût se dégrade ou s’altère avec le temps, pourra être préparé et ce, même si entre le moment où on le prépare et le moment où on le consomme, il n’y a pas de risque qu’il s’altère.

Bien qu'il soit possible d'allumer le gaz la veille de Yom Tov et de placer, à ce moment-là, les casseroles sur le feu pour qu'elles cuisent pendant Yom Tov, il n'est cependant pas nécessaire d’agir ainsi, car le gaz brûlant inutilement entre temps entraine une perte d’argent.

[Pri Megadim ramené dans son œuvre Rosh Yossef Betza 33 et au Siman 502, Mishbetzot Zahav 1].

Allumage (Siman 502)

Il est interdit d'allumer un nouveau feu pendant Yom Tov, mais il est permis de transférer un feu à partir d'une source déjà allumée.

Il est permis de transférer un feu d'un endroit à un autre en utilisant une allumette ou une bougie en tant que moyen intermédiaire si allumer un feu à partir d’un autre feu sans autre intermédiaire demande de grands efforts (Pri Megadim Mishbetzot Zahav Siman 514, 8).

Il est permis de transférer un feu d'un endroit à un autre pour allumer les bougies de Yom Tov ou pour éclairer une synagogue ou un endroit où a lieu une circoncision (Siman 514).

Les cuisinières à gaz anciennes sans coupe-circuit de sécurité peuvent être allumées pendant Yom Tov, et il est également permis d'augmenter la flamme du gaz. Pour les nouvelles (avec coupe-circuit de sécurité), certains sont stricts et interdisent de les utiliser.

Les cuisinières avec allumage électronique ne peuvent pas être utilisées pendant Yom Tov, c’est pour cela, que si le bouton du gaz est également un moyen d’allumer le feu, il faudra éteindre la cuisinière la veille de Yom Tov et si on oublie de l’éteindre, on peut le faire par un non-juif.

Extinction (Siman 514)

Il est interdit d'éteindre un feu pendant Yom Tov, même si la lumière nous empêche de dormir. Et ainsi, si l’on transfère un feu avec une allumette, on ne doit pas l'éteindre mais on doit laisser l’allumette s'éteindre d’elle-même.

De même, il ne faut pas éteindre ou réduire le gaz pendant Yom Tov.

Les cuisinières à gaz – dans le cas où la nourriture brûlerait si on ne réduisait pas la flamme, on allumera un autre feu plus petit et on déplacera la nourriture. Une autre solution serait de transférer la casserole chez un voisin qui a un feu allumé plus petit.

Si on ne peut pas allumer un feu plus petit (et il y a matière à débattre s’il est possible de l’allumer si on a une cuisinière récente avec coupe-circuit de sécurité) ou si l’on ne peut pas le transférer chez un voisin - puisqu'il faut réduire la flamme pour empêcher la nourriture de brûler, cela est considéré comme un acte « nécessaire pour l’alimentation » (Tzoreh Ohel Nefesh) et il est permis de la réduire.

Si on place une casserole avec de l'eau sur le feu pour que l'eau chauffe, déborde et éteigne le feu : si on n’utilise pas l'eau chauffée, il est interdit de faire cela et même si on utilise l'eau chauffée, il est préférable de ne pas agir ainsi.

Trier


(Siman 504 dans Biour Halakha sous-titre "Mishoum", Siman 506, Sayif 2, Siman 510, Sayif 2 - 5)

Il est indiqué dans le Siman 506, Sayif 2, qu’il est bon d’être strict et de ne pas trier de la farine qui a été tamisée la veille et dans laquelle sont tombés un caillou ou des brindilles et dans le Siman 510, il est écrit qu’il est permis de trier des légumineuses avec les méthodes/ustensiles appelés Heko et Tamhouy (qui ne sont plus utilisés aujourd’hui) mais pas avec un tamis. (Betza 14b)

De plus, le Maharil écrit qu'il est interdit de trier de gros morceaux de Matza parmi des petits morceaux pendant Yom Tov (mentionné dans le Taz 495, Sayif 2 et le Magen Avraham 10, 504, Sayif Katan 9) et il faut comprendre la différence avec le tri des légumineuses qui est permis.

 
Deux explications principales ont été proposées à cet égard :

A. Le Graz (Siman 506, Dernier Kountrass Alef) est d'avis que seules les légumineuses dont l’usage n’est de ne pas les trier de nombreux jours avant leur utilisation est autorisé, mais le tri du blé, qui se fait de nombreux jours à l’avance, est interdit.

B. L'opinion du Hayé Adam (Klal 82, Sayif 3) est que les choses qui sont triées de la même manière pendant la semaine ne peuvent être triées pendant Yom Tov, mais le tri des légumineuses est permis car elles ne sont pas triées avec ces ustensiles là pendant la semaine.

Selon les propos du Graz, il serait permis de retirer les arêtes de poisson et les os de la viande, et également de peler avec un éplucheur, et il serait également permis de retirer un sachet de thé d'une tasse [ainsi que d'utiliser un sachet de thé pour ceux qui l'interdisent le Chabbat], et il serait permis d'utiliser une passoire pendant Yom Tov, et de filtrer les pâtes avec un filtre. Mais selon les propos du Hayé Adam, il semblerait qu'il soit interdit de faire tout ce qui précède, car c'est la manière de trier pendant la semaine.

Cependant, il est indiqué dans Siman 510, Sayif 4, qu'il est permis de mettre un filtre suspendu pour filtrer les levures pendant Yom Tov, et selon l'opinion du Hayé Adam, il faudra expliquer comment il est permis de trier de cette manière.

Le Biour Halakha explique cela en disant que puisque la manière de le faire est ponctuelle, il n'y a pas d'interdiction de sélection.

Grâce à cette explication, il semble que, selon le Hayé Adam, il sera permis également de peler avec un éplucheur pendant Yom Tov, puisqu'il est clair que cela est fait ponctuellement, et de la même manière pour un sachet de thé. Il est également permis de retirer les pépins d’un fruit avec un ustensile spécialement conçu pour retirer les pépins de pomme et également d’utiliser une passoire pour olives et pour les pâtes (et en ce qui concerne la passoire à pâtes, on doit vérifier si selon le Graz cela est permis, puisqu’elles sont faites de blé qui est un type de grain et il se pourrait que cela les ferait entrer dans la catégorie des aliments que l’on trie de nombreux jours à l’avance).

Tri des arêtes de poissons et des os de poulets : il faut être indulgent même selon le Hayé Adam, car il y a des arguments pour être indulgents de permettre ce tri même le Chabbat, voir le Biour Halakha Siman 318, Sayif 4.

Il semble qu’il faille dire que selon l’explication du Haye Adam que nous avons vue plus haut (Siman 506, Sayif 2), que si un caillou tombe dans de la farine, on ne doit pas le prendre avec la main car c’est la manière de faire pendant la semaine – cette interdiction s'applique à ce qui n'est pas fait spécifiquement proche du repas, mais pour les tris qui sont toujours faits proche du repas – c’est permis.

Le Biour Halakha écrit aussi (dans le Sayif 510, sous-titre "Im Rotzé"), que tout ce qu’il est permis de trier pendant Yom Tov ne l’est que si c’était impossible de le faire avant Yom Tov, et s’il était possible de trier avant Yom Tov, il faudra le faire d’une manière différente que d’habitude ou d’une manière permise pendant Chabbat.

Concernant le fait de retirer des arêtes de poissons ou des os de viande/poulet - il faut être indulgent car ce n’est pas courant de les retirer avant Yom Tov.

De même, il est permis d’utiliser un éplucheur et une passoire - car il n’est pas habituel de les enlever avant Yom Tov.

Tremper de la laitue dans de l'eau pendant Yom Tov pour la nettoyer des bestioles et insectes est interdit (Magen Avraham Sayif 510, Sayif Katan 4, au nom du Yam Chel Shlomo et cela demande d’être étudié plus en profondeur).

Moudre pendant Yom Tov

(Siman 504, Mishnah Beroura Sayif Katan 11, 19, Shaar Hatzioun 18, 36)

Il est permis de couper normalement et sans aucun changement à la manière habituelle, des légumes pour une salade pendant Yom Tov, car c'est équivalent à l'ail, aux oignons et au cresson dont nous savons que les couper ne nécessite pas de changement.

Il est permis d'écraser des légumes avec une fourchette même sans aucun changement.

Il est permis de râper des fruits et légumes avec une râpe pendant Yom Tov, et il est préférable de changer la manière de faire en faisant cela sur la table sur laquelle on mange par exemple ou en utilisant l'autre côté de la râpe (ce qui n’est pas la manière habituelle de le faire).

Il est permis de couper des fruits et légumes en morceaux un peu plus gros que d'habitude avec un appareil Slicer, et s'il coupe en petits morceaux, c'est comme une râpe. Il est donc préférable de le faire d’une manière inhabituelle.

Il est permis d'écraser de l'ail avec un presse-ail comme on en a l’habitude, mais il est également préférable de faire cela d’une manière inhabituelle,
Il est également permis d'écraser des pommes de terre avec un presse-purée, et il est aussi préférable de le faire de manière inhabituelle, par exemple sur la table sur laquelle on mange, etc.

Battre le grain et presser un fruit ou un légume

(Presser est une action dérivée de l’interdiction de battre du grain)

Pendant Yom Tov, il est interdit de presser des fruits car le travail de battre du grain (et ses dérivés) n'est pas autorisé pendant Yom Tov et il est permis de presser directement sur la nourriture comme pendant Chabbat (Sayif 495).

L'utilisation de lingettes humides est la même pendant Yom Tov que pendant Chabbat, et il en est de même pour laver les ustensiles avec une éponge à vaisselle (Scotch) - la loi de Yom Tov est la même que celle de Chabbat.

Le tirage/traite du lait pendant Yom Tov est comme pendant Chabbat (voir Sayif 505).

Pétrir (Sayif 506)

Le pétrissage est autorisé pendant Yom Tov, il est donc permis de préparer une salade d'œufs à la mayonnaise comme on en a l’habitude sans agir différemment.

De la gelée doit être préparée avant Yom Tov car elle a bon goût lorsqu'elle est faite avant Yom Tov et sera peut-être même meilleure si on la prépare à l’avance (voir Sayif 495, Mishna Beroura Sayif Katan 8).

Il est permis de pétrir la pâte pendant Yom Tov et de faire Hafrachat Hala pendant Yom Tov, mais si l’on a pétri la pâte la veille de Yom Tov, il est interdit d’en faire Hafrachat Hala pendant Yom Tov (Sayif 506).

Saumure et Marinage des aliments

Il est préférable, a priori, de saler les légumes uniquement de la manière autorisée pendant Chabbat en ajoutant de l'huile, etc., et si l’on n’en a pas la possibilité, il est permis de saler comme on en a l’habitude. Toutefois, il est interdit de saumurer les légumes pendant Yom Tov car on le fait généralement en avance pour de nombreux jours [Sayif 500, Sayif 5].

Lois de Mouktze pendant Yom Tov
(Sayif 495, Sayif 4)

L'interdiction de Mouktze s'applique pendant Yom Tov, et tout Mouktze qui est interdit pendant Chabbat est interdit pendant Yom Tov.

Un ustensile dont l’utilisation est généralement interdite (Keli Chemelahto LeIssour) ne peut être déplacé que pour les besoins du corps de l’objet (Letzoreh Goufo) ou si l’on a besoin de son emplacement (Letsoreh Mekomo), et les autres types de Mouktze (Mehamat Hisron Kiss, Mehamat Goufo et Bassis Ledavar Haassur) ne peuvent pas être déplacés pendant Yom Tov.

Il est permis de déplacer un objet Mouktze pour les besoins alimentaires de la fête (Sayif 509 et 518).

La farine et les pommes de terre ne sont pas Mouktze pendant Yom Tov car il est permis de faire cuire au four ou sur le feu pendant Yom Tov.

Une bougie n'est pas Mouktze pendant Yom Tov car il est possible de l'allumer, et de même, une allumette n'est pas Mouktze car il est permis de l'utiliser.

Il est permis de déplacer un appareil électrique pendant Yom Tov si l’on a besoin du corps de l’objet ou si l’on a besoin de son emplacement.

Sortir un objet d'un domaine à un autre et limites de déplacement
(Sayif 508)

L'interdiction de Techoumim s'applique pendant Yom Tov comme pendant Chabbat (Sayif 416, Sayif 5, et Sayif 528). Cette interdiction, qu’il n’y a pas lieu d’étudier maintenant, empêche de sortir au-delà d’une certaine limite en dehors de sa ville.

Il est interdit de sortir des objets d’un domaine privé pendant Yom Tov sans aucun besoin, et même les Sépharades doivent être stricts à ce sujet (voir Biour Halakha 518 selon l'opinion du Choulhan Aroukh).

Il est permis de sortir des objets d’un domaine privé pendant Yom Tov pour les besoins de Yom Tov comme on en a l’habitude, même s'il était possible de les sortir la veille de Yom Tov (Sayif 498, Sayif 2, et Sayif 504, Sayif 2).

Sortir une clé dont on aura besoin pour Yom Tov lui-même, par exemple s'i l’on doit l'utiliser pour ouvrir une maison ailleurs, etc. - est permis.

Si l’on quitte la maison et que l’on veut la verrouiller pour la protéger des voleurs et prendre la clé avec soi et la déplacer, certains disent que puisque si l’on ne verrouillait pas la maison, cela nous causerait de l'inquiétude – il s’agit d’un besoin de Yom Tov et c'est permis, mais il est préférable d'être strict selon les opinions qui disent que puisque le déplacement n'est pas nécessaire pour Yom Tov lui-même mais pour protéger la maison – il vaut mieux ne pas la déplacer.

Les Aharonim (Sages de la Torah depuis l’écriture du Choulhan Aroukh) divergent sur le fait de permettre de sortir un objet dont il y a une possibilité lointaine que l’on puisse l’utiliser pendant Yom Tov. Toutefois, si l’on a juste un doute si on va l’utiliser, cela est permis selon tous les décisionnaires.

Il est permis de ramener à la maison des livres et des Siddurim de fêtes (Machzorim) après la prière à la Synagogue s'il y a une crainte qu'ils se perdent à la Synagogue. La raison de la permission est que les Sages ont craint que la personne ne prie pas dans un Siddur si on ne lui permettait pas de le ramener chez lui (Itirou Sofo Michoum Tehilato).

Toutefois, si l’on compte utiliser le Siddur à la maison, il est permis de le ramener même s'il n'y a pas de crainte qu'il soit perdu dans la Synagogue.

Mitoh Chehoutra – Par le fait qu’il soit permis

« Par le fait qu’un (travail) soit permis pour un besoin particulier - il a été aussi permis pour d’autres besoins » (Betza 12 et Sayif 518)

Cette permission inclut la réalisation de travaux appelés « pour les besoins alimentaires » (Ohel Nefesh), tels que la cuisson ou sortir un objet dans le domaine public, même si ce n’est pas pour des besoins alimentaires, toutefois, cela doit être pour les besoins du jour de Yom Tov, par exemple – Sortir du domaine privé des livres, les quatre espèces de Souccot, un Shofar ou alors le chauffage de l'eau pour se laver le visage qui sont permis grâce à cette permission de Mitoh Chehoutra.

Cette permission est valable uniquement si ce sont des choses qui ont un intérêt général pour tous. De ce fait, il est donc interdit de mettre des herbes odorantes sur du feu le jour de fête pour que cela dégage une bonne odeur, car tout le monde n’est pas concerné par cet intérêt.

Les travaux qui n'ont pas du tout de besoin pour le jour même - sont interdits, il est donc interdit de cuisiner et de sortir un objet du domaine privé le jour Yom Tov sans aucun besoin et même les Sépharades doivent être stricts sur le sujet. (Biour Halakha 518 selon l’avis du Choulhan Aroukh)

Il est interdit de tuer des mouches et des moustiques qui dérangent le jour de Yom Tov car on ne dit pas "Mitoh" pour quelque chose qui n'est qu'un Silouk (éviction/suppression/rejet) (Siman 514, Sayif 1 et Michna Beroura 533, Sayif Katan 20).

Il est interdit de faire le moindre travail (incluant tous les travaux que nous avons cités dans les lois de Yom Tov) pendant Yom Tov s’il est fait à l’intention de non-juifs ou pour des animaux (Siman 512).

Il est interdit de faire le moindre travail pendant le crépuscule de la sortie de la fête, et même si on compte utiliser les fruits de ce travail pendant le crépuscule, comme la cuisson ou sortir un objet du domaine privé, à moins qu'il ne s'agisse d'une chose dont le bénéfice est instantané - comme allumer une bougie (Sayif 503, Rabbi Akiva Eiger Nedarim 69 et Rabbi Akiva Eiger dans ses notes sur le Choulhan Aroukh Siman 495).

Autres règles générales pour Yom Tov

L'utilisation des parfums le jour de fête est comme celle du Chabbat, où il est permis d’en mettre sur le corps mais pas sur les vêtements (Siman 511 et Siman 655).

Il est interdit de mesurer et de peser le jour de fête comme pour Chabbat (Siman 500).

Les lois de « Dire à un non-juif de faire un travail le jour de fête » sont les mêmes que pendant le Chabbat – s’il est interdit à un Juif de faire un travail, il est interdit de dire à un non-juif de le faire (Siman 495, Michna Beroura Sayif Katan 1).

Les règles de prise de médicaments pour Yom Tov sont les mêmes que celles de Chabbat.

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Règles pour se laver le jour de Yom Tov dans la pratique

  1. Se laver à l’eau froide

Les Sépharades peuvent se laver à l’eau froide et c’est aussi permis selon la loi stricte pour les Ashkénazes mais ces derniers ont la coutume de ne pas se laver l’ensemble du corps sauf en cas de forts désagréments [et de toutes façons, il leur est permis de se laver une partie du corps même s’il n’y a pas de désagréments].

  • Lois du lavage avec de l'eau chaude le jour de Yom Tov

Dans tous les cas suivants, se laver la majorité du corps n’est permis aux Ashkénazes qu’en cas de forts désagréments

  1. Se laver avec de l’eau chaude qui a été chauffée pendant Yom Tov est interdit que ce soit pour laver tout le corps en même temps ou membre par membre.

Toutefois, se laver le visage, les mains et les pieds ainsi qu’une petite partie du corps [dans le cas où l’eau a été chauffée par le soleil comme nous le verrons] est permis.

  • Se laver avec de l’eau chaude qui a été chauffée la veille de Yom Tov

Pour les Sépharades, cela est permis, mais les Ashkénazes ne pourront pas se laver l’ensemble du corps en même temps mais se laver le visage, les mains, et les pieds et une partie du corps, ou certains membres [en se séchant entre chaque membre que l’on a lavé], est permis.

  • Lois du chauffage de l'eau le jour de Yom Tov pour le lavage du corps

A. Il est interdit de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour laver tout le corps, même si l'intention est de se laver membre par membre.

B. Il est permis de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour laver le visage, les mains et les pieds.

C. Les premiers Sages (Rishonim) ont débattu de la question de savoir s'il est permis de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour laver une petite partie du corps. Selon la Halakha, si l’on doit chauffer de l’eau avec un chauffe-eau solaire, il est permis d’être indulgent même a priori [mais uniquement si de l’eau froide ne rentre pas dans le chauffe-eau solaire, toutefois si de l’eau froide y rentre, voir le point E. ci-dessous]. Ceux qui utilisent de l’eau qui est chauffée avec un chauffe-eau électrique [allumé depuis la veille de Yom Tov ou via une horloge de Chabbat] ou chauffée sur le feu, ont sur qui s’appuyer.

D. Il est interdit d’utiliser un chauffe-eau à gaz dans tous les cas et même pour se laver une petite partie du corps.

E. Chauffe-eau solaire (Doud Chemech) : Celui qui ouvre le robinet d'eau chaude chauffée par un chauffe-eau solaire et qui laisse donc entrer de l'eau froide dans le chauffe-eau solaire, semble ne pas avoir le droit de le faire car l'eau froide va maintenant cuire à l'intérieur du chauffe-eau sans nécessité [car on n'utilise généralement pas toute l'eau du chauffe-eau].
Cependant, concernant l’ouverture du robinet pour un lavage autorisé [pour le visage, les mains et les pieds ou une petite partie du corps ou pour laver la vaisselle] on ne doit pas être indulgent a priori, toutefois, on ne réprimandera pas ceux qui sont indulgents.

  • Définitions de "chauffée la veille de Yom Tov" et "chauffée le jour de Yom Tov"

A. Si la casserole est placée sur le feu le jour de Yom Tov lui-même, elle est considérée comme "chauffée le jour de Yom Tov".

B. Si une casserole est retirée du feu avant l'entrée de Yom Tov, l'eau qu'elle contient est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov".

C. Si une casserole a été placée sur le feu la veille de Yom Tov et y est restée pendant Yom Tov, il y a eu un débat sur la question de savoir si l’eau est considérée comme ayant été chauffée la veille de Yom Tov ou le jour de Yom Tov cependant, la Halakha est qu’elle est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov".

D. Si l'on mélange de l'eau froide avec de l'eau chaude chauffée la veille de la fête, les décisionnaires divergent sur la question, certains disent que cela aura le statut d'eau chauffée la veille de Yom Tov, et d'autres estiment que cela dépend de l'intention pour laquelle l'eau a été mélangée - si l'intention était de refroidir l'eau chaude, elle est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov", et si l’intention était d'augmenter la quantité d'eau chaude, elle est considérée comme "chauffée le jour de Yom Tov". Cependant, la Halakha est qu’il n'y a pas de différence et dans tous les cas, cela a le statut d'eau chauffée la veille de Yom Tov.

  • Résumé de toutes les possibilités de se laver pendant Yom Tov
  • Se laver tout le corps à l’eau froide [pour les Ashkénazes uniquement en cas de forts désagréments] est permis normalement.
  • Se laver à l’eau chaude :
    • Se laver tout le corps est interdit pour les Ashkénazes dans tous les cas mais cela est permis pour les Sépharades si l’eau a été chauffée la veille de Yom Tov (Voir D. ci-dessus)
    • Se laver membre par membre [en se séchant entre chaque membre que l’on a lavé] :  Avec de l’eau qui a été chauffée à Yom Tov, cela est interdit. Avec de l’eau qui a été chauffée la veille de Yom Tov, cela est permis [mais uniquement en cas de forts désagréments pour les Ashkénazes] [Il faudra donc préparer la veille de Yom Tov un récipient d’eau sur le feu, et à Yom Tov on le renversera dans une baignoire, et on pourra y ajouter de l’eau et s’y laver]
    • Se laver le visage, les mains et les pieds est permis même si l’eau a été chauffée à Yom Tov [Il faudra donc poser pendant Yom Tov un récipient d’eau sur le feu, et on le renversera dans une baignoire, et on pourra y ajouter de l’eau et s’y laver toutefois, se laver à l’eau du chauffe-eau solaire [sans fermer l’arrivée d’eau froide qui remplit le chauffe-eau] n’est pas a priori permis comme nous le verrons dans le prochain paragraphe.
    • Se laver une partie du corps est permis avec de l’eau qui a été chauffée la veille de Yom Tov, et celui qui sera indulgent de se laver même avec de l’eau chauffée pendant Yom Tov via un récipient sur le feu ou à l'aide d’un chauffe-eau électrique [que l’on aura allumé la veille de fête ou via une horloge de Chabbat], aura sur qui s’appuyer. [et s’il veut se laver avec de l’eau chaude provenant du chauffe-eau solaire, il devra a priori fermer l’arrivée d’eau froide qui rentre dans le chauffe-eau, mais on ne devra pas réprimander celui qui est indulgent de l’utiliser même sans fermer l’arrivée d’eau froide]
  • Lavage d'un bébéPour un bébé que l’on n’a pas l’habitude de laver tous les jours, on doit respecter les mêmes règles qu’un adulte. Pour un bébé qui est habituellement lavé tous les jours et de même retirer une saleté de ce bébé qui se trouve sur un bébé [même si l’on n’a pas l’habitude de le laver tous les jours], il sera permis de le laver entièrement le jour de Yom Tov, même avec de l'eau chaude chauffée le jour de Yom Tov via un ustensile que l’on aura placé sur le feu. La permission de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour laver tout le corps d'un bébé n'est accordée que si une partie de l'eau dans le récipient qui a été chauffée sera utilisée pour boire ou pour laver la vaisselle - alors il sera possible d'utiliser le reste de l'eau pour laver tout le corps du bébé.
  • Le laver à l’aide d’un chauffe-eau solaire [sans fermer l’arrivée d’eau froide qui rentre dans le chauffe-eau] n’est pas permis a priori, mais celui qui sera indulgent en ouvrant le robinet pour boire ou pour laver les vaisselles [après l’ouverture du robinet, il mettra quelques ustensiles dans la baignoire avant d’y rincer le bébé] ne devra pas être réprimandé.
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Lois de Hol Hamoed

Lois de Ya'aleh Veyavo

Règles de celui qui oublie Ya'aleh Veyavo pendant la Birkat Hamazon :

- Pendant Yom Tov – En cas d’oubli, chez les Ashkénazes, les hommes répètent le Birkat Hamazon tous les jours de Yom Tov [chez les Sépharades, uniquement le premier jour de Souccot] mais pas les femmes.

- Pendant les autres jours de Hol Hamoed et même pendant Chabbat Hol Hamoed - ni les hommes ni les femmes ne répètent en cas d’oubli.

Celui qui oublie Ya'aleh Veyavo pendant les prières (Amida) de Hol Hamoed :

- Dans toutes les prières (Amida) de Hol Hamoed, celui qui oublie Ya'aleh Veyavo recommence au début.

- S'il se souvient avant de commencer Modim, il dira Ya'aleh Veyavo et continuera Modim sans répéter "Vetehazena Eineinu".

- S'il se souvient après avoir commencé Modim, tant qu'il n'a pas terminé sa prière, il revient à Retseh.

- S'il a terminé sa prière, même s'il n'a pas bougé ses pieds, s'il n'a pas l'habitude de dire des supplications après la prière, il recommence au début.

- S'il se souvient après la prière de Moussaf qu'il n'a pas dit Ya'aleh Veyavo pendant Chaharit, il recommence et prie Chaharit en stipulant que s'il n'est pas obligé de recommencer et de prier, sa prière sera considérée comme une prière volontaire. Et pendant Chabbat, jour pendant lequel on ne fait pas de prières volontaires, il recommence sans condition.

La joie pendant Hol Hamoed

  • C’est une Mitzva de manger un repas avec du pain une fois dans la journée et une fois le soir, mais ce n’est pas obligatoire.
  • Il est obligatoire de boire du vin qui aura un effet sur nous, soit le soir, soit pendant la journée, et idéalement, il faut boire à la fois la journée et le soir [il suffit de moins d’un Reviyit, et il est possible de boire un tiers de vin et deux tiers de jus de raisin, ou au moins un sixième de vin, à condition que le goût du vin soit bien perceptible].
  • C’est une Mitzva de manger de la viande rouge, soit le soir soit pendant la journée, et s’il n’a pas de viande rouge, il mangera de la volaille.

Les règles générales de Hol Hamoed et les travaux qui y sont permis et interdits.

Il est permis d’effectuer des travaux (dans le sens des travaux interdits Chabbat) à Hol Hamoed, à condition que cela réponde aux deux conditions suivantes : Il faut que cela soit un travail simple réalisable par tout un chacun (Maasse Ediot) et il faut que le travail soit fait pour les besoins de la fête.
Toutefois, un travail qui demande une expertise (Maasse Ouman) est interdit même pour les besoins de la fête, et un travail qui n'est pas pour les besoins de la fête est interdit même s'il s'agit d'un travail simple réalisable par tout un chacun.

Pour les besoins alimentaires directs ou indirects (Mahshirav) (Ohel Nefesh), en cas de perte potentielle (Davar Aaved), et aussi pour les besoins du public - un travail qui demande une expertise est autorisé.

Tremper des ustensiles pendant Hol Hamoed est autorisé.

Il est permis de réparer un téléphone pendant Hol Hamoed, mais seulement une réparation qui est un travail ordinaire (c'est-à-dire que tout le monde sait le faire), mais une réparation qui demande une expertise est interdite.

Il est permis d'attacher des Tzitzit pendant Hol Hamoed, même s'ils ne sont pas pour les besoins de la fête, et même s’il le fait pour quelqu’un d’autre (à condition de ne pas prendre de salaire).

Écrire pendant Hol Hamoed

Il est interdit d'écrire ou d'effacer quelque chose qui n'est pas pour les besoins de la fête, même un seul caractère ou un seul chiffre.

La saisie sur un ordinateur ou sur un téléphone est considérée comme de l'écriture, mais elle est autorisée pour les besoins de la fête car elle est considérée comme un travail ne demandant pas d’expertise (Maasse Ediot).

Il est permis aux enfants jusqu'à l'âge de Bar/Bat Mitzva de dessiner, de coller des autocollants et de jouer avec de la pâte à modeler.

Il est permis d'écrire des Divré Torah à la main ou sur un ordinateur, car ils sont considérés comme une perte potentielle (Davar Aaved – car on peut craindre de les oublier si on ne les écrit pas).

Il est permis d'écrire une lettre amicale, et il est également permis de demander des nouvelles de proches par écrit ou par tout autre moyen. Il est aussi permis à un Hatan et une Kala (futurs mariés) de s’écrire des lettres entre eux.

Photographier avec un appareil photo non numérique pendant Hol Hamoed est interdit, sauf s'il s'agit d'un événement qui ne se reproduira pas après la fête.Toutefois, si l’on a un appareil photo numérique, cela est permis sauf si l’on prévoit de faire développer les photos et que notre plaisir principal provient de la photo développée.

Coupe de cheveux et coupe d'ongles

Il est interdit de se faire couper les cheveux et de se raser pendant Hol Hamoed, mais il est permis de se raser la moustache si elle n'a pas été laissée intentionnellement pour être rasée pendant la fête.

Il est permis à une femme de s’épiler les poils du corps et même si cela est fait par une professionnelle.

Il est interdit à une femme de se couper les cheveux de la tête, sauf pour des raisons de pudeur ou pour se tremper au Mikvé.

Selon l'opinion du Choulhan Aroukh, et donc pour les Sépharades, il est permis de couper les ongles pendant Hol Hamoed.

Mais selon l'opinion du Rama, et donc pour les Ashkénazes, il est interdit aux adultes de se couper les ongles pendant Hol Hamoed, que ce soient les ongles des mains ou des pieds. Toutefois, il est permis de les couper avec les dents ou les mains (et en cas de besoin, on peut commencer avec un instrument et continuer avec les dents ou les mains).

Couper les ongles des enfants est autorisé même selon l'opinion du Rama. Celui qui a l'habitude de se couper les ongles chaque veille de Chabbat peut également les couper pendant Hol Hamoed la veille de Chabbat même avec un instrument.

Lavage et couture

Il est interdit de coudre pendant Hol Hamoed. Toutefois, une couture qui n'est pas un travail d’expert est permise pour les besoins de la fête. Par couture qui n’est pas un travail d’expert, on entend une couture à la main qui laisse un espace entre chaque couture, en alternant une couture vers le haut et une couture vers le bas le long de la zone de couture.

Coudre un bouton pour les besoins de la fête est autorisé, mais il doit être cousu de manière lâche (c'est-à-dire, s'il a l'habitude de coudre avec 4 trous, il doit coudre avec 2, s'il a l'habitude de coudre avec 2, il doit coudre avec 1, et s'il a l'habitude de coudre avec 1, il doit coudre de manière lâche).

Il est interdit de laver les vêtements, même une petite partie du vêtement, mais il est permis de nettoyer une tache locale pour les besoins de la fête.

L'interdiction de laver s'applique également aux nappes et aux draps, mais si la nappe est complètement sale de sorte qu'elle ne puisse pas être utilisée du tout, il est permis de la laver.

Il est permis de laver des serviettes qui sont habituellement changées quotidiennement.

Il est permis de laver les vêtements de petits enfants encore en âge de salir leurs vêtements (environ 8 à 9 ans).

Il est permis de cirer ses chaussures à Hol Hamoed et il est aussi permis de brosser son chapeau.

Il est permis de repasser ses vêtements pendant Hol Hamoed (sauf pour ceux qui ont une coutume différente) toutefois, il ne faut pas générer de nouvelles pliures.

Il est permis de nettoyer des ustensiles en argent qu’il est habituel de les nettoyer souvent.

Il est permis de laver un vêtement qui risque d'être endommagé s'il n'est pas lavé.

Dans tous les cas mentionnés ci-dessus où il est permis de laver, il est interdit d'ajouter dans la machine à laver des vêtements dont le lavage est interdit.

Il est permis de sécher les vêtements dans un sèche-linge, et il est également permis de suspendre les vêtements des enfants à l'extérieur. Toutefois, le séchage des vêtements des adultes, même si le lavage avait été autorisé, n'est permis qu'à l'intérieur de la maison.

Il est permis de laver le sol de la maison comme on en a l'habitude chaque semaine.

Commerce pendant Hol Hamoed

Il est permis d'ouvrir normalement un magasin de produits alimentaires non durables tels que le pain, le lait et les légumes.  Il sera même permis de vendre dans ce magasin des produits qui durent longtemps, mais il sera permis de les acheter uniquement pour les besoins de la fête.

Il est interdit d'ouvrir un magasin de jeux, de vélos, de bijoux et de vêtements de manière habituelle, mais seulement avec un changement, par exemple, s'il y a deux portes - ouvrir une seule porte, et s'il n'y a qu'une porte – l’ouvrir seulement en partie.

Il est permis d'acheter des jeux, des vélos, des bijoux et des vêtements pour les besoins de la fête, mais si le magasin n'a pas respecté la règle susmentionnée, il est interdit d'y acheter. Il sera toutefois possible d’acheter ces produits dans des ventes à domicile ou des supermarchés/épiceries vendant aussi de l’alimentation.

Il est également permis d'acheter des produits (même s'ils ne sont pas nécessaires pour la fête) s'ils sont en promotions spéciales qui ne se répéteront pas après Hol Hamoed, et uniquement dans les magasins ouverts conformément à la règle susmentionnée.

Sortie du Chabbat Hol Hamoed

On ne dit pas "Vayehi Noam", et on dit "Vayiten Lecha" [Peri Megadim Siman 296, et voir Orah Hayim là-bas qu'il ne faut pas dire], et on fait la Havdala comme on en a l’habitude comme tous les Motzaei Chabbat avec une bougie et des herbes aromatiques [selon la loi stricte, il est possible de faire la bénédiction "Bore Minei Besamim" sur du clou de girofle, car de nos jours il n'y a pas de souci de Hametz dans l'alcool que l’on aurait pu imbiber dessus. Celui qui craint d’y trouver du Hametz – fera la bénédiction sur des myrtes].

Allumage des bougies du septième jour de Souccot

Il faut allumer des bougies pour Yom Tov [et il faut faire la bénédiction "Lehadlik Ner Shel Yom Tov" sans la bénédiction de "Chéhéhéyanou"]. Certains ont l'habitude de les allumer la veille de Yom Tov et d'autres ont l'habitude de les allumer pendant Yom Tov juste avant le repas de la fête, et celui qui n'a pas d'habitude les allumera la veille de Yom Tov.

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  • Questions-réponses sur les lois du deuil pendant Hol Hamoed Souccot
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  • Question : Comment un endeuillé doit-il se comporter pendant les Hakafotes lors des Hoshannot ? 
  • Réponse : Les Sépharades ont l'habitude que l'endeuillé participe aux Hakafotes normalement, mais selon le Rama, un endeuillé ne participe pas aux Hakafotes [et lors de Hoshana Rabba, certains pensent qu'il peut faire les Hakafotes (סידור היעב"ץ)], et d'autres estiment qu'il est permis de participer. Il est correct que l'endeuillé tienne le Sefer Torah pendant la récitation des Hoshanotes, conformément à la coutume.
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  • Question : Un endeuillé peut-il assister à une fête de Sim'hat Beit HaShoeva ? 
  • Réponse : Pour la récitation des psaumes, il n'y a aucune restriction à participer. Pendant les danses et les musiques, s'il y assiste pour ses enfants, il est permis d'y être sans danser [certains permettent de participer sans danser dans tous les cas, et cela nécessite une étude plus approfondie].
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  • Question : Est-il permis à un endeuillé de mettre de la musique pendant Hol Hamoed ? 
  • Réponse : C'est interdit, mais il est permis de faire passer de la musique à la maison, tant que l'endeuillé ne cherche pas à l'écouter ni à en tirer plaisir (יו"ד סי' שצא, או"ח סי' תרס).
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  • Question : Un endeuillé peut-il danser avec le Sefer Torah à Simhat Torah ? 
  • Réponse : Il ne danse pas comme il l’aurait fait d'habitude, mais fait un tour avec le Sefer Torah.
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Hoshana Rabba et Simhat Torah

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  • Lecture du livre de Devarim (Deutéronome)
  • Certaines communautés ont l'habitude de lire dans la nuit de Hoshana Rabba le Houmach Devarim selon les enseignements du Arizal, et ainsi agissent les communautés Hassidiques et Sépharades. Cette lecture se fait à partir d'un Houmach ou d'un Sefer Torah mais pas en public. Ceux qui se montrent indulgents et lisent à partir d'un Sefer Torah en public ont des sources pour appuyer leur coutume. 
  • Dans cette lecture, il n'y a pas d'interdiction de sortir de la synagogue au milieu de la lecture (voir או"ח סי' קמו), car ce n'est qu'une coutume.
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  • Prière de Hoshana Rabba
  • Pour les Ashkénazes : Lors de Hoshana Rabba, on dit les Pessoukei Dezimra comme un Chabbat ou Yom Tov ordinaire, mais on ajoute le "Mizmor LeToda" et on ne dit pas "Nishmat".
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  • Détacher le Loulav
  • Il est de coutume de détacher les liens du Loulav à Hoshana Rabba. Certains ont l'habitude de le faire avant la prise du Loulav, d'autres après la prise, avant le Hallel, et d'autres encore après le Hallel, avant les Hoshanotes. Celui qui n'a pas de coutume spécifique devrait détacher les liens après la prise du Loulav, avant de réciter le Hallel.
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  • Prise de la Arava (saule)
  • Le jour de Hoshana Rabba, il est de coutume de prendre une branche de saule-Arava, et bien que la loi n'exige qu'une seule branche de Arava, on a pris l'habitude de prendre cinq branches selon l'enseignement du Arizal.
  • On a l'habitude de lier les cinq branches ensemble, et il est préférable de les attacher avec une tige de Arava qui n'a pas été utilisée pour la prise du Loulav. Si l'on ne possède pas de tige de Arava, on peut les attacher avec des feuilles de Loulav non utilisées ou avec un élastique, mais dans ce cas, il faut veiller à tenir les branches de Aravotes elles-mêmes et non l'attache qui les lie pour ne pas créer une séparation (Hatsitsa).
  • Il est possible d'utiliser les deux branches de Aravotes du Loulav pour accomplir la Mitzva de la prise de la Arava.
  • Bien que selon la loi stricte, il soit permis à plusieurs personnes de frapper avec les mêmes branches de Aravotes à plusieurs reprises, il est de coutume que chacun ait ses propres branches de Aravotes. Si cela n'est pas possible, on peut être indulgent conformément à la loi stricte.
  • Même les femmes Ashkénazes frappent avec des branches de Arava [mais les Sépharades ne suivent pas cette coutume], et il est également d'usage de frapper pour un nourrisson âgé d'un jour, mais il n'est pas nécessaire de le faire pour un fœtus.
  • Celui qui prie seul, fait les Hakafotes chez lui en plaçant un livre saint sur une chaise et en tournant autour d'elle sept fois.
  • Certains ont l'habitude de placer les branches de Aravotes sur l'Aron Kodesh après la cérémonie, et cela n'est pas interdit, car « le cœur du Beth Din a statué à l’avance en conséquence »[47].
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  • Le repas de Hoshana Rabba
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  • De nombreuses personnes ont l'habitude d'ajouter des plats supplémentaires le jour de Hoshana Rabba [en plus de ce qu'ils mangent habituellement pendant Hol Hamoed], comme lors d'un repas de Yom Tov[48].
  • Certains ont l'habitude de manger des boulettes de viande appelées "Kreplach", et cette coutume a des sources.
  • Il est préférable de commencer le repas de Hoshana Rabba avant midi, et si cela n'est pas possible, on peut commencer jusqu'à la dixième heure. Si l'on commence après la dixième heure, il ne faut pas prolonger le repas, mais il est une Mitzva de manger un peu plus d'une quantité d'un Kabetza de pain.
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  • La veille de Simhat Torah
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  • Il est permis de laver le sol comme d'habitude.
  • Pour les Ashkénazes : Celui qui s'est coupé les ongles avant Souccot [ou même avant le Chabbat qui précède Souccot, si cela est dans les trois jours précédant la fête], peut les couper pendant Hol Hamoed. Celui qui ne s'est pas coupé les ongles avant Souccot, s'il a l'habitude de se les couper avant chaque Chabbat, peut les couper avant Chabbat de Hol Hamoed avec un coupe ongles, mais pas la veille de Simhat Torah [les Sépharades et les enfants Ashkénazes sont autorisés à les couper pendant tout Hol Hamoed].
  • Les jeunes qui arrivent à la Yeshiva la veille de Simhat Torah et qui sont fatigués parce qu'ils sont restés éveillés la nuit de Hoshana Rabba – il leur est interdit de dormir en dehors de la Soucca, car si c’est pour construire une Soucca, il n'y a pas d'exemption pour celui qui est Mitztaér (fortement dérangé) et il faudra donc en construire une ou en rejoindre une. (voir plus haut les lois concernant celui qui est fortement dérangé).
  • Lorsque l’on sort de la Soucca pour la dernière fois de l’année, on dit : יהי רצון שנזכה לישב בסוכה של לוויתן - "Qu'il soit Ta volonté que nous méritions de nous asseoir dans la Soucca du Léviathan" [il existe différentes versions pour cette prière], et les gens d’un niveau de spiritualité élevé ont l'habitude d'embrasser la Soucca en sortant (voir Michna Beroura סימן תעז).
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  • Résider dans la Soucca pendant Simhat Torah
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  • Jusqu'à la sortie des étoiles démarrant la nuit de Simhat Torah, il est interdit de manger en dehors de la Soucca.
  • Il est permis de démonter la Soucca seulement après Simhat Torah, et il ne faut pas fermer le toit au-dessus de la Soucca avant la fin de Simhat Torah. Cependant, si en Israël, s'il y a un risque qu’il y ait de la pluie pendant Simhat Torah, on peut démonter la Soucca après Minha Ketanah d’Hoshaana Raba [il est préférable de le faire plus près du coucher du soleil], et on peut aussi fermer le toit et enlever les décorations. Les locataires en Israël, qui louent un logement pour Souccot et doivent partir immédiatement à la fin de Simhat Torah peuvent démonter la Soucca la veille de Simhat Torah, comme mentionné plus haut.
  • Il est interdit de manger ou de dormir dans la Soucca pendant Simhat Torah [car cela peut paraître comme ajouter à la fête]. Celui qui veut manger ou dormir dans la Soucca, en Israël, doit enlever du Ska'h une surface de 40 cm sur 40 cm après Minha Ketanah de Hoshaana Raba [il est préférable de le faire plus près du coucher du soleil]. S'il ne peut pas ou s’il est en dehors d’Israël où Simhat Torah ne tombera que le 2eme jour de Yom Tov ou s'il a oublié, il peut introduire des casseroles vides dans la Soucca ou bien fermer le toit.
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  • Lecture du Chnaim Mikra pour la paracha de Vezot Habracha
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  • C’est à partir de Minha du Chabbat de la paracha Haazinou, que l’on remplit son obligation de Chnaim Mikra (la lecture en double de chaque verset de la Torah puis de sa traduction en araméen) de la paracha Vezot Habracha, mais il y a une divergence entre les décisionnaires pour savoir si le moment idéal pour cette lecture est à partir de la nuit de Hoshana Rabba ou à partir de la nuit de Simhat Torah.
  • Le temps limite pour accomplir la lecture du Chnaim Mikra est jusqu'au moment où l'on finit de lire la Torah avec la paracha Vezot Habracha.
  • Il est permis de lire le Chnaim Mikra de la paracha Béréchit après que la communauté ait déjà lu cette paracha.
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  • Les Hakafotes
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  • Pendant les Hakafotes, il faut rester debout, et ceux qui sont affaiblis et qui s'assoient ont sur quoi s'appuyer.
  • Un endeuillé ne danse pas normalement à Simhat Torah, mais il fait un tour avec le Sefer Torah.
  • Les Ashkénazes récitent Yizkor à Simhat Torah même lorsqu'ils prient seuls [les Sépharades ne récitent pas du tout Yizkor].
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  • Les lois des montées à la Torah à Simhat Torah
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  • S'il ne reste que deux personnes qui n'ont pas reçu de montée à la Torah, il suffit de commencer la lecture à partir de "OuLeZévouloun Amar" et il n'est pas nécessaire de recommencer depuis "Vezot Habracha".
  • Si lors des lectures supplémentaires (si l’on se sépare en plusieurs groupes avec plusieurs Sifré Torah afin que tout le monde monte à la Torah plus rapidement), il ne reste qu'un seul Cohen et que les autres sont des « Israël », ou qu'il ne reste qu'un seul Lévi et que les autres sont des « Israël » [et qu'il n'y a pas d'autres Cohanim ou Lévites, même parmi les enfants], en cas de nécessité, il est permis d'appeler un « Israël » immédiatement après un Cohen ou un Lévi, mais il est préférable de ne pas appeler un Cohen ou un Lévi du tout, seulement des « Israël ».
  • Un Cohen ou un Lévi peut être "Hatan Torah" ou "Hatan Beréchit". De plus, il est permis que trois Cohanim ou Lévites soient "Hatan Torah", "Hatan Beréchit" et Maftir.
  • S'il n'y a qu'un seul Cohen et qu'on souhaite l'honorer aussi en tant que "Hatan Torah" ou "Hatan Beréchit", il est permis qu'il monte deux fois.
  • S'il y a plusieurs Cohanim et Lévites, on peut les alterner dans les montées à la Torah : Cohen, Lévi, Israël, puis de nouveau Cohen, Lévi, Israël, et ainsi de suite.
  • Un père et son fils peuvent monter l'un comme "Hatan Torah" et l'autre comme "Hatan Beréchit", et il est permis d'être indulgent à ce sujet même avec un seul Sefer Torah.
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  • Prière de Moussaf et mention de "Mashiv Harouah"
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  • Une personne qui prie seule chez elle ne doit pas prier Moussaf avant l'heure où la communauté prie Moussaf. Si cette personne a l'habitude de prier dans une synagogue précise, elle doit suivre l'horaire de cette synagogue. Si c'est une femme qui prie chez elle, elle doit se caler sur l'horaire du Beit HaKnesset où son mari a l'habitude de prier. Lors de la prière de Chaharit, elle mentionnera "Morid Hatal", même si son mari a déjà prié Moussaf et a mentionné "Mashiv Harouah".
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  • La Soucca et les quatre espèces après la fête
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  • Il est bon de conserver le Loulav et les autres espèces pour les brûler en même temps que l’on brûle le Hametz la veille de Pessah. En cas de nécessité, il est permis de les jeter à la poubelle dans un sac.
  • Il est recommandé de traiter le Ska'h avec un produit insecticide à longue durée [comme le K2000], en s'assurant qu'il soit complètement sec et bien emballé hermétiquement avec des boules de naphtaline à l'intérieur, puis de l'entreposer dans un endroit sec. Il faut vérifier l'état du Ska'h chaque année.
  • En ce qui concerne le fait de jeter du Ska'h et des parois de la Soucca après la fête, il ne faut pas les jeter dans un endroit où l'on risque de marcher dessus, même si ce n'est pas une poubelle. On doit les déposer dans un endroit ouvert où personne ne passe. Dans certaines villes, le Ska'h est ramassé séparément par la municipalité. Là où cela n'est pas le cas, on peut jeter le Ska'h et les parois dans les ordures à condition qu'ils soient emballés dans du plastique.
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Questions/Réponses sur Souccot

  1. Question : Pour les Sépharades, si une personne mange dans une Soucca communautaire, doit-elle allumer les bougies de Yom Tov ou de Chabbat dans la Soucca ?

Réponse : Si des femmes mangent à la maison, elles allumeront les bougies à la maison avec bénédiction. Mais si personne ne mange à la maison, elles allumeront dans la Soucca communautaire sans bénédiction (et la manière la plus méritoire est qu'une personne allume les bougies en faisant en sorte à ce qu’avant l'allumage, il fasse acquérir les bougies à toutes les familles. Et si les bougies appartiennent à la communauté/synagogue, il n'est pas du tout nécessaire de faire cette acquisition pour les membres de la communauté/synagogue).

Question : Si l’on mange dans une Soucca communautaire et qu’il est interdit (souvent pour des raisons de sécurité) d’y dormir, est ce considéré comme une Soucca qui n'est pas adaptée pour dormir (d'un point de vue technique, car les propriétaires de la Soucca ne permettent pas qu'on y dorme) et donc sera invalide pour manger, comme cela a été expliqué plus haut, ou bien ce qui a été expliqué ne concerne-t-il que la Soucca qui n'est pas adaptée pour dormir en raison de ses propres caractéristiques ? 

Réponse : Elle est considérée comme adaptée pour dormir et est donc valable.


[1] Et il existe d’autres opinions sur le temps de Kede Akhilat Prass qui vont de quatre à neuf minutes.

[2] Et certains sont stricts en mangeant un volume de Kabetsa pendant le temps d'« Akhilat Prass » (מטה אפרים סי' תרכה סע' נב), mais selon la halakha, il convient d'alléger cette exigence en considérant qu'il suffit de manger chaque Kazayit pendant le temps d'« Akhilat Prass » (d'après l’explication des propos de la Michna Beroura, סימן תרלט, fin de ס"ק כב).

[3] משנ"ב (סי' תרכה סק"א), וראה ביכורי יעקב (סי' תרכה סק"ג) שפסק שכוונה זו מעכבת, אבל המשנ"ב פסק שאין כוונה זו מעכבת מלצאת ידי המצוה. ונראה שגם באכילה בסוכה שייכים דברי החיי אדם (כלל סח המובאים במשנ"ב סי' ס סק"י) שעצם זה שבא לאכול בסוכה, מעשהו מוכיח עליו ונחשב שכיוון לשם המצווה, ולפי זה יש להקל שמי שלא כיוון במפורש לשם מצות סוכה, יצא ידי חובה בכך שבא ונכנס לסוכה, ומעשהו מוכיח שבכך שנכנס בלילה זה לסוכה הרי זה ככוונה.

[4] פרי מגדים (מש"ז ס"ס תרמ"ג).

[5]משמעות דברי המשנ"ב (סי' תרלט ס"ק כא) שרק בעוגות שיצאו מתורת פת הוא שאין יוצאים, אבל בפת עשירה במי פירות יוצאים.

[6] שו"ת יד אליהו (פסקים סימן כג), שכיון שאכילת הפת אכילת מצוה היא הרי שיש בזה הכלל שטעם רשות מבטל טעם מצוה כפי שאמרו בגמרא (פסחים קטז ע"א) לענין מצה שאין לאוכלה בליל פסח עם טעם נוסף שלא יבטל טעם רשות את טעם מצוה.

[7] (צל"ח (פסחים קח), ישועות יעקב (סי' תעא ס"ק ב)

[8] מטה אפרים (סימן תרכה סעיף נו), מנח"ח (שכ"ה אות יג).

[9] עפ"י הצל"ח דלעיל.

[10] סי' תקכט ס"א ובה"ל ס"ב ד"ה כיצד

[11] עיין חזו"א או"ח סי' קכד, פסחים דף עא

[12] סי' תקכט ובה"ל שם, חגיגה ח, ביצה י

[13] משנה ברורה (סי' תרמג ס"ק ט).

[14] סי' תרלט ס"ק טז.

[15] Le Rambam affirme qu’il faut faire un repas de Mélavé Malka même à la sortie de Yom Tov (שבת פ"ל ה"ט)

[16] Michna Beroura (Siman תרלט, סעיף קטן ל'). Il convient de noter que celui qui se lave les mains pour le repas de Mélavé Malka immédiatement après la Havdala doit faire la bénédiction « Méen Chaloch » sur le vin avant de se laver les mains, à moins qu'il ait l'intention de boire du vin pendant le repas (Siman קע"ד, Siman רצט).

[17] עי' בית יוסף (סי' תרמה), שו"ת חתם סופר (יו"ד סוף סי' פא) שו"ת כתב סופר (או"ח סי' קכב), פתחי תשובה (יו"ד סי' פז ס"ק יט(

[18] ר"ן על הרי"ף סוכה יא., מאירי סוכה כו., שעה"צ סי' תרלט ס"ק כט, ועי' שו"ת שו"מ מהדורה רביעאה ח"ג סי' יא, ובשו"ע הרב סי' תרלט סע' יז. טעם הדבר הוא, שמאחר שאוכלם בתוך סעודה, חשיב אכילת קבע. ויש לצדד שאם אלו מאכלים שצריכים לברך עליהם ברכה בתוך הסעודה, אינם נחשבים כחלק מהסעודה, ואפשר לאוכלם מחוץ לסוכה.

[19] Apparemment, il semblerait que les femmes devraient réciter la bénédiction sur le fait de s'asseoir dans la Soucca avant la bénédiction du « Hamotsi », puisque, n'étant pas obligées de s'asseoir dans la Soucca, la bénédiction « Léshév BaSoucca » n'est pas considérée comme liée à l'acte de manger. Ainsi, cela constituerait une interruption entre la bénédiction du « Hamotsi » et la consommation. Cependant, la coutume est qu'elles récitent la bénédiction après le « Hamotsi », comme les hommes, et il convient de justifier cette coutume.

[20] רמ"א (סימן תרלט ס"ב), ויש לעיין מה טעם אין חובה לעשות סוכה שיוכלו לגור בה איש ואשתו, שהרי הרמ"א שם לימד זכות על מה שיש אנשים שאינם ישנים בסוכה כיון שאין נשותיהם ישנות איתם ולכן הם פטורים, וצריך ביאור מה טעם לא יהיה חיוב לבנות סוכה שיוכלו לגור בה איש ואשתו, ועי' הערה39.

[21] סי' תרכז סע' א.

[22] סימן תרכז. ויש להסתפק האם מודדים את העשרה טפחים של המיטה העליונה מהקרקע או מהמיטה שמתחתיה. ולמעשה נראה שיש למדוד עשרה טפחים בין מיטה למיטה.

עוד יש לדון לפי הערוך לנר (סוכה כא) שאדם נחשב כאהל שמפסיק, ולפי זה אם ישן אדם במיטה העליונה ייתכן שלא יוצאים ידי חובה במיטה התחתונה, אך דבריו מחודשים ולא נפסקו להלכה.

[23] דעת רב יהודה בשם שמואל שאין לברך אלא ביום הראשון בלבד, ודעת רבה בר בר חנה בשם רבי יוחנן שמברכים בכל יום. ותלתה הגמרא מחלוקתם במחלוקת רבי וחכמים בברכת הנחת תפילין, שדעת חכמים שאין מברכים על הנחת תפילין אלא פעם אחת ביום, ודעת רבי שבכל פעם שחולץ ומניח התפילין שנית מברך עליהם [ושמואל כחכמים שמצוה שאין הפסק לחיובה מברך עליה פעם אחת, ורבי יוחנן כרבי שאף מצוה זו מברך עליה בכל פעם שמקיימה]. ומסקנת הגמרא שהלכה כרבי שתפילין מברכים עליהם בכל פעם שמניחן, וכמו כן הלכה כרבי יוחנן שמברכים על ישיבת סוכה בכל יום.

[24] וטעם הדבר, משום שברכת 'לישב בסוכה' הפוטרת אף ביציאה גמורה, היינו דווקא כשחוזר לסוכתו שלו, אך אם הולך לסוכה אחרת, עליו לברך שם שנית

[25] עיי' שעה"צ שם ס"ק צג

[26] וטעם הדבר מבואר בשער הציון (שם ס"ק צא) שמצרפים ב' שיטות:

א. שיטת הב"ח והט"ז (שהובאה לעיל) שבכל פעם שמתחיל סעודה צריך לברך שוב 'לישב' אפילו לא יצא בינתיים מהסוכה.

ב. שיטת המג"א שהליכה הוה הפסק [ואף שקיי"ל להילכתא שהליכה לא הוה הפסק, מ"מ בצירוף ב' השיטות מברך].

[27] עי' שעה"צ (שם ס"ק צא), ונראה דאין זה יציאה עד דעת לחזור מיד, כבסע' הבא.

[28] שער הציון (שם ס"ק פו) וכדעת השו"ע הרב והדרך החיים.

[29] שער הציון (שם ס"ק צא) שרק בין סעודה לסעודה מברך משום שמצרפים את השיטות [וכהערה לעיל], אך אם ממשיך אותה סעודה, נשאר רק דעת המגן אברהם שמברך, ולכן אינו מברך.

[30] כתב המגן אברהם (סימן תרלט ס"ק יז) שהיוצא מסוכתו לסוכת חבירו, צריך לחזור ולברך על ישיבת הסוכה כשיכנס לסוכת חבירו, משום שהברכה שבירך בסוכתו שלו לא חלה אלא על סוכתו שלו שהייתה לפניו בשעת ברכה, ולא על סוכת חבירו. ואולם הבית מאיר (שם) כתב שהמגן אברהם לשיטתו שפסק ששינוי מקום נחשב הפסק לענין ברכת המצוות, אולם לדעת הט"ז שאין שינוי מקום נחשב הפסק אלא לענין קידוש במקום סעודה, הוא הדין שאין יציאה מסוכתו לסוכת חבירו נחשבת הפסק, והברכה שברך על ישיבה בסוכתו שלו פוטרת אף את הישיבה בסוכת חבירו ואין לחזור ולברך שם.

וכתב הלבושי שרד שאם היה דעתו מתחילה בשעה שברך בסוכתו לילך אחר כך לסוכת חבירו - פטרה ברכה זו את מצות ישיבתו בסוכת חבירו, ואין לו לברך שם, אולם אם לא היה כן בדעתו בשעה שבירך, צריך לברך בסוכת חבירו שנית. ולמעשה כיון שהדבר שנוי במחלוקת הפוסקים, על כן ההולך מסוכתו לסוכת חבירו לא יברך על הישיבה בסוכת חבירו.

ואולם אם בסוכת חבירו יחזור ויאכל פת שיעור אכילה המחייבת בברכת 'לישב בסוכה' - יש לו לברך אף שכבר בירך בסוכתו שלו, משום שמצינו בפוסקים שנחלקו אם כל אכילה ואכילה שאוכל אדם בסוכה מחייבת ברכה בפני עצמה. דעת הב"ח הט"ז והחמד משה שאף היושב בסוכתו שלו ומברך על ישיבתה, אם חוזר ואוכל סעודה שניה צריך לחזור ולברך 'לישב בסוכה' אף שלא יצא מסוכתו כלל, ואילו דעת הלבוש המגן אברהם והשל"ה שכיון שלא יצא מסוכתו, אף סעודה השניה בכלל ישיבה ראשונה היא והרי ברך עליה, ומשום כך אין לו לברך שנית על סעודה שניה. והכריעו הפוסקים (נהר שלום, אליה רבה, חיי אדם, דרך החיים ושלחן ערוך הרב) שאין לברך שנית אם לא יצא מהסוכה, וכמו שהביא ופסק המשנה ברורה (סי' תרלט שעה"צ ס"ק פו). אולם אם יצא מהסוכה בין סעודה לסעודה אפילו הייתה היציאה לזמן קצר מאד ולרגע קט - כתבו הבכורי יעקב (שם) ורבי יעקב עמדין שבאופן זה יש לו לברך על סעודה שניה. ואולם דעת הדרך החיים ושלחן ערוך הרב שאין לברך אלא אם כן יצא מהסוכה יציאה גמורה לזמן מרובה ובהיסח הדעת. והנה מחלוקת זו שנחלקו הבכורי יעקב והדרך החיים בחוזר לסוכתו שלו היא, ובנידון זה הכריע המשנה ברורה (שם) שכיון שספק ברכות להקל אין לו לברך על סעודתו השניה כשלא הייתה יציאה גמורה בהיסח הדעת, אולם כשהלך לסוכת חבירו ושם סעד סעודה שניה - נראה שיש לברך שנית על הישיבה בסוכת חבירו, שהרי דעת הט"ז שכל סעודה חדשה [אפי' בסוכתו שלו ואפי' לא יצא כלל] מחייבת ברכה, ואף שאיננו עושים כן משום הדעות החולקות [וכדלעיל], אך כשיצא לסוכת חבירו יש לצרף את דעת המגן אברהם שכל יציאה לסוכת חבירו הרי היא הפסק ויש לו לברך על האכילה שם שנית, ועל כן באופן זה שחוזר לסעוד סעודה שניה בבית חבירו יש לצרף דעת הט"ז עם דעת המגן אברהם [ובפרט לפי הכרעת הבכורי יעקב שהיוצא וחוזר לסוכתו, אפי' הייתה היציאה לזמן קצר, צריך לחזור ולברך שנית].

וחסידים ההולכים באמצע סעודתם לשולחן רבותיהם – אף אם לא חשבו על כך מפורש בשעה שבירכו, כיוון שרגילים לעשות כן, חשיב שדעתם לכך, ולא יברכו שנית.

[31] אלף המגן (סימן תרכו ס"ק יח) והחיי אדם (כלל קמז).

[32] עי' רמב"ם (פרק ו הלכה י), שו"ע (סי' תרלט סע' ה, ומשנ"ב ס"ק לג), ועי' ריטב"א ור"ן (סוכה כט ע"א), ומאירי (סוכה כו).

[33]   ולכאורה י"ל דפליגי האם 'מצטער' הוא פטור או הפקעה, ואכמ"ל.

[34] עי' זרע אמת (ח"א סימן צא), מור וקציעה (שם), שואל ומשיב (רביעאה, ח"א סימן כט) שביארו בזה פלוגתת השו"ע והרמ"א.

[35] עי' משנ"ב (סי' תרמ ס"ק כ, שעה"צ ס"ק כה).

[36] Voir la note précédente

[37] כתב הביכורי יעקב (סימן תרמ ס"ק יג) שאף שמי שכבו הנרות שבסוכתו פטור מן הסוכה ואינו צריך לילך לסוכת חבירו משום שצער לאדם לישן בסוכת חבירו, מכל מקום אין לפטור מטעם זה אדם שאינו יכול לעשות סוכה בביתו, משום שאין פטור מצטער אלא למי שעשה סוכה וארע שבאחד הימים נעשה לו צער לישב בה מאיזה טעם כגון שכבו הנרות, שבזה פטור משום תשבו כעין תדורו, אולם אין פטור מצטער מלבנות סוכה, ומשום כך על האדם לבנות סוכה אף שכרוך בזה צער או טרחה כל שאינו יותר מחומש.

ומטעם זה נראה שאף תלמיד זה חייב במצות סוכה ואסור לו להפקיע עצמו ממצוה זו וחייב לשוב לביתו לישב בסוכה, שהרי אין זה מקרה המתחדש אלא מראש נסע למקום שאין בו סוכה הראויה לו.

[38] מצינו מחלוקת ראשונים האם ישנה חובת כיבוד אב כשאביו רשע. מקור המחלוקת הוא בגמרא (סנהדרין פה ע"ב) "לכל אין הבן נעשה שליח להכותו ולקללו חוץ ממסית", וכתב הרי"ף (שם) שיש ללמוד מדברי הגמרא שאף אב רשע חייב הבן בכבודו ומשום כך אף שחייב מלקות אסור הבן להכותו. וכן דעת הרמב"ם (ממרים פ"ו הי"א). אולם הטור (יו"ד סימן רמ) והגהות מימוניות (ממרים פ"ו אות ז) הוכיחו מדברי הגמרא (ב"מ סב ע"א) ששנינו שאם האב לוה בריבית ולא עשה תשובה אין הבן חייב בכבודו, שאב רשע שאינו עושה מעשה עמך אין הבן חייב בכבודו [וראה בבית יוסף (שם) מה שכתב בישוב הסוגיות].

ובפסק ההלכה נחלקו הפוסקים: השלחן ערוך (שם סי"ח) פסק כדעת הראשונים שחייב אדם אף בכבוד אביו רשע, והרמ"א (שם) פסק כדעת הראשונים שאין אדם חייב בכבוד אביו רשע. ומטעם זה כאשר האב אינו שומר תורה ומצוות ועובר איסורי דאורייתא בפרהסיא הרי שלפי דעת הרמ"א אין הבן חייב בכבודו, ואם כן אין עיסוקו בכבוד אביו נחשב עוסק במצוה לפוטרו ממצות סוכה, ומטעם זה מי שהוא מבני אשכנז הנוהגים כפסקי הרמ"א אינו יכול לדחות מצות סוכה משום עיסוקו בכבוד אביו רשע, אלא שכאמור יש להזהר בכל מקרה לגופו ולהיוועץ עם חכם באופן ההנהגה בפועל בזה. ואולם לדעת השלחן ערוך שאף בכבוד אביו רשע חייב אדם הרי שעסק בכבוד אביו נחשב עוסק במצוה, וכיון שאין בבית אביו סוכה פטור הוא ממצות סוכה משום שעוסק בכבוד אביו.

ואמנם אף לדעת הרמ"א יש להסתפק שאפשר שהחילונים של היום נחשבים כתינוקות שנשבו כיון שגדלו רח"ל על חינוך כפרני ואינו יודעים חובתם בעולמם, וכמבואר בחזון איש (יו"ד סוף סימן ב), ואם כן אפשר שאינם נחשבים רשעים לענין זה, וממילא חייב הבן בכבודם, ומאידך אפשר שדין תינוק שנשבה אינו אלא באותם תינוקות שנשבו לבין הגוים במקום שאין שם יהודים ויהדות כלל, אולם אותם הגרים בארץ ישראל שמצויים בה ב"ה גם יהודים שומרי מצוות וממילא שמעו מהם מעניני הדת, עליהם היה להשכיל בדרך האמת ואינן נחשבים תינוקות שנשבו, ועוד שאפשר שאף תינוק שנשבה שאינו בכלל מומר מכל מקום אין חובה לכבדו כיון שאינו מקיים מצוות. ומשום כך מעיקר הדין אינו נפטר ממצות סוכה, ומכל מקום כאמור ראוי להימנע כמידת האפשר מלבוא בסבך זה, כמבואר לעיל שניתן להקל לאכול תבשיל ממיני דגן בשיעור הפחות מכדי אכילתו בסעודתו שבכל יום, וכמו כן לאכול פת בשיעור כביצה כפי השיעור הגדול שהוא כ 100 סמ"ק.

[39] שערי תשובה (סי' תרלד).

[40] [אך לסמוך על המעקה כדופן אינו לכתחילה וכדלקמן סע' קלח שבעינן דפנות שלימות].

[41] שיעור ז' טפחים המדוייק לשיעור הגדול הוא 67.8 ס"מ, אמנם בדאורייתא יש להחמיר בטפח שוחק ולכן לכתחילה השיעור הוא 70 ס"מ.

[42] שיעור י' טפחים המדוייק לשיעור הגדול הוא 96 ס"מ, אמנם בדאורייתא יש להחמיר בטפח שוחק ולכן לכתחילה השיעור הוא 100 ס"מ.

[43] רמ"א סי' תרלב ס"ב, חזו"א קמד ס"ק ה

[44] דאף שהקישוטים הוקצו למצוותם אם לא התנה, אין איסור להורידם כיוון שאינו משתמש בהם. ואין בהורדת הקישוטים מפני הגשם משום איסור מלאכה בחוה"מ, כיוון שהוא דבר האבד.

[45] משנ"ב סי' תרכט ס"ק נח, שעה"צ ס"ק פד, משנ"ב סי' תרמ ס"ק כה. מה שכתבנו במותר לפרוש, הוא דווקא תוך ג' טפחים לסכך.

[46] מאירי (סוכה כט), ועי' בכור"י (סי' תרלט סקי"א) וערוה"ש (שם סק"ג).

[47] עי' או"ח סי' קנד, שו"ת מהרש"ם ח"ד סי' נז. וראה מנהגים נוספים בסוף הלכות שמח"ת.

[48] עי' מנורת המאור, ביאור הגר"א וערוך השולחן סי' תרסד.