Depuis Rosh Hodesh Sivan
Étude des lois de Chavouot
Il est expliqué par le Gaon de Vilna que l’obligation « d’étudier et de questionner » sur les lois de la fête de Chavouot (Shoalim VeDorshim) démarre à Rosh Hodesh Sivan.
(Voir Mishna Beroura סימן תכט סעיף קטן א)
Lecture des Supplications (Tahanoun)
On ne dira pas les Supplications depuis Rosh Hodesh Sivan jusqu’à la sortie de la fête de Chavouot et certains ont la coutume de ne pas les dire jusqu’au 12 du mois de Sivan inclus
(סי' קלא ס"ז, ובסי' תצד ס"ג).
- Coiffure la veille de Chavouot (selon le Ari Zal)
Les personnes qui suivent la coutume du Ari Zalne doivent pas se couper les cheveux ni se raser jusqu’au 49eme jour du Omer. En cas de besoin, il sera permis de le faire depuis le 48eme jour du Omer et même depuis la veille au soir du 48eme jour. Mais cette année où le 48eme jour tombe Chabbat, il leur sera permis de le faire seulement à la sortie de Chabbat.
Veille de Chavouot
Se tremper au Mikvé la veille de fête- Après Hatzot (milieu de journée – voir calendrier), les hommes devront se tremper dans un Mikvé en l’honneur de la fête. Il est possible d’avancer l’heure du Mikvé d’une heure avant Hatzot. (Siman 571.22 et Siman 128.165)
- Les personnes qui rencontrent des difficultés pour aller au Mikvé peuvent s’appuyer sur une mesure appelé « 9 Kabim ». Le principe est de se doucher en laissant couler l’eau au-dessus de soi en versant une quantité de 9 Kabim d’eau.
- La quantité de 9 Kabim selon l’opinion la plus stricte est de 23 litres, ce qui représente environ 5 minutes sous sa douche.
- L’idéal est que le pommeau de la douche soit fixé à son support mais, si cela n’est pas possible alors il sera permis de le garder en main. Il n’est pas nécessaire de verser de l’eau sur tout le corps mais uniquement sur la majorité du corps.
- Veille de Yom Tov
- Les lois de lavage/coiffure et de nourriture la veille de Yom Tov sont les mêmes que celles de la veille de Chabbat et non comme celles de la veille de Pessa’h (בה"ל סי' תקכט).
Lois de Temimot et d’ajout à la fête
Même à Chavouot, il y a une Mitzva de rajouter du temps à la fête en faisant entrer la fête plus tôt que le coucher du soleil (Tosefet Yom Tov). Cela ne contredit pas la loi de Temimot, que nous expliquerons plus loin, car le rajout de temps à la fête ne déracine pas le jour précédent. (Voir Emek Davar et Meshe’h ‘Ho’hma sur Vayikra 23)
Allumage des Bougies de Yom Tov
Allumage d’une bougie Ner Neshama pour Yizkor
La coutume chez les Ashkénazes, pour celui qui a perdu au moins l’un de ses parents, est d’allumer un Ner Neshama la veille de Yom Tov. Si cela n’a pas été fait à ce moment-là, il sera possible de l’allumer à partir d’une flamme déjà allumée à l’endroit où s’effectuera le repas de la fête afin de profiter de sa lumière ou encore mieux, si c’est possible, de l’allumer à la synagogue. En cas de difficulté, il est possible qu’il soit permis de l’allumer à n’importe quel endroit puisque c’est, en quelque sorte, une bougie de Mitzva et qu’elle est allumée à la mémoire de ses aïeux. (בה"ל סי' תקיד ס"ה)..
Moment de l’allumage des bougies de la fête et moment de sa bénédiction.
- Il faut allumer les bougies la veille de Yom Tov. Certaines ont la coutume de les allumer juste avant l’entrée de la fête et d’autres de les allumer juste avant le repas de la fête à partir d’une flamme déjà allumée avant la fête. Celle qui n’a pas de coutume allumera juste avant l’entrée de la fête et en particulier d’autant que nous utilisons l’électricité de nos jours(et cela ne contredit pas la loi de Temimot, comme nous l’expliquerons).
Les décisionnaires sont divisés pour savoir si ceux qui allument les bougies, chaque Chabbat, avant de faire la bénédiction devront également procéder de cette manière à Yom Tov afin de ne pas faire de différence entre Chabbat et Yom Tov ou s’il faut commencer par la bénédiction de Yom Tov, avant de procéder à l’allumage. Il semble que la Halakha soit qu’il faille faire la bénédiction avant l’allumage (משנ"ב סי' רסג ס"ק כז) en veillant à ne pas éteindre l’allumette mais en la posant quelque part (dans un verre par exemple) pour qu’elle s’éteigne d’elle-même.
Bénédiction de Chéhé’héyanou pendant l’allumage des bougies- Il y a des femmes qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment d'allumer les bougies, et d’autres qui ont l'habitude d'entendre [ou de dire, si elles font le Kiddouch elles-mêmes] "Chéhé’héyanou" lors de la récitation du Kiddouch. Celle qui n'a pas de coutume spécifique écoutera ou dira "Chéhé’héyanou" au moment du Kiddouch.
- Celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment où elles allument les bougies, quand arrivera le moment de la récitation du Kiddouch, si elles le récitent elles-mêmes, elles ne devront pas dire "Chéhé’héyanou" une nouvelle fois.
Cependant, si elles écoutent le Kiddouch de leur mari ou d'autres personnes, il y a un doute sur le fait qu'elles puissent répondre "Amen" après la bénédiction de "Chéhé’héyanou" et boire du verre. La raison du doute est de savoir si, ayant déjà accompli leur obligation de "Chéhé’héyanou", répondre "Amen" est considéré comme une interruption et elles devront dire à nouveau une bénédiction sur le vin du verre, comme le veut la loi pour ceux qui s’interrompent entre la bénédiction du Kiddouch et le moment où le vin est consommé, ou si cela n'est pas considéré comme une interruption. En pratique, il semble qu'elles devront répondre "Amen" et que cela ne soit pas considéré comme une interruption.
Allumage des bougies en le lieu où l’on mange ou l’on dort.
Celle qui mange dans une maison et dort dans une autre doit idéalement allumer les bougies à l'endroit où il mange. Et même si, selon la Halakha, on peut, en général, faire la bénédiction sur les bougies à l'endroit où l'on dort (dans le cas où l’on ne peut pas allumer à l’endroit où l’on mange), comme aujourd'hui on utilise l'éclairage électrique, a priori, on ne doit pas faire de bénédiction sur les bougies à l'endroit où l'on dort, car on ne fait pas de bénédiction sur de la lumière supplémentaire lorsque l'allumage est seulement pour le Chalom Bait[1].
Et en particulier lors de l'allumage des bougies de Yom Tov - il y a lieu de juger si la Mitzva d'allumage existe lorsque l'on allume dans un autre endroit que celui où l'on mange. Mais en pratique, il semble qu'il soit possible de faire la bénédiction de l'allumage pour le Chalom Bait seulement [c'est-à-dire, à l'endroit où l'on dort].
Par conséquent, en cas de nécessité, si l’on ne peut pas allumer à l’endroit où l’on mange, il est possible d'être indulgent et de faire la bénédiction à l'endroit où l'on dort. Il est toutefois préférable de manger à cet endroit un Kazayit (volume d’une petite boîte d’allumettes) de Mezonot et similaire [ou que l’on utilise l’endroit pour préparer l’un des besoins du repas comme préparer la nourriture], et il est également préférable d’assombrir complètement la pièce avant l'allumage [y compris en éteignant les lumières électriques et en fermant les volets], puis on allumera l'électricité, et sans s’interrompre par la parole, on allumera les bougies et on fera la bénédiction. Grâce à cette méthode, la bénédiction prononcée s'appliquera à la fois à l'allumage des bougies et à l'éclairage électrique.
- Et celle qui allume les bougies lors de Yom Tov même et ne peut donc pas éteindre l'électricité, devra, de préférence, régler une minuterie de Chabbat pour éteindre l'électricité au moment de l'allumage [ou pendant un autre moment où les bougies sont allumées et utilisées, et cela, même pour une courte période].
Prière de la veille au soir de la fête de Chavouot
- Moment de prier la veille de Yom Tov
- On veillera à retarder la prière de Arvit de la veille de Chavouot jusqu’à la sortie des étoiles afin que les jours du compte du Omer soient considérés comme complets (Temimot – Voir Mishna Beroura תצד סעיף קטן א). Ceux qui ont l’habitude de prier toute l’année après la sortie des étoiles n’auront pas besoin de retarder leur prière encore plus ce jour-là, mais pourront la faire comme à leur habitude.
- Dans les endroits où la sortie des étoiles est à une heure tardive (comme en France, Angleterre etc…), en cas de grande difficulté (Shaat Hadhak), il est possible de prier Arvit et de faire le Kiddouch à partir de Plag HaMin’ha. Il faudra se conformer aux habitudes de sa communauté.
- Intention dans Ahavat Olam
- Celui qui aura longuement dormi dans son lit (au moins 30mn avec ses vêtements de nuit) la veille de Chavouot, devra penser lors de la prière Ahavat Olam de Arvit de la fête de s’acquitter en même temps des Birkot Hatorah (bénédictions de la Torah) et il étudiera un peu après la prière.
Mitsva de se réjouir pendant
Yom Tov et repas de la veille de fête
Il y a une obligation de se réjouir pendant les fêtes, et nos sages ont dit (Pessahim 109) qu'à notre époque, que l’on ne peut avoir de la joie qu’en buvant du vin et de ce fait, il a été tranché selon la Halakha qu'il est obligatoire de boire du vin pendant les fêtes (Choulhan Aroukh, Orah Hayim 529 :1 et Biour Halakha sur place, Sayif 2, sous-titre : "Comment").
Boire du vin le jour et la nuit : Cette obligation s'applique pendant la journée de la fête. Mais a priori, il faudra boire du vin à la fois le soir et le jour.
Quantité de vin à boire : il faut en boire une quantité suffisante pour que cela puisse générer de la joie [mais pas nécessairement un Reviyit, et il est possible de mélanger un tiers de vin avec deux tiers de jus de raisin, ou au minimum 1/6 de vin si le goût du vin se fait encore sentir].
Il n'y a pas d'obligation de manger de la viande pendant les fêtes, mais il y a en cela une Mitsva, et l'essentiel de la Mitsva est de manger de la viande rouge. Si l'on n'a pas de viande rouge, il est possible de faire cette Mitsva en mangeant de la viande de volaille (Choulhan Aroukh, Orah Hayim 529 et Biour Halakha sur place, Hagiga 8, Betza 10).
Il faut réjouir les enfants avec des friandises, et pour les femmes, on doit leur acheter des vêtements et/ou des bijoux selon ses moyens. (Pessa’him 109 & Siman 529)
Boire du vin ou manger de la viande pour les femmes : Les femmes n’ont pas d’obligation de boire de vin pendant la fête. Si elles mangent de la viande, cela est considéré comme une Mitsva.
Il est expliqué (dans Pessahim 105 et Orah Hayim 271 :3) que l'honneur de la journée de Chabbat précède celui de la nuit, c'est-à-dire que les aliments du repas du jour doivent être plus honorables que ceux du repas du soir de Chabat. Il y a un doute sur le fait que cette règle s'applique également aux fêtes, et dans le livre "Arakhei Tanaïm veAmoraïm" de l'un de nos premiers Sages, sous l'entrée "Rav Yehoshua Béré deRav Idi", il est clairement expliqué que l'honneur du repas du jour est préférable à celui de la nuit, même pendant les fêtes (selon le beau-père de Rav Fried, le Gaon Tzuker Zatsal ; voir les responsa Shevivei Esh 4ème partie Sayif :7).
- Manière de couper le pain la veille de Yom Tov
- Même si la veille de Chabbat, on a l’habitude de couper la ‘Hala du dessous, la veille de Yom Tov, on tranchera en premier la ‘Hala du haut.’
Nuit d’étude de Chavouot
- Questions/Réponses sur la veillée de Chavouot
- Que vaut-il mieux étudier la nuit de Chavouot ? le Tikoun ou de la Guemara ?
- Les avis des décisionnaires divergent à ce sujet et chacun, selon ce qu’il fera, aura sur qui s’appuyer (selon Hok Yaakov 494.1)
- Si un homme veut étudier uniquement la moitié de la nuit de Chavouot, vaut-il mieux qu’il étudie la première partie de la nuit ou la seconde ?
- Il vaut mieux qu’il étudie durant la seconde partie de la nuit jusqu’à l’aube et qu’il dorme la première partie.
- Si un homme, dans le cas où il aura étudié toute la nuit, en venait à s’assoupir au milieu de la prière ou n’arrivait pas à rester concentré, a-t-il l’obligation de rester réveillé ?
- Il dormira un peu la nuit afin de pouvoir prier comme il se doit (Pele Yoetz Maamar Atzeret et Siddur Yaavetz dans le Seder de la fête de Chavouot).
- Prière sur la boisson que l’on boit durant une longue période
- En ce qui concerne la loi de la bénédiction initiale et finale, pour celui qui a l'habitude de boire peu à peu sur de longues périodes, il faut distinguer deux possibilités :
- Si l’on boit à chaque fois un Reviyit complet d’un coup (soit 86ml soit 150ml selon les opinions) : on doit dire une bénédiction avant chaque consommation de boisson et une bénédiction finale juste après. Cependant, si l’on sait que l’on boira à nouveau dans le "délai de digestion", on ne devra pas dire la bénédiction finale après la première consommation, et l’on pourra boire plusieurs autre fois sans bénédiction préalable tant que l’on ne dépasse pas le « délai de digestion » entre chaque boisson. [Le délai de digestion pour une boisson n'est pas clair, et selon la Halakha, il semble qu'il soit d'environ une heure].
- Si l’on boit un peu moins d'un Reviyit à la fois (ce qui entraine que l’on ne peut pas faire de bénédiction finale) ou si l’on boit une boisson chaude (dont la coutume est de pas dire non plus de bénédiction finale (משנ"ב סי' רי)) : la coutume est de ne pas faire de bénédiction avant chaque prise de boisson (עי' מ"ב קפד ס"ק יז) , mais de dire une bénédiction au début de la soirée qui couvrira tout le temps où l’on restera au même endroit tant que l’on aura l'intention de boire davantage [2] [toutefois, si l’on est sorti de l’immeuble où l’on se trouve, il faudra refaire la première bénédiction à cause du changement de lieu. De même, si l’on ne comptait plus boire, il faudra refaire la première bénédiction] .
Prière du matin - Cha’harit
- Manger peu de temps avant la prière
- Comme pendant toute l’année, à l’approche du lever du jour (Alot Hasha’har), c’est-à-dire dans la demi-heure qui le précède, il est interdit de commencer à manger du pain ou tout aliment dont la bénédiction est Mezonot, plus que Kabetza (volume de 2 boîtes d’allumettes) [et si l’on nomme un « gardien » qui nous rappellera de faire la prière, il est permis de le faire jusqu’au lever du jour (Alot Hacha’har)]. Il est permis de manger les autres types d’aliments jusqu’au lever du jour [et même celui qui a commencé à manger de ces aliments avant le lever du jour devra s’arrêter avant le lever du jour]. Pour le calcul du lever du jour, voir ci-dessous dans la section concernant Netilat Yadaim au lever du jour.
- En ce qui concerne le moment de la récitation des bénédictions pour les Sépharades – certains ont l’usage, selon la Kabbale, de faire toutes les bénédictions [à l’exception de "Al Netilat Yadayim" et des bénédictions de la Torah] à minuit. Ensuite, à l’aube, ils se laveront les mains sans faire de bénédiction et réciteront les bénédictions de la Torah. D'autres ont l’usage de réciter toutes ces bénédictions avant la prière.
- Bénédictions du matin pour celui qui est resté réveillé toute la nuit
- Lorsque l’on reste réveillé toute la nuit, la coutume des Sépharades est de dire toutes les bénédictions sauf Netilat Yadaim comme nous le verrons ci-dessous (שו"ע סי' ד סי"ג).
- Les Ashkénazes ne diront pas « Elokay Neshama » et « Hamaavir Shena » (מ"ב סי' מו ס"ק כד בשם הא"ר) ni les bénédictions de la Torah (סי' מז ס"ק כח)[3].
- Bénédiction de Netilat Yadaim : Si l’on va aux toilettes avant la prière (en s’essuyant après avoir fait ses gros besoins ou après avoir touché son organe après avoir fait ses petits besoins), la coutume des Ashkénazes est de faire la bénédiction de Netilat Yadaim et d’Asher Yatzar (מ"ב שם ס"ק ל) après avoir fait la dernière ablution des mains avant la prière du matin.
- Les Sépharades ne feront pas du tout la bénédiction de Netilat Yadaim dans tous les cas
(פשטות השו"ע שם). - En conséquence, il est possible d’être acquitté de toutes les bénédictions en ayant un Sépharade et un Ashkénaze l’un à côté de l’autre. Le Sépharade dira l’ensemble des bénédictions en pensant à acquitter l’Ashkénaze (במ"ב סי' מו ס"ק כד בשם השע"ת כתב שיצא יד"ח מאחר) et l’Ashkénaze acquittera le Sépharade en faisant la bénédiction de Netilat Yadaim[4].
Autres bénédictions : tout le monde peut les faire comme d’habitude. - Bénédictions sur le Talit Katan
- Celui qui a passé toute la nuit avec son Talit Katan et ne met pas de Talit Gadol pendant la prière (comme les célibataires ashkénazes) devra s’acquitter de la bénédiction du Talit Gadol de quelqu’un d’autre (en secouant ses tzitziotes après l’avoir entendue) ou changera de Talit Katan et fera une bénédiction sur celui qu’il mettra.
- Étude après le lever du jour et avant d’avoir fait les bénédictions de la Torah.
- Il convient de trancher si immédiatement après le lever du jour (Alot Hasha’har), il faut faire les bénédictions de la Torah et sans quoi on ne pourra plus étudier ou pas. Il semblerait que pour un Ashkénaze, il soit permis de continuer d’étudier jusqu’à ce que quelqu’un nous rende quitte (soit parce qu’il aura dormi dans la nuit soit parce qu’il est Sépharade), ou en attendant de dire la Beraha Ahava Raba pendant sa Tefila, car il n’y a pas d’interdiction d’étudier sans avoir dit les bénédictions de la Torah mais il y a une obligation de faire la bénédiction avant d’étudier et puisqu’il n’est plus possible de la faire, il est toutefois possible d’étudier la Torah.
- Toutefois, un Sépharade devra dire les bénédictions de la Torah immédiatement après le lever du jour (Alot Hashahar). Le temps du lever du jour dont nous parlons est 72 minutes avant le Netz et non pas 90 minutes.
- Netilat Yadaim au lever du jour
- Il faudra Netilat Yadaim au lever du jour (Alot Hashahar). Il faut se lever de sa place immédiatement quand ce moment arrive mais beaucoup sont indulgents à ce sujet
(עי' שו"ע סי' ד' סע' ד). - Le temps du lever du jour dont nous parlons est 72 minutes avant le Netz et non pas 90 minutes.
- Lecture de la Méguila de Ruth
- Une personne qui n’a pas écouté la Méguila de Ruth [par exemple, parce qu’elle s’est endormie], n’a pas besoin d’aller l’écouter ailleurs, car il s’agit d’une obligation communautaire (הגהת הגהות פעולת שכיר על מעשה רב, אות קעה. Et concernant la coutume elle-même et les détails des lois, voir la note[5]).
- Lecture de la Torah pendant Chavouot
- On doit lire les dix commandements avec les signes de cantillations supérieurs (placés sur les lettres)
(בה"ל סי' תצד, ועי' חזקוני פרשת יתרו).. - Certains ont la coutume de se lever au moment de la lecture des dix commandements et d’autres ont la coutume de rester assis. Il faudra suivre la coutume de l’endroit où l’on prie. S’il n’y a pas de coutume, il ne faudra pas se lever.
- (עי' סי' קמו ס"ד, שו"ת הרמב"ם סי' רסג, שערי אפרים שער ז אות לז)
Kiddouch après la prière et repas de fête
- Manger un volume de Kazayit de Mezonot lors du Kiddouch du matin
- Ceux qui sont restés réveillés toute la nuit de Chavouot et font Kiddouch après la prière devront veiller, afin de respecter la règle de Kiddouch à l’endroit d’une Seouda, à manger un volume de Kazayit (équivalent du volume d’une petite boîte d’allumettes) d’aliments dont la bénédiction est Mezonot. Le contenant de ces aliments qui ne serait pas Mezonot ne rentre pas dans le compte du Kazayit. En conséquence, à Chavouot, où l’on a la coutume de manger des gâteaux au fromage, il faudra veiller à ce que la pâte du gâteau sans le fromage ait le volume suffisant.
- Bénédiction sur les autres boissons après le Kiddouch
- La loi concernant la bénédiction sur les autres boissons pour celui qui a entendu la bénédiction du vin lors du Kiddouch ou qui a fait lui-même le Kiddouch est différente entre le Kiddouch sur le vin et le Kiddouch sur le jus de raisin, comme il sera expliqué ci-dessous.
- Lorsque le Kiddouch est fait sur le vin, il y a trois situations avec des conséquences halakhiques différentes :
- [a]. Celui qui a fait ou entendu le Kiddouch et a bu Mélo Lougmav (quantité remplissant une joue gonflée d’un côté soit 44ml pour une personne normale) : n'a pas besoin de faire de bénédiction sur les autres boissons qu'il boit par la suite, car la bénédiction du vin lors du Kiddouch exempte les autres boissons (uniquement dans le cas où il a bu la quantité de Mélo Lougmav)
- (שו"ע סי' קעד)
- [b]. Celui qui a entendu le Kiddouch et a bu moins de Mélo Lougmav : dans le Biour Halakha (sur place), il y a un doute à ce sujet, et la racine du doute est de savoir si boire moins de la quantité de Mélo Lougmav exempte les autres boissons. Par conséquent, il est préférable de les exempter en disant la bénédiction "Chehakol" sur un type d’aliment dont la bénédiction est "Chehakol"[6], ou de s'acquitter de l'obligation par une autre personne qui n'a pas du tout goûté au vin et qui fera la bénédiction sur une autre boisson. Et s'il n'y a personne pour le faire et qu'il n'a pas de nourriture dont la bénédiction est Chehakol pour exempter les autres boissons, on boira sans bénédiction.
- [c]. Celui qui a entendu le Kiddouch mais n’a pas du tout bu : doit faire les bénédictions sur les autres boissons qu'il va boire par la suite, car puisqu'il n'a pas du tout bu de vin, la bénédiction du vin qu'il a entendue lors du Kiddouch n'exempte pas les autres boissons.
- Selon ce que nous avons expliqué, il y a lieu de se demander si une personne sait qu'il n'y aura personne d’autre pour l’exempter des autres bénédictions et s'il n'a aucun autre aliment avec la bénédiction de Chéhakol qui lui aurait permis d’exempter les boissons qu'il veut boire par la suite, si, puisqu’il est préférable de goûter la coupe (Pessa’him 106 et Choul’han Arou’h Orah Hayim Sayif 271 Sayif 14), il doit goûter même s'il entre dans un doute sur le fait de pouvoir ou non faire les bénédictions ensuite, ou s'il vaut mieux ne pas goûter du tout afin de ne pas entrer dans ce doute et faire la bénédiction sur une autre boisson ensuite.
- Lorsque le Kiddouch est fait sur le jus de raisin :
- La loi est la même pour celui qui a bu la quantité de Mélo Lougmav ou pour celui qui n'a bu qu'un peu, car même celui qui a fait le Kiddouch sur du jus de raisin et a bu la quantité complète de Mélo Lougmav devrait, de préférence, exempter les autres boissons en disant la bénédiction sur un aliment ou en trouvant quelqu'un d'autre pour le faire, puisqu'il y a un doute sur la loi de savoir si le jus de raisin est considéré comme étant aussi important que du vin en ce qui concerne la loi selon laquelle le vin exempte les autres boissons. [Et quand on a mis un quart de verre de vin dans du Jus de raisin, il est possible de s’appuyer sur l’avis selon lequel ce mélange est considéré comme du vin coupé (יין מזוג) et que tout celui qui en boit la quantité de Mélo Lougmav s’en acquitte].
- Et s'il n'a personne pour le faire et qu'il n'a pas de nourriture pour l’exempter de la bénédiction, il boira les autres boissons sans bénédiction, que ce soit pour celui qui a bu la quantité de Mélo Lougmav ou pour celui qui n'a bu qu'un peu, puisque qu’en cas de doute, il ne faut pas faire de bénédiction.
- Cependant, celui qui n'a pas du tout bu de jus de raisin doit évidemment faire la bénédiction sur les autres boissons, comme il a été expliqué ci-dessus.
- Celui qui oublie Yaalé Veyavo lors du Birkat Hamazon de la fête de Chavouot
- Celui qui oublie Yaalé Veyavo lors du Birkat Hamazon de la fête de Chavouot : un Ashkénaze devra recommencer le Birkat Hamazon, et les Sépharades ne recommenceront pas. Les femmes ne recommenceront pas dans tous les cas[7].
- Et concernant un homme Ashkénaze qui doit recommencer, il faut distinguer entre deux cas :
- [a]. S’il a fait le Kiddouch le matin après la prière et a mangé des aliments dont la bénédiction est Mezonot, il y a lieu de se demander s’il doit répéter la bénédiction. La raison en est que la base de la loi selon laquelle on doit répéter le Birkat Hamazon lorsqu’on oublie Yaalé Veyavo, est qu’il y a une obligation de repas pour le jour de fête qui impose de dire Yaalé Veyavo, et donc, il recommence lorsqu’il oublie de préciser Yaalé Veyavo. C’est pour cela que lorsqu’il a déjà mangé des Mezonot, il a alors rempli l’obligation du repas de la journée avec le repas des Mezonot et il s’avère que le repas de Motzi n’est pas une obligation, et il n’est alors pas obligé de répéter s’il oublie de mentionner Yaalé Veyavo, et en pratique, voir la note[8].
- [b]. S’il n’a pas fait le Kiddouch le matin : il répètera le Birkat Hamazon
Mets laitiers lors de la fête de Chavouot
- Repas laitier pour la fête de Chavouot
- Concernant la coutume de manger des mets laitiers lors de la fête de Chavouot, il existe différentes coutumes, et la coutume la plus répandue est de manger immédiatement après la prière du matin un repas avec des mets laitiers, de faire une pause, puis de fixer un repas de viande. Certains ont l'habitude de manger un repas laitier la nuit sans manger de viande du tout, et chacun doit suivre la coutume de ses ancêtres.
- Cependant, il semble que pour celui qui n'a pas de coutume établie en la matière, il est préférable de manger de la viande lors du repas du soir, car il y a une Mitzva de se réjouir durant Yom Tov même la nuit [comme cela sera expliqué], et de manger les mets laitiers le matin, comme mentionné ci-dessus, ou de les manger au début de soirée et de faire une interruption en mangeant et en buvant des aliments parvés ['Kinoua’h Vehadaha', et le rinçage de la bouche ne suffit pas[9]] puis en mangeant de la viande .
- Il ne faut pas poser de difficultés à partir de ce qui est expliqué dans le Talmud Pessahim (70b) qu’il n’y a pas de Mitzva d’être joyeux le soir, ce qui entrainera qu'il n'y a pas d'obligation de manger de la viande lors du repas du soir. Car il semble que même s'il n'y a pas "d'obligation" d'apporter un sacrifice de réjouissance la nuit, il y a tout de même une obligation de se réjouir selon la Torah même la nuit et tout le sujet qu’il n’y a pas de réjouissance ne concerne que le "sacrifice de réjouissance" qu’il ne faut pas apporter ce soir-là (et la consommation de sa viande), et non l'obligation principale de se réjouir lors de Yom Tov, comme cela est démontré dans le Magen Avraham (Siman 546, Sayif Katan 4), et donc il y aura de toutes façons un "accomplissement de Mitzva" en mangeant de la viande lors du repas du soir (comme cela sera expliqué ci-dessous).
- De même, il semble qu'il y a un accomplissement de Mitzva en mangeant de la viande le soir selon ce que le Sha'agat Aryeh (Siman 68) a écrit, que toute la diminution de l'obligation de se réjouir la nuit de Yom Tov n'est que de la Torah, mais selon les Sages, il y a une obligation de se réjouir même la nuit. Il en ressort que selon lui, il y a aussi une Mitzva de manger de la viande la nuit en raison de l'obligation de se réjouir d’ordre rabbinique.
- Le fondement des choses pour soutenir l'opinion du Magen Avraham mentionné ci-dessus qu'il y a une obligation de se réjouir par la Torah même la nuit, vient du fait qu'il y a lieu de s'interroger sur le sujet principal du Talmud dans Pessahim (76a) où il est expliqué que l’on diminuera la joie durant la nuit de Yom Tov, en comparant à ce qui est expliqué dans le Talmud (ibid. 108a) concernant celui qui boit quatre coupes de vin en une seule fois - "Rav a dit : il a rempli son obligation sur le vin, mais pas celle sur la liberté". Rashbam et Tossefot sur place, expliquent que "il a rempli son obligation sur le vin" signifie l’obligation d’être joyeux à Yom Tov. Il en ressort donc clairement qu'il y a une obligation de se réjouir la nuit de Yom Tov. Et apparemment, les deux textes se contredisent. Et nécessairement, il découle clairement de cela que toute la diminution de se réjouir rapportée dans le Talmud à la page 76a concerne seulement le fait qu’il n’y a pas d'obligation d'apporter les sacrifices de joie (Shalmé Simha), mais tous les autres aspects de la joie, en buvant du vin et autres, restent obligatoires même la nuit. Et puisqu'il est trouvé qu'il y a une obligation de se réjouir selon la Torah et donc il y a une obligation de boire du vin même lors du repas de la nuit, alors nécessairement il y a au moins aussi une Mitzva de manger de la viande, comme il est expliqué dans le Biour Hala’ha (Orah Hayim, Sayif 529) qu’à chaque fois que l’on voit qu’il y a une obligation de boire du vin, il y a une Mitzva de manger de la viande.
- Il convient d’expliquer la raison de ceux qui mangent un repas lacté le soir, selon l’avis du ‘Hazon Ich qui avait un doute quant à savoir si l’obligation d’être joyeux s’applique aussi bien le jour que la nuit, ou bien si être joyeux durant la journée dispense de cette obligation la nuit. Et puisqu’on mange de la viande durant la journée, cela est suffisant. Et bien qu’il ait été précisé à cet endroit concernant la consommation de vin, que l’idéal est d’en boire aussi bien le jour que la nuit, cela concerne spécifiquement l’obligation relative au vin, alors que la consommation de viande, qui n’est qu’une mitsva et non pas une obligation au sens strict, est plus souple.
- Bénédiction sur le gâteau au fromage
- En ce qui concerne la bénédiction sur le gâteau au fromage, il faut distinguer plusieurs façons différentes de cuire le gâteau :
- [a]. Lorsque la pâte est cuite avec le fromage : si la pâte a bon goût, qu'elle soit épaisse ou fine, on ne dit que "Mezonot" car le fromage est secondaire par rapport à la pâte qui a bon goût indépendamment du fromage.
- [b]. Lorsque le fromage n'est pas cuit avec la pâte : si c'est un peu de fromage sur la pâte, il est annulé par la pâte et on dit Mezonot, si c'est beaucoup de fromage, il faut dire à la fois "Mezonot" et "Chehakol" (Michna Beroura Siman 168, Sayif Katan 45 et Siman 212 Sayif Katan 13).
- [c]. Lorsque la pâte est fine en dessous et n'a pas bon goût et est faite seulement pour soutenir le fromage : on dit Chehakol.
- [d]. Un gâteau préparé avec des aliments Mezonot sans cuisson (comme les gâteaux que l’on ne fait pas cuire au four où l’on met une couche de biscuits en bas, du fromage dessus, puis une autre couche de biscuits au-dessus du fromage et que l’on met au réfrigérateur ou au congélateur pendant quelques heures) est considéré comme un seul gâteau [comme s'il avait été cuit au four] et on ne dit que la bénédiction de Mezonot.
- Bénédiction finale : il faut veiller à manger un Kazayit de de la pâte ou d’autres gâteaux pendant la durée de Kedei Achilat Pras, (mesure de temps d’au mieux 2 minutes, et a posteriori 4 minutes) afin de considérer avoir mangé Mezonot et faire la bénédiction finale en conséquence. S'il n'y a pas de Kazayit de céréales ou pâtes mangeables dans ce temps, le peu de céréales/pâtes complète le fromage qui est en quantité supérieure pour calculer le Kazayit consommable pendant la durée de Kedei Achilat Pras qui permet de dire la bénédiction finale de Bore Nefashot.
- Bénédiction quand l’on mange un gâteau au fromage pendant un repas
- Celui qui mange un gâteau au fromage pendant un repas de pain ne dit pas "Mezonot" (voir Biour Halakha, Siman 168 Sayif 8 « טעונים »). Celui qui veut faire au mieux peut dire au milieu du repas "Mezonot" sur des Cariotes, des Kaboukim (cacahuètes enrobés de biscuit) ou des Bislis, et exempter ainsi le gâteau au fromage.
- Réchauffer des produits laitiers sur la Plata de Chabbat
- Si l'on veut réchauffer des aliments lactés sur la Plata de Chabbat, il est préférable de la recouvrir de papier d'aluminium.
- Cuisson de Halotes dans un four à viande et consommation avec du lait
- Il est permis de cuire des Halotes Parvé dans un four à viande (même s'il a été utilisé pour cuire de la viande dans les dernières 24 heures) et de les manger avec du lait, à condition qu'ils soient cuits dans un moule Parvé (comme un moule jetable, ou sur un plateau en mettant un papier de cuisson hermétique, etc.).
Questions/Réponses
- Question : Si l’on a gouté [même si l’on a avalé] un plat contenant de la viande [rouge ou de poulet] afin d’en vérifier le goût, doit-on attendre six heures avant de consommer du lait ?
- Réponse : Bien que celui qui mange ne serait-ce qu’un peu de viande ou un plat à base de viande doive attendre six heures [et les règles d’attente pendant Chavouot sont comme les autres jours de l’année (משנה ברורה סוף סימן תצד)], ici il n’y a pas besoin d’attendre car goûter n’est pas considéré comme manger (פרי חדש יורה דעה סימן פט). Cependant, si l’on a goûté directement de la viande elle-même, on devra attendre six heures.
- Question : Est-il permis de cuire des gâteaux lactés sans signe distinctif indiquant qu’ils sont lactés ?
Réponse : Il est interdit de cuire au four de la pâte contenant du lait sans que l’on voit qu’elle en contient de l’extérieur [et ce n’est permis que si l’on fait un "héker" – une modification/distinction de la forme du pain ou de la patisserie, ou que l’on en cuit en petite quantité – pour les Ashkénazes une quantité suffisante pour une journée entière, et pour les Sépharades une quantité suffisante pour un seul repas]. Toutefois, pour les gâteaux lactés, les bourekas au fromage, les beignets au fromage et autres desserts, cette interdiction ne s’applique pas, car il n’est pas d’usage de les manger avec de la viande [mais il faut faire attention à ne pas les consommer dans les six heures suivant la consommation de viande] (שו"ת מהרי"ט, cité dans פת"ש יורה דעה סימן צז ס"ק ג).
Sujets divers
Usage de disposer des herbes et plantes dans la maison et à la synagogue- Certains ont la coutume [principalement dans les communautés hassidiques et sépharades] de disposer des herbes et des plantes dans la maison et la synagogue (רמ"א סימן תצד סעיף ג), mais d’autres n’ont pas cette coutume (משנה ברורה sur place ס"ק י בשם הגר"א, ערוך השולחן שם סעיף ז).
- Seouda Chlichit lors de Yom Tov
- Le Choulhan Aroukh (Siman 529 Sayif 1) écrit que nous n’avons pas la coutume de faire un troisième repas (Seouda Chlichit) lors d’un jour de fête [Le Hazon Ish avait l'habitude de suivre l'opinion de Rambam (voir Tour sur place) de manger un troisième repas lors d'une fête]. Cependant, il est bon de manger des fruits ou d'ajouter un plat particulier au repas du matin (Michna Beroura sur place Sayif Katan 13)[10].
- Mitzva de rendre visite à son maître à notre époque
- Nous avons appris dans le Talmud (Rosh Hashana 16b) : "Un homme a l’obligation de rendre visite à son maître lors des fêtes", et il est écrit dans les responsa Noda Biyehuda (תנינא או"ח סי' צד) que cette règle ne s'applique pas à notre époque. Cependant, il y a lieu de s'interroger à ce sujet à partir du Talmud (Soucca 10b, 26a) qui précise que cela s'applique également à notre époque, et ce point nécessite une clarification[11]. En effet, dans le Yaarot Dvash (Derush 12), il est écrit qu'au contraire, l'obligation de rendre visite à son maître est fondamental à notre époque où le Temple est détruit.
- Toutefois, la règle d’aller rendre visite à son maître ne s'applique qu’à son maître principal (« mouvak ») dont on a acquis la majorité de sa sagesse, et cela n'est pas très courant à notre époque puisque la majorité de l'étude vient du Talmud et des décisionnaires [le Gadol Hador a le même statut que son maître principal (« mouvak »)].
Lois de Yom Tov
Les jours de Yom Tov sont les jours fériés de la fête (en Israël, un jour ; en dehors d’Israël, 2 jours). Les travaux y sont interdits comme pour Chabbat sauf certaines exceptions comme nous allons l’expliquer.
Cuissons pendant Yom Tov
Pétrir et cuire sont des travaux autorisés pendant Yom Tov, car ces travaux ne sont pas faits à l’avance pour de nombreux jours (Ora’h ‘Hayim 495).
Tous les types de cuisson sont permis que ce soit au four, sur une cuisinière, au grill/barbecue. Il faudra toutefois veiller à ne pas allumer de feu ou d’appareil pendant Yom Tov comme nous le verrons dans la section « Allumage » ci-dessous.
Il est également permis de cuire des aliments qui auraient pu être préparés à l’avance avant la fête et mis au congélateur/réfrigérateur, si ces aliments sont meilleurs lorsqu'ils sont frais. (Idem).
Une compote dont le goût ne s'altère pas si on la cuit la veille est autorisée à être cuite pendant Yom Tov selon l'opinion du Choul’han Arou’h, sur qui les Sépharades s’appuient. En revanche, selon l’opinion du Rama, suivie par les Ashkénazes, il est interdit de la cuire de manière habituelle ; il faudra le faire avec un Chinouy (un changement dans la manière habituelle de cuisiner).
Même pour les Sépharades, il est préférable d'être strict à ce sujet [Knesset Hagdola, Maamar Mordekhaï, Birkei Yossef sur place].
S’il n’était pas possible de cuisiner la veille de Yom Tov car l’on était affairé par les contraintes d’avant la fête par exemple, on considère cela comme étant un cas de force majeure (Oness) et il est permis de cuisiner pendant Yom Tov sans modification (Michna Beroura 495, 8 et 9).
Un aliment dont la nature est que le goût se dégrade ou s’altère avec le temps, pourra être préparé et ce, même si entre le moment où on le prépare et le moment où on le consomme, il n’y a pas de risque d’altération.
Bien qu'il soit possible d'allumer le gaz la veille de Yom Tov et de placer, à ce moment-là, les casseroles sur le feu pour qu'elles cuisent pendant Yom Tov, il n'est cependant pas nécessaire d’agir ainsi, car le gaz brûlant inutilement entre temps entraine une perte d’argent.
[Pri Mégadim ramené dans son œuvre Rosh Yossef Betza 33 et au Siman 502, Mishbetzot Zahav 1].
Allumage (Siman 502)
Il est interdit d'allumer un nouveau feu pendant Yom Tov, mais il est permis de transférer un feu à partir d'une flamme existante.
Il est permis de transférer un feu d'un endroit à un autre en utilisant une allumette ou une bougie en tant que moyen intermédiaire si allumer un feu à partir d’un autre feu sans autre intermédiaire demande de grands efforts (Pri Mégadim Mishbetzot Zahav Siman 514, 8).
Il est permis de transférer un feu d'un endroit à un autre pour allumer les bougies de Yom Tov, pour éclairer une synagogue ou un endroit où a lieu une circoncision (Siman 514).
Les cuisinières à gaz anciennes sans coupe-circuit de sécurité peuvent être allumées pendant Yom Tov, et il est également permis d'augmenter la flamme du gaz. Pour les nouvelles cuisinières (avec coupe-circuit de sécurité), certains sont stricts et interdisent de les utiliser.
Les cuisinières avec allumage électronique ne peuvent pas être utilisées pendant Yom Tov, c’est pour cela, que si le bouton du gaz est également un moyen d’allumer le feu, il faudra éteindre la cuisinière la veille de Yom Tov et si on oublie de l’éteindre, on peut le faire par un non-juif.
Extinction (Siman 514)
Il est interdit d'éteindre un feu pendant Yom Tov, même si la lumière nous empêche de dormir. Et ainsi, si l’on transfère un feu avec une allumette, on ne doit pas l'éteindre mais on doit laisser l’allumette s'éteindre d’elle-même.
De même, il ne faut pas éteindre ou réduire le gaz pendant Yom Tov.
Pour les cuisinières à gaz – dans le cas où la nourriture brûlerait si on ne réduisait pas la flamme - on allumera un autre feu plus petit et on déplacera la casserole. Une autre solution serait de transférer la casserole chez un voisin qui a un feu allumé plus petit.
Si on ne peut pas allumer un feu plus petit (et même s’il y a matière à débattre s’il est possible de l’allumer si on a une cuisinière récente avec coupe-circuit de sécurité) ou si l’on ne peut pas le transférer chez un voisin - puisqu'il faut réduire la flamme pour empêcher la nourriture de brûler, cela est considéré comme un acte « nécessaire pour l’alimentation » (Tzoreh O’hel Néfesh) et il est permis de la réduire.
Quand on place une casserole avec de l'eau sur le feu pour que l'eau chauffe, déborde et éteigne le feu : si on n’utilise pas l'eau chauffée, il est interdit de faire cela et même si on utilise l'eau chauffée, il est préférable de ne pas agir ainsi.
Trier
(Siman 504 dans Biour Halakha sous-titre "Mishoum", Siman 506, Sayif 2, Siman 510, Sayif 2 - 5)
Il est indiqué dans le Siman 506, Sayif 2, qu’il est bon d’être strict et de ne pas trier de la farine qui a été tamisée la veille et dans laquelle sont tombés un caillou ou des brindilles. Dans le Siman 510, il est écrit qu’il est permis de trier des légumineuses avec les méthodes/ustensiles appelés Heko et Tamhouy (qui ne sont plus utilisés aujourd’hui) mais pas avec un tamis. (Betza 14b)
De plus, le Maharil écrit qu'il est interdit de trier de gros morceaux de Matsa parmi des petits morceaux pendant Yom Tov (mentionné dans le Taz 495, Sayif 2 et le Maguen Avraham 10, 504, Sayif Katan 9) et il faut comprendre la différence avec le tri des légumineuses qui est permis.
Deux explications principales ont été proposées à cet égard :
A. Le Graz (Siman 506, Dernier Kountrass Alef) est d'avis que seules les légumineuses dont l’usage n’est de ne pas les trier de nombreux jours avant leur utilisation sont autorisés, mais le tri du blé, qui se fait de nombreux jours à l’avance, est interdit.
B. L'opinion du ‘Hayé Adam (Klal 82, Sayif 3) est que les choses qui sont triées de la même manière pendant la semaine ne peuvent être triées pendant Yom Tov, mais le tri des légumineuses est permis car elles ne sont pas triées avec ces ustensiles là pendant la semaine.
Selon les propos du Graz, il serait permis, pendant Yom Tov, de retirer les arêtes de poisson et les os de la viande, de peler avec un éplucheur, de retirer un sachet de thé d'une tasse [ainsi que d'utiliser un sachet de thé pour ceux qui l'interdisent le Chabbat], d'utiliser une passoire, et d’égoutter les pâtes avec un filtre. Mais selon les propos du ‘Hayé Adam, il semblerait qu'il soit interdit de faire tout ce qui précède, car c'est la manière de trier pendant la semaine.
Cependant, il est indiqué dans le Siman 510, Sayif 4, qu'il est permis d’installer un filtre suspendu pour filtrer les levures pendant Yom Tov, et selon l'opinion du ‘Hayé Adam, il faudra expliquer comment il est permis de trier de cette manière.
Le Biour Halakha explique cela en disant que puisque la manière de le faire est ponctuelle, il n'y a pas d'interdiction de trier.
Grâce à cette explication, il semble que, selon le ‘Hayé Adam, il sera permis également de peler avec un éplucheur pendant Yom Tov, puisqu'il est clair que cela est fait ponctuellement, et de la même manière pour un sachet de thé. Il est également permis de retirer les pépins d’un fruit avec un ustensile spécialement conçu pour cela ainsi que d’utiliser une passoire pour olives ou pour les pâtes ; En ce qui concerne la passoire à pâtes, on doit vérifier si selon le Graz cela est permis, puisqu’elles sont faites de blé qui est un type de grain et il se pourrait que cela les fasse entrer dans la catégorie des aliments que l’on trie de nombreux jours à l’avance.
Tri des arêtes de poisson et des os de poulet : il faut être indulgent même selon le ‘Hayé Adam, car il y a des arguments de permettre ce tri même le Chabbat. (Voir le Biour Halakha Siman 318, Sayif 4).
Selon l’explication du ‘Hayé Adam que nous avons vu plus haut (Siman 506, Sayif 2), il semble que si un caillou tombe dans de la farine, on ne doit pas le prendre avec la main car c’est la manière de faire pendant la semaine. Cette interdiction s'applique à ce qui n'est pas fait spécifiquement proche du repas, mais pour les tris qui sont toujours faits juste avant le repas – c’est permis.
Le Biour Halakha écrit également (au Siman 510, sous l’entrée "אם רוצה") qu’il n’est permis de trier pendant Yom Tov que ce qui ne pouvait pas être trié avant Yom Tov. Si le tri pouvait être effectué avant Yom Tov, il faudra alors le faire avec un Chinouy (changement dans la manière habituelle) ou selon les règles applicables à Chabbat.
Concernant le fait de retirer des arêtes de poisson ou des os de viande/poulet : il faut être indulgent car ce n’est pas courant de les retirer avant Yom Tov.
De même, l’usage d’un éplucheur ou d’une passoire est permis car on ne les utilise généralement pas à l’avance.
Tremper de la laitue dans l'eau pendant Yom Tov pour la nettoyer des bestioles et insectes est interdit (Maguen Avraham Sayif 510, Sayif Katan 4, au nom du Yam Chel Shlomo et cela demande d’être étudié plus en profondeur).
Moudre pendant Yom Tov
(Siman 504, Michna Beroura Sayif Katan 11, 19, Shaar Hatzioun 18, 36)
Pendant Yom Tov, il est permis de couper normalement et sans aucun changement à la manière habituelle, des légumes pour une salade, car c'est équivalent à l'ail, aux oignons et au cresson dont nous savons que les couper ne nécessite pas de changement.
Il est permis d'écraser des légumes avec une fourchette, même de manière habituelle.
Il est permis de râper des fruits et légumes avec une râpe pendant Yom Tov, et il est préférable de changer la manière de faire en faisant cela sur la table sur laquelle on mange par exemple ou en utilisant l'autre côté de la râpe (ce qui n’est pas la manière habituelle de le faire).
Il est permis de couper des fruits et légumes en morceaux un peu plus gros que d'habitude avec un ustensile de type Slicer. Cependant, s'il coupe en petits morceaux, c'est comme une râpe : il est donc préférable de le faire d’une manière inhabituelle.
Il est permis d’utiliser un presse-ail comme à l’ordinaire, mais il est également préférable de faire cela d’une manière inhabituelle.
Il est également permis d'écraser des pommes de terre avec un presse-purée, et il est aussi préférable de le faire de manière inhabituelle, par exemple sur la table sur laquelle on mange, etc.
Battre le grain et presser un fruit ou un légume
(Presser est une action dérivée de l’interdiction de battre du grain)
Pendant Yom Tov, il est interdit de presser des fruits car le travail de battre du grain (et ses dérivés) n'est pas autorisé pendant Yom Tov mais il est permis de presser directement sur la nourriture comme pendant Chabbat (Sayif 495).
L'utilisation de lingettes humides est aussi bien problématique pendant Yom Tov que pendant Chabbat, et il en est de même pour laver les ustensiles avec une éponge à vaisselle (Scotch). La loi de Yom Tov est la même que celle de Chabbat.
Le tirage/traite du lait pendant Yom Tov est comme pendant Chabbat (voir Sayif 505).
Pétrir (Sayif 506)
Le pétrissage est autorisé pendant Yom Tov, il est donc permis de préparer une salade d'œufs à la mayonnaise comme on en a l’habitude sans agir différemment.
De la gelée doit être préparée avant Yom Tov car elle a bon goût lorsqu'elle est faite avant Yom Tov et sera peut-être même meilleure si on la prépare à l’avance (voir Sayif 495, Michna Beroura Sayif Katan 8).
Il est permis de pétrir la pâte et de faire la Hafrachat ‘Hala pendant Yom Tov, mais si l’on a pétri la pâte la veille de Yom Tov, il est interdit d’en faire Hafrachat ‘Hala pendant Yom Tov (Sayif 506).
Saumure et Marinage des aliments
Il est préférable, a priori, de saler les légumes uniquement de la manière autorisée pendant Chabbat en ajoutant de l'huile, etc. Et si l’on n’en a pas la possibilité, il est permis de les saler comme on en a l’habitude. Toutefois, il est interdit de saumurer les légumes pendant Yom Tov car on le fait généralement en avance pour de nombreux jours [Sayif 500, Sayif 5].
Lois de Mouktsé pendant Yom Tov
(Sayif 495, Sayif 4)
L'interdiction de Mouktsé s'applique pendant Yom Tov, et tout Mouktsé interdit pendant Chabbat est interdit pendant Yom Tov.
Un ustensile dont l’utilisation habituelle est un travail interdit (Kéli Chémelahto LéIssour) ne peut être déplacé que pour les besoins du corps de l’objet (Letsore’h Goufo), c’est à dire utiliser l’objet pour une chose autorisée[12] , ou si l’on a besoin de son emplacement (Letsore’h Mékomo), et les autres types de Mouktsé (Mé’hamat Hisron Kiss, Mé’hamat Goufo et Bassis Ledavar Haassour) ne peuvent pas être déplacés pendant Yom Tov.
Il est permis de déplacer un objet Mouktsé pour les besoins alimentaires de la fête (Sayif 509 et 518).
La farine et les pommes de terre ne sont pas Mouktsé pendant Yom Tov car il est permis de les faire cuire au four ou sur le feu pendant Yom Tov.
Une bougie n'est pas Mouktsé pendant Yom Tov car il est possible de l'allumer, et de même, une allumette n'est pas Mouktsé car il est permis de l'utiliser.
Il est permis de déplacer un appareil électrique pendant Yom Tov si l’on a besoin du corps de l’objet, c’est à dire utiliser l’objet pour une chose autorisée, ou si l’on a besoin de son emplacement.
Sortir un objet d'un domaine à un autre et limites de déplacement
(Sayif 508)
L'interdiction de Te’houmim s'applique pendant Yom Tov comme pendant Chabbat (Sayif 416, Sayif 5, et Sayif 528). Cette interdiction, qu’il n’y a pas lieu d’étudier maintenant, empêche de sortir au-delà d’une certaine limite en dehors de sa ville.
Il est interdit de sortir des objets d’un domaine privé pendant Yom Tov sans aucun besoin, et même les Sépharades doivent être stricts à ce sujet (voir Biour Halakha 518 selon l'opinion du Choul’han Arou’h).
Il est permis de sortir des objets d’un domaine privé pendant Yom Tov pour les besoins de Yom Tov comme on en a l’habitude, même s'il était possible de les sortir la veille de Yom Tov (Sayif 498, Sayif 2, et Sayif 504, Sayif 2).
Il est permis de sortir une clé dont on aura besoin pour Yom Tov lui-même, par exemple s'i l’on doit l'utiliser pour ouvrir une maison ailleurs, etc.
Si l’on quitte la maison et que l’on veut la verrouiller pour la protéger des voleurs et prendre la clé avec soi et la déplacer, certains disent que puisque si l’on ne verrouillait pas la maison, cela nous causerait de l'inquiétude – il s’agit d’un besoin de Yom Tov et c'est permis. Mais il est préférable d'être strict selon les opinions qui disent que puisque le déplacement n'est pas nécessaire pour Yom Tov lui-même mais pour protéger la maison, alors il vaut mieux ne pas la déplacer.
Les A’haronim (Sages de la Torah depuis l’écriture du Choul’han Arou’h) divergent sur le fait de permettre de sortir un objet dont il y a une possibilité lointaine que l’on puisse l’utiliser pendant Yom Tov. Toutefois, si l’on a juste un doute si on va l’utiliser, cela est permis selon tous les décisionnaires.
Il est permis de ramener à la maison des livres et des Siddourim de fêtes (Ma’hzorim) après la prière à la Synagogue s'il y a une crainte qu'ils se perdent à la Synagogue. La raison de la permission est que les Sages ont craint que la personne ne prie pas dans un Siddour si on ne lui permettait pas de le ramener chez lui (Itirou Sofo Michoum Tehilato).
Toutefois, si l’on compte utiliser le Siddour à la maison, il est permis de le ramener même s'il n'y a pas de crainte qu'il soit perdu à la Synagogue.
Mito’h Chehoutra – Par le fait qu’il soit permis
« Par le fait qu’un (travail) soit permis pour un besoin particulier - il a été aussi permis pour d’autres besoins » (Betza 12 et Sayif 518)
Cette permission inclut la réalisation de travaux appelés « pour les besoins alimentaires » (O’hel Néfesh), tels que la cuisson ou sortir un objet dans le domaine public, même si ce n’est pas pour des besoins alimentaires. Toutefois, cela doit être pour les besoins du jour de Yom Tov, par exemple : Sortir du domaine privé des livres, les quatre espèces de Souccot, un Shofar ou alors le chauffage de l'eau pour se laver le visage sont permis grâce à cette permission de Mito’h Chehoutra.
Cette permission est valable uniquement si ce sont des choses qui ont un intérêt général pour tous. De ce fait, il est donc interdit de mettre des herbes odorantes sur du feu le jour de fête pour que cela dégage une bonne odeur, car tout le monde n’est pas concerné par cet intérêt.
Les travaux qui n'ont pas du tout de besoin pour le jour même sont interdits. Il est donc interdit de cuisiner et de sortir un objet du domaine privé le jour Yom Tov sans aucun besoin et même les Sépharades doivent être stricts à ce sujet. (Biour Halakha 518 selon l’avis du Choul’han Arou’h)
Il est interdit de tuer des mouches et des moustiques qui dérangent le jour de Yom Tov car on ne dit pas "Mito’h" pour quelque chose qui n'est qu'un Silouk (éviction/suppression/rejet) (Siman 514, Sayif 1 et Michna Beroura 533, Sayif Katan 20).
Pendant Yom Tov, il est interdit de faire le moindre travail (incluant tous les travaux que nous avons cités dans les lois de Yom Tov) s’il est fait à l’intention de non-juifs ou pour des animaux (Siman 512).
Il est interdit de faire le moindre travail pendant le crépuscule de la sortie de la fête, et même si on compte utiliser les fruits de ce travail pendant le crépuscule, comme la cuisson ou sortir un objet du domaine privé, à moins qu'il ne s'agisse d'une chose dont le bénéfice est instantané - comme allumer une bougie (Sayif 503, Rabbi Akiva Eiger Nédarim 69 et Rabbi Akiva Eiger dans ses notes sur le Choul’han Arou’h Siman 495).
Autres règles générales pour Yom Tov
L'utilisation des parfums le jour de fête est comme celle du Chabbat, où il est permis d’en mettre sur le corps mais pas sur les vêtements (Siman 511 et Siman 655).
Il est interdit de mesurer et de peser le jour de fête comme pour Chabbat (Siman 500).
Les lois de « Dire à un non-juif de faire un travail le jour de fête » sont les mêmes que pendant le Chabbat – s’il est interdit à un Juif de faire un travail, il est interdit de dire à un non-juif de le faire (Siman 495, Michna Beroura Sayif Katan 1).
Les règles de prise de médicaments pendant Yom Tov sont les mêmes que celles du Chabbat. (Siman 543 Sayif Katan 5) [Mais le 2eme jour de Yom Tov en dehors d’Israël, il sera permis d’en prendre même s’il s’agit de légers malaises et même si l’on ne relève pas du statut hala’hique de malade sans danger].
Les règles d’ouverture des bouteilles ou des boîtes/conserves pendant Yom Tov sont les mêmes que celles de Chabbat. (Siman 509 Siman 6)
Règles pour se laver le jour de Yom Tov dans la pratique
- Se laver à l’eau froide
Les Sépharades peuvent se laver à l’eau froide et c’est aussi permis selon la loi stricte pour les Ashkénazes mais ces derniers ont la coutume de ne pas se laver l’ensemble du corps sauf en cas de forts désagréments [et de toutes façons, il leur est permis de se laver une partie du corps même s’il n’y a pas de désagréments].
- Lois du lavage avec de l'eau chaude le jour de Yom Tov
Dans tous les cas suivants, se laver la majorité du corps n’est permis aux Ashkénazes qu’en cas de forts désagréments
- Se laver avec de l’eau chaude qui a été chauffée pendant Yom Tov est interdit que ce soit pour laver tout le corps en même temps ou membre par membre.
Toutefois, se laver le visage, les mains et les pieds ainsi qu’une petite partie du corps [dans le cas où l’eau a été chauffée par le soleil comme nous le verrons] est permis.
- Se laver avec de l’eau chaude qui a été chauffée la veille de Yom Tov
Pour les Sépharades, c’est permis, mais les Ashkénazes ne pourront pas se laver l’ensemble du corps en même temps mais se laver le visage, les mains, et les pieds et une partie du corps, ou certains membres [en se séchant entre chaque membre que l’on a lavé], est permis.
- Lois du chauffage de l'eau le jour de Yom Tov pour le lavage du corps
A. Il est interdit de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour se laver tout le corps, même si l'intention est de se laver membre par membre.
B. Il est permis de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour se laver le visage, les mains et les pieds.
C. Les premiers Sages (Rishonim) ont débattu de la question de savoir s'il est permis de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour se laver une petite partie du corps. Selon la Halakha, si l’on doit chauffer de l’eau avec un chauffe-eau solaire, il est permis d’être indulgent même a priori [mais uniquement, tant que de l’eau froide ne rentre pas dans le chauffe-eau solaire ; si c’est le cas, voir le point E. ci-dessous]. Ceux qui utilisent de l’eau qui est chauffée avec un chauffe-eau électrique [allumé depuis la veille de Yom Tov ou via une horloge de Chabbat] ou chauffée sur le feu, ont sur qui s’appuyer.
D. Il est interdit d’utiliser un chauffe-eau à gaz dans tous les cas même pour se laver une petite partie du corps.
E. Chauffe-eau solaire (Doud Chémech) : Celui qui ouvre le robinet d'eau chaude chauffée par un chauffe-eau solaire et qui laisse donc entrer de l'eau froide dans le chauffe-eau solaire, semble ne pas avoir le droit de le faire car l'eau froide va maintenant cuire à l'intérieur du chauffe-eau sans nécessité [car on n'utilise généralement pas toute l'eau du chauffe-eau].
Cependant, concernant l’ouverture du robinet pour un lavage autorisé [pour le visage, les mains et les pieds ou une petite partie du corps ou pour laver la vaisselle] on ne doit pas être indulgent a priori, toutefois, on ne réprimandera pas ceux qui sont indulgents.
- Définitions de "chauffée la veille de Yom Tov" et "chauffée le jour de Yom Tov"
A. Si la casserole est placée sur le feu le jour de Yom Tov lui-même, elle est considérée comme "chauffée le jour de Yom Tov".
B. Si une casserole est retirée du feu avant l'entrée de Yom Tov, l'eau qu'elle contient est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov".
C. Si une casserole a été placée sur le feu la veille de Yom Tov et y est restée pendant Yom Tov, il y a un débat sur la question de savoir si l’eau est considérée comme ayant été chauffée la veille de Yom Tov ou le jour de Yom Tov. Cependant, la Halakha est qu’elle est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov".
D. Si l'on mélange de l'eau froide avec de l'eau chaude chauffée la veille de la fête, les décisionnaires divergent sur la question. Certains disent que cela aura le statut d'eau chauffée la veille de Yom Tov, et d'autres estiment que cela dépend de l'intention pour laquelle l'eau a été mélangée : si l'intention était de refroidir l'eau chaude, elle est considérée comme "chauffée la veille de Yom Tov", et si l’intention était d'augmenter la quantité d'eau chaude, elle est considérée comme "chauffée le jour de Yom Tov". Cependant, la Halakha est qu’il n'y a pas de différence et dans tous les cas, cela a le statut d'eau chauffée la veille de Yom Tov.
- Résumé de toutes les possibilités de se laver pendant Yom Tov
- Se laver tout le corps à l’eau froide [pour les Ashkénazes uniquement en cas de forts désagréments] est permis normalement.
- Se laver à l’eau chaude :
- Se laver tout le corps est interdit pour les Ashkénazes dans tous les cas mais cela est permis pour les Sépharades si l’eau a été chauffée la veille de Yom Tov (Voir point D. ci-dessus)
- Se laver membre par membre [en se séchant entre chaque membre que l’on a lavé] : Avec de l’eau qui a été chauffée à Yom Tov, cela est interdit. Avec de l’eau qui a été chauffée la veille de Yom Tov, cela est permis [mais uniquement en cas de forts désagréments pour les Ashkénazes] Il faudra donc préparer la veille de Yom Tov un récipient d’eau sur le feu, et à Yom Tov on le renversera dans une baignoire, et on pourra y ajouter de l’eau et s’y laver.
- Se laver le visage, les mains et les pieds est permis même si l’eau a été chauffée à Yom Tov.
Il faudra donc poser pendant Yom Tov un récipient d’eau sur le feu, on le renversera dans une baignoire, et on pourra y ajouter de l’eau et s’y laver. Toutefois, se laver à l’eau du chauffe-eau solaire [sans fermer l’arrivée d’eau froide qui remplit le chauffe-eau] n’est pas a priori permis comme nous le verrons dans le prochain paragraphe.
- Se laver une partie du corps est permis avec de l’eau qui a été chauffée la veille de Yom Tov, et celui qui se montrera indulgent en se lavant même avec de l’eau chauffée pendant Yom Tov via un récipient sur le feu ou à l'aide d’un chauffe-eau électrique [que l’on aura allumé la veille de la fête ou via une horloge de Chabbat], aura sur qui s’appuyer. [Et s’il veut se laver avec de l’eau chaude provenant du chauffe-eau solaire, il devra a priori fermer l’arrivée d’eau froide qui rentre dans le chauffe-eau, mais on ne devra pas réprimander celui qui est indulgent de l’utiliser même sans fermer l’arrivée d’eau froide]
- Lavage d'un bébéPour un bébé que l’on n’a pas l’habitude de laver tous les jours, on doit respecter les mêmes règles qu’un adulte. Pour un bébé qui est habituellement lavé tous les jours et de même pour retirer une saleté qui se trouve sur un bébé [même si l’on n’a pas l’habitude de le laver tous les jours], il sera permis de le laver entièrement le jour de Yom Tov, même avec de l'eau chaude chauffée le jour de Yom Tov via un ustensile que l’on aura placé sur le feu. La permission de chauffer de l'eau le jour de Yom Tov pour laver tout le corps d'un bébé n'est accordée que si une partie de l'eau dans le récipient qui a été chauffée sera utilisée pour boire ou pour laver la vaisselle - alors il sera possible d'utiliser le reste de l'eau pour laver tout le corps du bébé.
- Le laver à l’aide d’un chauffe-eau solaire [sans fermer l’arrivée d’eau froide qui rentre dans le chauffe-eau] n’est pas permis a priori, mais celui qui sera indulgent en ouvrant le robinet pour boire ou pour laver la vaisselle [après l’ouverture du robinet, en mettant quelques ustensiles dans la baignoire avant d’y rincer le bébé] ne devra pas être réprimandé.
Lois de préparation lors du premier jour de Yom Tov pour le second jour (en dehors d’Israël)
- Il est interdit de faire des préparatifs pendant le premier jour de Yom Tov pour le 2eme jour, et cela jusqu’à la sortie des étoiles de la fin du premier jour.
- L'interdiction de préparation inclut également des tâches telles que la cuisson, la cuisson au four, chauffer des aliments, etc. et également tout effort, et par conséquent, on ne doit pas sortir de la nourriture cuite ou des pains du congélateur pour le deuxième jour de Yom Tov jusqu'au coucher du soleil. De même, la table du second soir de Yom Tov ne doit pas être mise en place avant la sortie des étoiles à la fin du premier jour.
- En cas d'urgence, si on n’a pas le temps de faire ces préparatifs-là le soir, et qu’à cause de cela le repas sera très retardé, alors les actions qui sont classées comme "efforts" sont autorisées (Michna Beroura תרסז Sayif Katan ה), à condition qu'on le fasse quand il fait encore grand jour afin que ce que l’on prépare soit déjà apte à être utilisé le premier jour, toutefois des actions telles que la cuisson, chauffer des aliments, pour la deuxième nuit restent interdites.
Allumage des bougies pour le deuxième jour de la fête (en dehors d’Israël)
- Le deuxième jour de Yom Tov, on doit allumer les bougies seulement après la sortie des étoiles du premier jour - soit immédiatement après la sortie des étoiles, soit juste avant le Kiddouch.
- S'il reste des mèches, un morceau de métal, des restes de bougies, etc. des bougies du premier jour, selon la loi stricte, il est permis de les sortir même à la main pour allumer les bougies du 2eme jour de fête. La raison en est qu'il n'y a pas d'interdiction de Mouktze, car l'allumage de la bougie est considéré comme un besoin pour l’alimentation de la fête (Ohel Nefesh), et il est permis de déplacer un objet Mouktze pour les besoins de la fête. Mais à notre époque où nous avons de l'électricité, il n'est pas si clair de le considérer comme besoin de la fête (Ohel Nefesh), il est donc préférable d'abord enlever la mèche avec une cuillère ou une fourchette ou similaire. De plus, il est aussi possible d’ajouter de l'huile et une nouvelle mèche aux verres sans retirer l'ancienne mèche.
- Même celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction de 'Chéhé’héyanou' lors de l'allumage des bougies, puisque dans le Kiddouch de la deuxième nuit de Yom Tov, on a l'habitude de dire 'Chéhé’héyanou' aussi en prenant un nouveau fruit et si elle dit 'Chéhé’héyanou' dans la bénédiction des bougies, il y aura une grande pause entre la bénédiction de Chéhé’héyanou et le moment où elle mangera le fruit donc le deuxième jour certains ne diront pas la bénédiction de Chéhé’héyanou lors de l'allumage des bougies. Mais si elles portent de nouveaux vêtements, ou si elles allument les bougies juste avant le Kiddouch - elles pourront dire la bénédiction de 'Chéhé’héyanou' lors de l'allumage des bougies [pour celles qui ont l'habitude de le faire lors de l’allumage].
- Toutefois, mêmes celles qui ont l'habitude d’être moins strictes et de dire la bénédiction de Chéhé’héyanou lors de l'allumage des bougies en pensant à manger un nouveau fruit au repas, auront aussi sur qui reposer, même s’il y a une grande pause entre 'Chéhé’héyanou' et le moment où le fruit sera mangé. Cependant, si elles font cela, elles devront mettre le fruit devant elle lors de l'allumage.
- Au moment du Kiddouch de la deuxième nuit de Yom Tov, il est de coutume de mettre un nouveau fruit sur la table et de faire la bénédiction de 'Chéhé’héyanou' également sur le fruit et de le manger après avoir mangé un Kazayit (équivalent du volume d’une petite boîte d’allumettes) de pain [voir Mateh Éphraïm Siman תר Sayif ו], toutefois, même celui qui n’a pas de nouveau fruit devra faire la bénédiction de 'Chéhé’héyanou'.
Lois détaillées du 2e jour de Yom Tov de Diaspora
Les lois suivantes sont valables pour tous les deuxièmes jours de fête de Pessa’h, Chavouot et Souccot
Lois d’un habitant d’Israël se trouvant en dehors d’Israël pour le 2e jour de Yom Tov
Question : Est-ce qu’un habitant d’Israël qui se trouve en dehors d’Israël pour le 2e jour de Yom Tov a le droit d’effectuer des travaux interdits (normalement interdit pendant Yom Tov) ?
Réponse : Il n’a pas le droit de faire de travaux normalement interdits à Yom Tov même si personne ne le voit [Mais il pourra se laver à l’eau chaude et transporter des objets Mouktsé « Kéli Chéméla’hto BéIssour »]. (Voir aussi question suivante)
Sources : Le deuxième jour de Yom Tov célébré en diaspora a le statut complet de Yom Tov, comme il est expliqué dans la Guemara (פסחים נב.), dans le טור et dans le Choul’han Arou’h (או"ח סימן תצו), où il est établi que les lois du premier jour de Yom Tov s’appliquent également au second. Même un habitant d’Israël qui se trouve à l’étranger a l’interdiction d’effectuer des travaux, comme il est enseigné dans la Michna (פסחים נ.) : « Celui qui se déplace d’un lieu à un autre applique les rigueurs du lieu d’où il vient et celles du lieu où il se rend, et il ne doit pas agir différemment pour éviter les conflits. »
Et les Tossefot פסחים (נב.) ד"ה ביישוב écrivent en ces termes : « Dans un endroit habité, on ne fait pas de travaux, même discrètement, et même si l’on a l’intention de retourner [en Erets Israël], car il n’est pas permis d’effectuer des travaux discrètement comme pour d’autres choses. » .
C’est également la décision du Michna Beroura (sur place ס"ק ט), du Birké Yossef –Sayif Katan ג et du Kaf Ha’haim אות לג .
(Voir aussi question suivante).
Lois d’un habitant d’Israël se trouvant en dehors d’Israël pour le 2e jour de Yom Tov
Question : Un habitant d’Erets Israël se trouvant à l’étranger, mais hors de tout environnement juif (c’est-à-dire en dehors du « te’houm »), a-t-il le droit d’effectuer des travaux ?
Réponse : C’est permis, à condition qu’il n’y ait aucune ville habitée par un Juif dans un rayon d’un kilomètre autour de lui. Il faut s’éloigner d’un kilomètre de la ville elle-même, et non simplement d’un Juif. Cependant, s’il y a même un seul Juif local dans les environs – il est alors interdit d’effectuer des travaux, même discrètement.
S’il n’y a pas de Juif local à proximité, mais seulement un Juif d’une autre ville de la diaspora logée dans un hôtel voisin – il est permis d’effectuer des travaux tant que ce n’est pas en sa présence. Mais en sa présence, cela est interdit (סי' תצו ס"ק י).
Prières et coutumes des habitants d’Israël se trouvant à l’étranger le 2e jour de Yom Tov
Question : Comment doivent prier les habitants d’Israël se trouvant à l’étranger durant le deuxième jour de Yom Tov ?
Réponse : Les habitants d’Israël séjournant à l’étranger pendant le deuxième jour de Yom Tov doivent mettre les Téfilines (après la fin de Souccot ou de Pessa’h) et prier comme on le fait en Erets Israël, mais ils doivent le faire de manière discrète, sans que cela soit remarquable. Par conséquent, pour tout ce qui est en public, ils doivent veiller à ne pas se distinguer des habitants locaux [par exemple, ils doivent continuer à porter des habits de Yom Tov, etc.], et pour les obligations qu’ils doivent accomplir [comme les Téfilines], ils doivent les accomplir discrètement seulement. [Cependant, les travaux interdits restent interdits même discrètement comme expliqué précédemment.]
Ainsi, les habitants d’Israël se trouvant à l’étranger durant le deuxième jour de Yom Tov de la fin de la fête mettront les Téfilines chez eux discrètement, et diront avec les Téfilines un psaume [ou le Chéma, ou un autre passage de la Torah, ou un chapitre de Téhilim], puis ils iront à la synagogue (sans prolonger les Pessoukei Dézimra, et sans dire Nishmat, etc.), et lorsque les fidèles locaux prieront la Amida de Yom Tov, les Israéliens prieront la Amida de la semaine. Si la communauté récite le Hallel, ils le diront avec eux, sans faire la bénédiction ni avant ni après.
Sources : פרי חדש (fin du סימן תצו), Michna Beroura (סימן תצו ס"ק יג)
Question : Les habitants d’Israël se trouvant à l’étranger peuvent-ils organiser un Minyan séparé et prier la prière des jours de semaine ?
Réponse : Ils ne peuvent pas organiser un Minyan séparé sauf s’il n’y a aucun Juif de la diaspora dans un rayon d’un kilomètre autour d’eux. [et par conséquent, lors de Chemini Atseret à la fin de Souccot, ils ne peuvent pas faire les hakafot]
Source : Michna Beroura סימן תצו ס"ק יג, כף החיים (סי' תרסט ס"ק לג). Dans cette loi, ils sont différents des Juifs de la diaspora qui, lorsqu’ils sont en Erets Israël durant le deuxième jour de Yom Tov, peuvent organiser un Minyan séparé, comme cela sera expliqué ci-dessous, car il s’agit d’une coutume avec des racines fortes [comme expliqué dans le שו"ת אבקת רוכל cité plus bas].
Question : Quand et comment les habitants d’Israël se trouvant à l’étranger pendant le deuxième jour de Yom Tov doivent-ils faire le Kiddouch et la Havdala ?
Réponse : Il faut distinguer entre le cas où ces personnes mangent seules chez elles et le cas où elles sont invitées chez une famille locale.
Ceux qui mangent seuls chez eux – ne doivent pas, et il leur est même interdit, de faire le Kiddouch le deuxième jour de Yom Tov.
Concernant la Havdala – à la sortie du premier jour de Yom Tov, ils doivent faire la Havdalah dans leur Amida et feront aussi la Havdalah sur une coupe de vin. Si la sortie de Yom Tov coïncide avec la sortie de Chabbat – ils ne diront pas la bénédiction sur le feu, mais feront passer une flamme à deux allumettes qu’ils colleront ensemble, puis les poseront jusqu’à extinction.
Ceux qui sont invités chez une famille locale
devront faire la Havdala dans une autre pièce, discrètement, pour eux-mêmes, puis ils pourront rejoindre le Kiddouch ou le repas des hôtes. [Et si la veille du deuxième jour de Yom Tov tombe un vendredi soir – les habitants d’Erets Israël peuvent s’acquitter de leur obligation en écoutant le Kiddouch de l’hôte, même si celui-ci y mentionne également Yom Tov (ברכי יוסף סימן ריג fin du סעיף א)].
Voyager d’Israël vers l’étranger un 2e jour de Yom Tov
Question : Est-il permis de voyager d’Israël vers l’étranger pendant le deuxième jour de Yom Tov ?
Réponse : Il est permis de voyager d’Israël vers l’étranger pendant le deuxième jour de Yom Tov, à condition que l’on n’ait pas connaissance de la présence de Juifs (même non pratiquants) qui vivent dans un rayon d’un kilomètre autour de l’aéroport.
Il en va de même pour le trajet de l’aéroport jusqu’à sa destination – cela est permis à condition que l’on n’ait pas connaissance que le trajet passe dans un rayon d’un kilomètre autour d’une ville où vit un Juif. Il est évident que l’on ne peut pas se rendre dans une ville dans laquelle vit un Juif (סי' תצו סע' ג).
À la sortie du deuxième jour de Yom Tov, on pourra entrer immédiatement dans la ville, même si cela révèle que l’on a voyagé pendant le 2e jour de Yom Tov.
2e jour de Yom Tov de Pessa’h pour un habitant d’Israël se trouvant à l’étranger
Question : Un habitant d’Israël se trouvant à l’étranger pendant Pessa’h, comment doit-il se comporter lors du deuxième soir de Yom Tov ?
Réponse : Il faut distinguer entre le cas où il mange seul chez lui, et s’ill est invité chez une famille locale.
S’il mange seul chez lui, ou s’il se trouve dans une pièce intérieure sans risque d’être vu par des membres de la communauté locale – il ne fera pas le Séder.
Mais s’il est invité chez une famille locale – il participera avec eux à l’organisation du Séder et à l’accomplissement des Mitsvot de la soirée, et récitera La Haggadah avec eux. Il veillera toutefois à ne pas faire les bénédictions récitées pendant La Haggadah (Kiddouch, « sur la consommation de la Matsa/du Maror », la bénédiction de « Asher Guéalanou », ainsi que les bénédictions sur la deuxième et quatrième coupe – selon les Ashkénazes), mais demandera à un habitant de la diaspora de le rendre quitte.
En revanche, il pourra faire la bénédiction sur la première et la troisième coupe.
(חיי אדם כלל קג ס"ד)
Question : Un habitant d’Israël séjournant à l’étranger pendant le dernier jour de Pessa’h a-t-il le droit de consommer du ‘Hamets ?
Réponse : Il lui est interdit de consommer du ‘Hamets, même discrètement.
(ערוך השולחן סימן תצו ס"ה)
Lois du 2e jour de Yom Tov d’un habitant de la diaspora qui se trouve en Israël
Question : Un habitant de la diaspora se trouvant en Israël pendant le deuxième jour de Yom Tov (et ayant l’intention de retourner en diaspora) est-il tenu d’accomplir les Mitsvot du deuxième jour de Yom Tov ?
Réponse : Un habitant de la diaspora se trouvant en Israël est tenu d’observer le deuxième jour de Yom Tov, et doit accomplir les Mitsvot de Yom Tov avec bénédiction (comme l’allumage des bougies de Yom Tov, le Kiddouch, les Mitsvot de la nuit du Séder), et il priera la prière de Yom Tov discrètement chez lui.
Sources : Telle est l’opinion du Beit Yossef dans le שו"ת אבקת רוכל סימן כו, ainsi que du שו"ת חיים שאל סימן נה, du ברכי יוסף סימן תצו, et du שאילת יעב"ץ ח"ב סימן קסח. Toutefois, le שו"ת חכם צבי סימן קסז, cité dans שערי תשובה fin du סי' תצו), ainsi que le שולחן ערוך הרב סימן תצו סע' יא, première opinion, écrivent qu’il n’est pas tenu d’observer le deuxième jour de Yom Tov.
En pratique, le Michna Beroura (סי' תצו ס"ק יג) tranche qu’il est tenu d’accomplir toutes les Mitsvot du deuxième jour de Yom Tov.
Lois du 2e jour de Yom Tov pour ceux qui ont déménagé pour quelques années d’un pays à l’autre.
Question : Un habitant de la diaspora ayant emménagé en Israël pour plusieurs années doit-il observer les lois du deuxième jour de Yom Tov ?
Réponse : Il n’observera pas les lois du deuxième jour de Yom Tov. Toutefois, si son intention claire est de retourner en diaspora après quelques années – il devra observer les lois du deuxième jour de Yom Tov (Michna Beroura סי' תצו ס"ק יג).
Question : Un habitant d’Israël ayant emménagé en diaspora pour plusieurs années doit-il observer les lois et mitsvot du deuxième jour de Yom Tov en diaspora ?
Réponse : Si son intention claire est de retourner en Israël – il n’est pas tenu d’observer les lois et Mitsvot du deuxième jour de Yom Tov, mais il lui est interdit de faire tout travail interdit pendant le deuxième jour de Yom Tov comme nous l’avons expliqué.
Cependant, s’il a déménagé en diaspora avec sa femme et ses enfants, cela est considéré comme un véritable déménagement, et il devra observer toutes les Mitsvot du deuxième jour de Yom Tov (Michna Beroura סי' תצו ס"ק יג).
Question : Les célibataires habitant à l’étranger et étudiant dans une Yeshiva en Israël doivent-ils observer le deuxième jour de Yom Tov lorsqu’ils sont en Israël ?
Réponse : Étant dépendants de la décision de leurs parents, ils sont considérés comme des habitants de la diaspora et doivent observer le deuxième jour de Yom Tov. Toutefois, si leur intention claire est de s’installer définitivement en Israël après leur mariage, leur statut est celui d’habitants d’Israël. Et les Sépharades ont pour coutume de se montrer indulgents sur ce point, conformément à l’avis du חכם צבי (cité plus haut).
Habitant de diaspora qui demande à un habitant d’Israël d’effectuer des travaux interdits en Israël
Question : Un habitant de la diaspora se trouvant en Israël pendant le deuxième jour de Yom Tov peut-il demander à un habitant d’Israël d’accomplir pour lui des travaux interdits ?
Réponse : Il ne doit pas le faire [cela relève de l’interdiction de « amira léNo'hri » – demander à un non-Juif], mais en cas de nécessité importante, on peut se montrer indulgent.
Source : Voir שערי תשובה סימן תצו סק"ב, et pour un développement du sujet, voir les feuillets en hébreu Azaméra Léchim’ha numéros 124 et 126.
Minyan dédié aux étrangers en Israël le 2e jour de Yom Tov
Question : Les habitants de la diaspora se trouvant en Israël pendant le deuxième jour de Yom Tov peuvent-ils organiser un Minyan séparé ?
Réponse : Les habitants de la diaspora peuvent organiser un Minyan séparé en Israël pendant le deuxième jour de Yom Tov [contrairement aux habitants d’Israël se trouvant à l’étranger, comme mentionné plus haut].
Source : Ainsi écrit le שו"ת אבקת רוכל סימן כו :
« Et plus encore, ils se rassemblent en Minyan de gens de la diaspora venus en pèlerinage, et prient la prière de Yom Tov, lisent la Torah et font la Haftara avec les bénédictions avant et après, comme ils le font le deuxième jour de Yom Tov en diaspora. Et cela se pratique depuis des générations devant les plus grands de ce monde, et jamais personne ne s’en est inquiété…
Et pourquoi ils n’ont pas craint ce qui est enseigné : “qu’un homme ne change pas ses pratiques afin d’éviter les discordes” ?
Cela signifie qu’il faut nécessairement dire que les grands décisionnaires du passé comprenaient que cette règle ne s’applique que pour les travaux interdits ou des cas similaires où un conflit pourrait éclater, mais concernant la prière, même s’il prie selon les coutumes de l’endroit d’où il vient, cela ne provoque aucun désordre, et il n’y a rien à craindre.»
[1] Il existe plusieurs raisons pour lesquelles nous allumons les bougies généralement : Kavod Chabbat, Oneg Chabbat et Chalom Bait.
[2] Le Magen Avraham et d'autres Sages (Aharonim) sont divisés sur la question de savoir si une personne qui a mangé ou bu, dont le délai de digestion est passé, mais qui a dans l’intention de boire encore, doit refaire la première bénédiction.
Du point de vue de la Halakha, on ne récite pas une nouvelle bénédiction. C'est pourquoi nous avons écrit qu'il n'est pas nécessaire de réciter la bénédiction avant chaque boisson.
[3] Bénédictions du matin pour celui qui va dormir dans la journée sans avoir pu faire les bénédictions le jour
Il faut étudier plus en profondeur le cas d’un Ashkénaze qui ne peut pas dire les bénédictions du matin et qui n’a pas pu se faire acquitter par quelqu’un d’autre, dans le cas où il aura dormi la journée. En effet, même pour ceux qui disent qu’il faut faire les bénédictions uniquement après avoir dormi la nuit, il aurait été possible de dire que puisqu’il n’a pas dormi la nuit, son sommeil principal est celui du jour mais le sujet doit être approfondi.
[4] Règles pour un homme qui ne trouve pas quelqu’un pour l’acquitter des bénédictions qu’il ne peut pas faire lui même: Bénédictions de la Torah : Pour les bénédictions de la Torah – il devra avoir l’intention, dans « Ahava Rabba » avant le Chema, de les acquitter [et l’écoute de la lecture de la Torah / de la Méguilat Ruth / ou la récitation du Pitoum HaKetoret à la fin de la prière sont considérées comme une étude après la bénédiction].
Pour « Elokai Néshama » – il devra avoir l’intention, dans la bénédiction de Me’hayé Hametim pendant la Amida, de l’acquitter.
[5] Concernant la coutume de la lecture de la Méguilat Ruth : la coutume répandue parmi les communautés lituaniennes est de la lire à partir d’un rouleau cachère écrit sur parchemin, avec bénédiction. Et s’il n’y a pas de rouleau cachère, on lit sans bénédiction. Les Sépharades n’ont pas l’habitude de lire la méguila pendant la prière, mais beaucoup ont l’usage de lire la méguila pendant la récitation du Tikoun de la nuit de Chavouot. Dans les communautés hassidiques, certains ont l’habitude que l’assemblée lise chacun pour soi à partir d’un ‘Houmach, avant la lecture de la Torah. Et certains n’ont pas du tout l’habitude de lire.
Temps de la lecture : ceux qui ont l’habitude de la lire pendant la prière, la liront avant la lecture de la Torah à Cha’harit. S’il n’y avait pas de méguila à Cha’harit, on peut la lire à Minha avec bénédiction (מע"ר שם). Et s’il est impossible de lire après Cha’harit, on peut la lire dès l’aube (et concernant la lecture pendant la nuit – voir שו"ת מהרש"ם ח"א סימן קנ"ח).
Même celui qui s’est déjà acquitté de la lecture de la Méguila peut acquitter d’autres et faire la bénédiction pour eux.
Sources : dans מסכת סופרים (chap. 14) il est expliqué qu’il faut lire avec bénédiction, ainsi c’est expliqué dans le דרכי משה סימן תצ et dans le מגן אברהם (sur place ס"ק ט). Ainsi est l’avis du Gaon de Vilana (voir מע"ר סימן קעה). Et dans le לבוש (sur place) et dans גר"א (dans מעשה רב sur place) il est expliqué qu’on fait même la bénédiction de שהחיינו.
Cependant, le רמ"א (sur place) a écrit qu’il faut lire sans bénédiction du tout, et il s’est longuement étendu sur cela dans le שו"ת הרמ"א סימן לה qu’il ne faut pas faire de bénédiction. C’est aussi l’avis du בית יוסף(סימן תקנט et ainsi a tranché le שולחן ערוך הרב סימן תצ סעיף יז.
[6] Le Biour Halakha (Siman 174 Sayif 2) écrit que l’on peut se rendre quitte de la bénédiction avec du sucre. Toutefois, il faut s’étonner car l’on fait la bénédiction du sucre "Chehakol" par incertitude (car il y a des avis qui disent que sa bénédiction est "Haetz" (Biour Halakha Siman 202 Sayif 15) à tel point que si l’on a fait la bénédiction "Haetz", il ne faudra refaire de bénédiction). Dans ce cas, comment est-il possible de se rendre quitte d’une incertitude via une incertitude ? Et il semblerait qu’il vaut mieux s’acquitter en prenant un bonbon par exemple.
[7] בני ספרד - עי' שו"ע קפח ס"ו, כה"ח שם סקכ"ד. נשים – עי' שו"ת רעק"א קמא א
[8] Dans les faits, il est préférable à priori de procéder ainsi : il retournera faire Netilat Yadaim, mangera un volume de Kazayit ou de Kabetsa de pain et récitera ensuite la bénédiction de Birkat Hamazon avec Yaalé Veyavo, et cela l’exemptera également ce qu’il aura mangé auparavant, et grâce à cela, il sortira du doute. Et s'il ne peut pas manger davantage, il ne recommencera pas le Birkat Hamazon pour réciter la bénédiction, puisqu’il y un doute qu’il ait déjà rempli l'obligation du repas de Yom Tov en mangeant les Mezonot, et l’on ne peut pas réciter de bénédiction quand on a doute. Toutefois, si le temps de digestion n'est pas encore passé depuis la consommation des Mezonot, il recommencera et récitera à nouveau Birkat Hamazon, car la raison de l’exemption de Birkat Hamazon est à cause du doute que peut-être il a déjà rempli l’obligation de repas de Yom Tov en mangeant les Mezonot, et selon ce doute, il est obligé de réciter Birkat Hamazon sur les Mezonot qu'il n'a pas encore béni avec Birkat Hamazon, mais seulement avec Al Hamichya, et il est donc obligé de réciter Birkat Hamazon .
[9] Tel est l'opinion du Michna Beroura (סי' תצד ס"ק טז), qui écrit qu’il est possible de manger des produits laitiers et ensuite de consommer de la viande avec une pause en mangeant entre les deux, mais certains sont stricts (ב"י יו"ד סי' פט עפ"י הזוהר) en demandant de faire Birkat Hamazon entre les deux.
[10] Même si le Chabbat on ne doit pas manger le troisième repas (Séouda Shelishit) avant midi (סי' רצ"א ס"ב), étant donné que selon la loi stricte il n’y a pas d’obligation de faire un troisième repas lors d'une fête (Yom Tov) on s'appuie sur cela (עי' משנ"ב סי' תמד ס"ק ח).
[11] Il est possible de résoudre cette contradiction en disant que même s’il n’y a pas d’obligation, cela reste une Mitzva de le faire
[12] Note du traducteur : par exemple : prendre un marteau pour casser des noix.