Hala’hot Yom Tov et ‘Hol Hamoed

Alon N': תשרי 2026

Veille de Souccot

Lois de la veille de Yom Tov

Il est une Mitsva de se couper les cheveux et de se couper les ongles la veille de Souccot [ces « travaux »-là, ainsi que laver ses vêtements sont permis jusqu’à l’entrée de Yom Tov comme pour toute veille de Chabbat (Siman רנא) et non comme la veille de Pessah].

A partir du milieu de la journée, il est bon d’éviter d’effectuer des « travaux » [dans le sens des 39 travaux interdits le Chabbat] qui ne sont pas pour les besoins de la fête. Mais de toute façon, celui qui se montre indulgent et fait des travaux jusqu’à l’heure de Min’ha Ktana aura sur qui s’appuyer. Toutefois, après Min’ha Ktana, il ne faudra faire aucun travail qui n’est pas pour les besoins de la fête, comme les veilles de Chabbat (Siman רנא).

Il est bon de recouvrir avec une nappe les tables de la maison et de la Soucca depuis la veille de Yom Tov/Souccot en l’honneur de Yom Tov.

Il est permis de dormir et de manger dans la Soucca la veille de Souccot [si l’on n’a pas l’intention de le faire en tant que Mitsva], et cela ne rentre pas dans l’interdiction de « Bal Tossif » qui interdit de rajouter des Mitsvot à celles existantes [à la différence du jour de Sim’ha Torah à la fin de la fête durant laquelle cela est interdit].

Se tremper au Mikvé

Après Hatzot, les hommes doivent se tremper dans un Mikvé en l’honneur de la fête. Il est possible d’avancer l’heure du Mikvé d’une heure avant Hatzot. (סי' תעא ס"ק כב, סי' קכח ס"ק קסה)

Les personnes qui ont des difficultés pour aller au Mikvé peuvent s’appuyer sur une mesure appelée 9 Kabim en se douchant et en laissant couler l’eau de la douche au-dessus de soi.

La mesure de 9 Kabim selon l’opinion la plus stricte est de 23 litres, ce qui revient à rester environ 5 minutes sous sa douche.

Il vaut mieux que le pommeau de douche soit fixé sur son support mais s’il n’y a pas de support, il est possible de le prendre dans la main et de laisser l’eau couler sur sa tête. Il n’est pas obligatoire de mouiller tout son corps. Il suffit d’en mouiller la majorité.

Interdiction de manger la veille de la fête

La veille de Souccot, à partir de la 10ème heure de la journée, Il est interdit de manger une mesure de Kabetsa (équivalent du volume de 2 boîtes d’allumettes) de pain, de gâteaux ou de pâtisseries [faits à partir des 5 sortes de céréales] afin que l’on mange le premier Kazayit de pain dans la Soucca avec appétit.

Il est permis de manger un peu de fruits, de légumes, de viande, de poisson et des œufs mais il ne faut pas se remplir l’estomac.

Attacher son Loulav & Décorations de la Soucca

C’est une Mitsva d’attacher son Loulav avec un nœud permanent, c’est-à-dire un double-nœud

mais il est interdit de faire un nœud comme cela pendant Yom Tov.

Il est bon d’émettre une condition en disant la veille de la fête que l’on pourra utiliser pendant la fête les objets qui décorent la Soucca (voir plus bas la section concernant les décorations de la Soucca)

Allumage des bougies pour Yom Tov de Souccot

Il faut allumer les bougies la veille de Yom Tov. Certaines ont la coutume de les allumer juste avant l’entrée de la fête et d’autres de les allumer juste avant le repas de la fête à partir d’une flamme déjà allumée avant la fête [Dans ce dernier cas, il faudra éviter de mettre de l’eau sous l’huile des bougies, même si l’eau a été préparée avant la fête (de peur que cela soit considéré comme entrainer indirectement l’extinction des bougies, ce qui est interdit)]. Celle qui n’a pas de coutume allumera avant l’entrée de la fête, d’autant, qu’il y a, à notre époque, de l’électricité dans les maisons .

Les décisionnaires sont divisés pour savoir si ceux qui allument les bougies, chaque Chabbat, avant de faire la bénédiction devront également procéder de cette manière à Yom Tov afin de ne pas faire de différence entre Chabbat et Yom Tov ou s’il faut commencer par la bénédiction de Yom Tov, avant de procéder à l’allumage afin de respecter la règle de toujours faire la Braha avant l’accomplissement de la Mitsva. Il semble que la Hala’ha soit qu’il faille faire la bénédiction avant l’allumage (משנ"ב סי' רסג ס"ק כז) en faisant attention à ne pas éteindre l’allumette mais en la posant quelque part (dans un verre par exemple) pour qu’elle s’éteigne toute seule.

Bénédiction de Chéhé’héyanou au moment de l’allumage des bougies.

Il y a des femmes qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment d'allumer les bougies, et d’autres ont l'habitude d'entendre [ou si elles font le Kiddouch elles-même, de dire] "Chéhé’héyanou" lors de la récitation du Kiddouch. Celles qui n'ont pas de coutume spécifique écouteront [ou si elles font le Kiddouch elles-mêmes, diront] “Chéhé’héyanou" au moment du Kiddouch.

Celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment où elles allument les bougies, quand arrivera le moment de la récitation du Kiddouch, si elles le récitent elles-mêmes, ne devront pas dire "Chéhé’héyanou" une nouvelle fois.

Cependant, si elles écoutent le Kiddouch de leur mari ou d'autres personnes, il y a un doute sur le fait qu'elles puissent répondre "Amen" après la bénédiction de "Chéhé’héyanou" et ensuite boire du verre. La raison du doute est de savoir si, ayant déjà accompli leur obligation de "Chéhé’héyanou", répondre "Amen" est considéré comme une interruption et elles devront dire à nouveau une bénédiction sur le vin du verre, comme le veut la loi pour ceux qui font une interruption entre la bénédiction du Kiddouch et la consommation de la boisson, ou si cela n'est pas considéré comme une interruption. En pratique, il semble qu'elles devraient répondre "Amen”, et cela ne sera pas considéré comme une interruption [en particulier parce que la bénédiction "Chéhé’héyanou" lors du Kiddouch concerne aussi la Mitsva de la Soucca].

Allumage des bougies dans la Soucca

Puisqu’il faut, a priori, allumer les bougies sur le lieu où l’on mange, de ce fait il faudra les allumer dans sa Soucca [pour les Sépharades – si quelqu’un a déjà allumé sur place, il faudra allumer sans bénédiction]. Toutefois, s’il y a un risque d’incendie en allumant dans la Soucca, il faudra allumer dans sa maison dans un endroit qui illumine sa Soucca [par exemple, à un endroit où si on assombrit la Soucca, les bougies l’éclaireront].

Si ce n’est pas possible, on les allumera dans la cuisine où l’on prépare le repas ou dans la chambre où sa femme ou les membres de sa famille dorment ou qu’ils utilisent pour d’autres besoins, et il est recommandé à ce que la pièce soit complètement obscure au moment de l’allumage.

Ainsi, lorsque l’on allume les bougies avant l’entrée de la fête [dans un endroit autre que celui du repas], il est préférable d’assombrir complètement la pièce avant l’allumage [en éteignant les lumières et en fermant les volets]. On allumera alors la lumière électrique, puis, sans interrompre par la parole, on allumera l’allumette, on fera la bénédiction et on allumera les bougies. De cette manière, la bénédiction s’applique aussi bien à l’allumage des bougies qu’à l’éclairage électrique.

Lorsqu’on allume pendant Yom Tov, et qu’il n’est pas possible d’éteindre la lumière, il est préférable de programmer une minuterie de Chabbat afin que l’électricité s’éteigne au moment de l’allumage [ou à un autre moment où l’on profite des bougies, même pour une courte durée].

Il convient également de préciser que même celui qui allume les bougies avant l’entrée de la fête en dehors de l’endroit du repas, peut s’acquitter de la meilleure manière qui soit de la mitsva. Pour cela, il allumera d’abord la lumière électrique dans la Soucca [en ayant l’intention de faire la Mitsva de l’allumage des bougies de Yom Tov], puis seulement après il assombrira la pièce où il allumera les bougies comme nous l’avons expliqué ci-dessus.

Pour les Sépharades qui mangent dans une Soucca communautaire, voir dans les questions réponses à la fin de ce feuillet comment procéder.

Lois du premier soir de Souccot

Kiddouch

Il ne faudra faire le Kiddouch qu’après la sortie des étoiles, et même ceux qui ont la coutume le Chabbat ou Yom Tov de faire le Kiddouch après le Plag HaMinha, la veille de Souccot, ils devront attendre jusqu’à la sortie des étoiles. Et a priori, il ne faudra pas retarder le Kiddouch et la Mitsva qui consiste à manger du pain du premier soir après la moitié de la nuit [Hatzot].

Ordre du Kiddouch : On fera [Elé Moadé chez de nombreux Sépharades], Boré Peri Hagefen, le Kiddouch de Yom Tov, la bénédiction de Léshév BaSoucca » et la bénédiction de « Chéhé’héyanou ». En dehors d’Israël, le deuxième jour de fête, il faudra faire la bénédiction de « Chéhé’héyanou » avant la bénédiction de « Léshév BaSoucca ».

Les Ashkénazes ont l’habitude de réciter le Kiddouch assis [et selon l’avis du Arizal – [Rite Sfard], il faudra faire le Kiddouch debout et s’asseoir avant la bénédiction de « Léshév BaSoucca »]

Les Sépharades ont plusieurs coutumes différentes : Certains ont la coutume de faire le Kiddouch debout et de s’asseoir après la bénédiction de « Léshév BaSoucca » avant la bénédiction de « Chéhé’héyanou » et d’autres s’assoient après avoir fait la bénédiction de « Chéhé’héyanou » avant de boire le vin.

Même les femmes répondront « Amen » à la bénédiction de « Léshév BaSoucca » même si elles ne sont pas assises dans la Soucca .

Un invité le premier soir de Souccot qui a dit [ou écouté] la bénédiction de « Chéhé’héyanou » dans une Soucca qui n’est pas à lui, n’aura pas besoin de la dire à nouveau dans sa propre Soucca.

Manière de couper le pain le soir de Yom Tov : Bien que le soir de Chabbat, on a la coutume de couper en premier le pain de la Halla du dessous, le soir de Yom Tov, on coupera celui du dessus.

Commandement de manger dans la Soucca du premier jour

Toute personne est obligée de manger du pain dans la Soucca le premier soir de Yom Tov au moins une quantité d’un volume de Kazayit [volume d’une petite boite d’allumettes] mais certains disent que l’on doit en manger au minimum un volume de Kabetsa [volume de deux petites boîtes d’allumettes] et il est correct de tenir compte de leur avis et de manger plus qu’un Kabetsa.

Il faut manger le premier Kazayit de pain dans la durée de Kédé A’hilat Prass [qui est de quatre minutes et certains sont stricts en disant qu’il fait deux minutes ] et selon ce que l’on a expliqué ci-dessus qu’il est bon d’être strict en mangeant plus qu’un Kabetsa qui correspond à deux Kazeitim (Kazayit au pluriel), il faudra manger chacun des Kazeitim dans la durée de Kédé A’hilat Prass  et si l’on n’a pas mangé un Kazayit dans la durée de Kédé A’hilat Prass, il faudra recommencer et le manger pendant cette durée de Kédé A’hilat Prass.

Il faut avoir l’intention en mangeant dans la Soucca du commandement qu’Hashem nous a ordonné de résider (Léchév) dans la Soucca en souvenir des nuées qui nous entouraient pour nous protéger de la chaleur et du soleil dans le désert . [Et a priori, il faudra avoir cette intention tous les jours de fête]. A posteriori, si l’on a juste eu l’intention de s’acquitter de la Mitsva, on sera quand même quitte de son obligation.

Si une personne se rend compte, après avoir mangé, que son toit au-dessus de la Soucca était fermé (la Soucca n’étant donc pas Casher), elle aura été déjà quitte du Kiddouch et de la bénédiction de « Chéhé’héyanou », mais elle devra, après avoir rendu sa Soucca Casher, manger à nouveau la quantité nécessaire de pain et refaire la bénédiction de « Léshév BaSoucca ».

L’obligation de manger dans la Soucca le premier soir est comme l’obligation de manger de la Matsa le soir du Seder

Introduction

Dans la Michna (Soucca 27a), il est enseigné : "Rabbi Eliezer dit qu'une personne est obligée de manger quatorze repas dans la Soucca, un le jour et un la nuit, et les Sages disent qu'il n'y a pas de compte fixé, sauf pour la première nuit de la fête seulement."

Et dans la Guemara là-bas, il est expliqué que selon les Sages, l'obligation de la Soucca pendant tous les jours de la fête est seulement pour celui qui désire manger, mais la nuit du premier jour de Yom Tov, il y a une obligation de manger dans tous les cas.

Cette obligation est apprise par une analogie (גזירה שווה) entre les termes utilisés dans la Torah dans l'obligation de manger la Matsa la nuit de Pessah par rapport aux termes utilisés à Souccot.

Et les décisionnaires sont en désaccord sur la question de savoir si l'enseignement tiré de la fête de Pessah concerne l'essence même de l'obligation de manger, de sorte que de la même manière qu'il y a une obligation de manger la Matsa la nuit de Pessah [avec les lois particulières de la consommation de la Matsa], il y a une obligation de manger du pain dans la Soucca la nuit de Souccot [avec les mêmes lois que celles du Seder, comme ci-dessous], ou bien n'apprenons-nous de cela que l'obligation, de la même manière qu'il n'y a pas d'obligation de manger la Matsa sauf la première nuit, de la même manière il n'y a pas d'obligation de manger dans la Soucca sauf la première nuit. Mais l'essence même de l'obligation de manger la première nuit dans la Soucca n'est pas équivalente aux lois de la consommation de la Matsa la première nuit.

De cette controverse dépendent de nombreuses lois comme de savoir s'il est possible de manger du Pain enrichi [pétri avec du jus de fruit, du vin, ou du miel].

Concernant Pessah, il est tranché qu'on ne s'acquitte pas de l'obligation de manger la Matsa la première nuit avec de la Matsa Ashira/Matsa enrichie [La Matsa Ashira est confectionné avec de la farine (faite à partir de l’une des cinq céréales) et pétrie avec du jus de fruit, du vin, du lait ou du miel sans eau] et il faut se demander s'il en est de même pour la première nuit de Souccot. Si nous apprenons de Pessah l'essence même de l'obligation de manger dans la Soucca, alors il s’agit de la même obligation que celle relative à la consommation de la Matsa du Séder [où il ne faut pas manger de Matsa Ashira].

Cependant, si nous apprenons de Pessah seulement le degré de l'obligation [que pendant toute la fête il n'y a pas d'obligation de manger sauf la première nuit], alors chaque Mitsva a sa propre nature, et puisque la Mitsva de s'asseoir dans la Soucca est remplie tant avec du pain enrichi qu’avec du pain non enrichi, il n'y a pas de distinction, et on pourrait s'acquitter de l'obligation de manger dans la Soucca la première nuit de Souccot même avec du pain enrichi. Et il y a encore d'autres lois qui dépendent de cette discussion.

Ce qui en ressort :

Certains disent que l’on ne peut pas s’acquitter de la Mitsva de manger du pain dans la Soucca le premier jour de Souccot avec de la ‘Hala sucrée qui a été pétrie avec du jus de fruits , mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion .

Certains sont stricts de manger le premier Kazayit de pain du premier jour sans y mettre quelque chose dessus  mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion .

Certains disent que pour être acquitté du premier Kazayit de pain du premier soir, il faut en être « propriétaire » car il est est indiqué dans le verset le mot לכם comme pour la Matsa , mais en pratique, on ne tient pas compte de cette opinion .

Joie de Yom Tov [Sim’hat Yom Tov]

Il y a une obligation de se réjouir pendant Yom Tov, et nos Sages ont dit (Pessa’him קט.) qu'à notre époque, la joie ne se manifeste que par le vin. C’est pour cela que le Choulhan Aroukh a statué qu'il est obligatoire de boire du vin pendant Yom Tov .

Boire du vin pendant la journée et en soirée : Cette obligation s'applique pendant la journée de la fête. Mais a priori, il faudra boire du vin aussi en soirée.

Quantité minimale de vin qu’il faut boire : Il est obligatoire de boire une quantité qui entrainera de la joie [mais pas obligatoirement un Reviyit. Il est possible de boire un verre avec un tiers de vin et deux tiers de jus de raisin ou au moins un sixième de vin si l’on sent bien le goût du vin].

Il n'y a pas d'obligation de manger de la viande pendant Yom Tov, mais c’est une Mitsva, et l'essentiel de la Mitsva est de manger de la viande de bétail. Si l'on n'a pas de viande de bétail, on peut accomplir la Mitsva avec de la viande de volaille .

Les enfants doivent être réjouis en leur donnant des sucreries et friandises qui les rendront joyeux. Les femmes doivent être réjouies en leur achetant des vêtements ou des bijoux en fonction de ses moyens.

Boire du vin ou manger de la viande pour les femmes : Les femmes n’ont pas l’obligation de boire du vin mais si elles mangent de la viande, elles accomplissent une Mitsva.

Lois du jour de Souccot

L'ordre du Kiddouch [pendant Yom Tov et Chabbat] : Chez les Ashkénazes, certains pensent qu'il faut faire la bénédiction « Léshév BaSoucca » après la bénédiction sur le vin, et d'autres pensent qu'il faut faire « Léshév BaSoucca » après la bénédiction de « Hamotsi ». Quiconque agit selon l'une ou l'autre opinion a agi correctement . (voir plus haut paragraphe 17).

Et si on fait le Kiddouch et que l'on mange des mets Mézonot et non du pain, on fera la bénédiction « Léshév BaSoucca » après la bénédiction de Hagafen. [Le Chabbat et Yom Tov, on n’aura pas besoin de rester dans la Soucca (voir plus loin paragraphe 61), et ceci, à la condition que l’on n’a pas déjà été acquitté de l’obligation de Kiddouch ].

La coutume des Sépharades est, dans tous les cas, de faire la bénédiction « Léshév BaSoucca » debout après la bénédiction de Hagefen (et voir plus loin paragraphe 54 concernant la bénédiction « Léshév BaSoucca » lorsqu'on mange du pain pendant ‘Hol Hamoed).

Havdala à la sortie de Chabbat et Yom Tov : il faut la faire dans la Soucca, et il y a une incertitude quant à savoir si, étant donné que la Havdala est d’une importance majeure, s’il est nécessaire de faire la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Par conséquent, il est préférable qu'après la Havdala, on prenne un repas avec du pain [Voir note ] et qu'on y fasse la bénédiction « Léshév BaSoucca » soit avant le Boré Péri Hagefen de la Havdala, soit après la bénédiction de Hamotsi pendant le repas .

Debout ou assis : pour les bénédictions de la Havdala elles-mêmes, on agira comme tout au long de l’année à la sortie de Chabbat et de Yom Tov. Quant à la bénédiction « Léshév BaSoucca » – les Ashkénazes s’assoient et les Sépharades restent debout.

Havdala à la sortie de Yom Tov : dans la prière, on dit « Ata Honantanu » comme à chaque sortie de Chabbat. Pour la Havdala sur la coupe, on ne récite pas les versets « Hiné Kel… », mais uniquement la bénédiction sur le vin et la bénédiction du Hamavdil.

Havdala à la sortie de Chabbat pendant ‘Hol Hamoed : on fait la Havdala comme un samedi soir ordinaire, avec le vin, les senteurs et la bougie.

Lois de la prise des quatre espèces (Loulav)

Lorsqu’on accomplit la Mitsva du Loulav, il faut tenir le Loulav et ses espèces dans la main droite et l’Etrog dans la main gauche, puis les rassembler au moment des balancements. Si on les a tous pris dans une seule main, il faut les reposer puis les reprendre sans réciter la bénédiction. Ainsi, il faudra, lors de la récitation des Hoshaanot, tenir les Quatre Espèces avec les deux mains et non avec une seule.

Lois pour les gauchers : Selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, un gaucher fera comme tout le monde.

Selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, il prendra le Loulav et ses espèces dans la main gauche et l’Etrog dans la main droite [à l’inverse des droitiers]. Il y a une différence entre une personne gauchère et les autres au moment des balancements [selon le Rama]. Chez une personne droitière, l’Etrog est proche des Aravot, tandis que chez une personne gauchère, l’Etrog est proche des Hadassim.

Puisque l’on doit réciter la bénédiction avant l’accomplissement de la Mitsva (« over léassiyatan »), on doit faire la bénédiction sur l’Etrog alors qu’il est à l’envers [la tige vers le haut, et on veillera à le prendre ainsi dès le début], puis, après la bénédiction, on retourne l’Etrog et on fera les balancements [certains suivent l’opinion du Gaon de Vilna et les prennent normalement, en ayant l’intention de ne pas s’acquitter de la Mitsva jusqu’après la bénédiction et de nombreux Sépharades prennent le Loulav, font la bénédiction et ensuite prennent l’Etrog].

Une femme Ashkénaze [a la coutume de prendre le Loulav avec bénédiction] doit enlever ses bagues avant de prendre le Loulav, et si elle ne les a pas enlevées, elle doit le reprendre sans réciter de bénédiction. Cependant, un plâtre ou un bandage difficile à enlever ne constituent pas une séparation.

Les Balancements

Quand effectuer les balancements ? : On effectue les balancements après la récitation de la bénédiction, ainsi que lors de la récitation du Hallel aux versets suivants :

 « Hodou LaShem Ki Tov »:

On effectue un balancement à chaque mot [sauf sur le Nom divin].

Chez les Sépharades : L’assemblée et l’officiant effectuent un seul groupe de balancements lorsqu’ils disent « Hodou » au milieu du Hallel [et ils ne répèteront pas « Hodou » quatre fois comme le font les Ashkénazes], et ils effectuent également un balancement la première fois qu’ils disent « Hodou » à la fin du Hallel [selon le Arizal, et non selon le Choulhan Aroukh qui prescrit deux balancements à la fin du Hallel].

Chez les Ashkénazes : L’officiant doit effectuer des balancements [en plus de ceux mentionnés ci-dessus] lorsqu’il dit « Yomar Na Israël », et l’assemblée doit également effectuer des balancements [en plus de ceux prescrits par le Choulhan Aroukh] les quatre fois qu’ils disent « Hodou ».

 « Ana Hashem Hoshia Na »:

Sépharades et Ashkénazes : L’officiant et l’assemblée effectuent deux balancements à chaque mot [sauf sur le Nom divin] et ils font de même lorsqu’ils répètent encore « Ana Hashem Hoshia Na » [le Kaf Hahaïm écrit de balancer deux fois sur le mot « Ana », trois fois sur le mot « Hoshia » et une fois sur le mot « Na », bien qu’il existe d’autres coutumes].

Ceux qui prient seuls doivent suivre dans tous les cas l’opinion du Choulhan Aroukh.

Il faut veiller à ne pas trop prolonger les mots au moment des balancements (Tossafot, Berakhot 47a).

Façon d’effectuer les balancements : On fait chaque balancement en faisant un aller-retour trois fois. Les Ashkénazes ont l’habitude de secouer le Loulav lors des mouvements aller-retour.

Ordre des balancements [même pour un gaucher]: Selon le Choulhan Aroukh et le Michna Beroura, qui sont suivis dans ce cas par la majorité des Ashkénazes, on balance d’abord vers l’avant, puis vers la droite, l’arrière, la gauche, le haut et le bas.

Selon le Arizal qui est suivi ici par la majorité des Sépharades, on balance dans l’ordre suivant : sud, nord, est, haut, bas et ouest [certains commencent par l’est]. En général, on prie en direction de l’est, donc l’ordre des balancements selon l’Arizal est : droite, gauche, avant, haut, bas et arrière.

Attache des Quatre Espèces

Il est une Mitsva d’attacher ensemble le Loulav, les Hadassim et les Aravot avec un nœud complet [en faisant un nœud sur un autre nœud], et cette attache doit être faite par un homme qui a au moins atteint l’âge de la Bar Mitsva.

Selon le Michna Beroura, les « Koïschelach » [attaches faites de feuilles de palmier] sont considérés comme un nœud complet, mais selon le ‘Hatam Sofer et le Bikourei Yaakov, les « Koïschelach » ne sont pas considérés comme un nœud complet, car il faut véritablement faire un nœud sur un autre nœud.

D'après la Hala’ha, on peut attacher avec n'importe quelle sorte d’attache [mais il faut alors veiller à ne pas tenir cette attache lors de la prise du Loulav, afin qu'il n'y ait pas de séparation entre lui et le Loulav]. On a l'habitude de faire le nœud sur un autre nœud avec une feuille de Loulav [tant qu’elle n’a pas encore été utilisée].

Certains décisionnaires sont indulgents et estiment qu'il n'est pas nécessaire de faire un nœud sur un autre nœud, mais qu'il suffit de faire un anneau avec une feuille de Loulav autour des « Koïschelach » et d'insérer l'extrémité de l'anneau dans la boucle. Cependant, de nombreux décisionnaires estiment que cela n'est pas considéré comme un nœud que l’on fait sur un autre nœud.

Celui qui a oublié de faire un nœud sur un nœud la veille de Yom Tov, insérera le Loulav et ses espèces dans un « Koïschelach » durant Yom Tov, et se basera sur l'opinion du Michna Beroura selon laquelle cela constitue un nœud complet. Et celui qui n'a pas de « Koïschelach » mais seulement des anneaux préparés avant Yom Tov [car il est interdit de préparer des anneaux durant Yom Tov], insérera les anneaux dans le Loulav durant Yom Tov, et se basera sur les opinions selon lesquelles les seuls anneaux suffisent pour accomplir la Mitsva d’avoir un Loulav attaché. S’il n’a rien préparé, il devra rassembler les espèces dans ses mains sans les accrocher.

Façon d’attacher [même pour un gaucher] : On place la colonne centrale du Loulav devant soi, les Hadassim à droite du Loulav et les Aravot à gauche.

Selon le Arizal, on place un Hadass à droite du Loulav, un autre à gauche et un autre au milieu, sur la colonne centrale du Loulav.

On place aussi une Arava à droite du Loulav et une autre à gauche.

Insertion des Hadassim et Aravot: On insère les Hadassim et les Aravot dans les « Koïschelach », car ils doivent être dans la main pendant la bénédiction [et il ne suffit pas de tenir les « Koïschelach » si les Hadassim et les Aravot sont au-dessus du niveau des doigts].

Il faut veiller à ce que les Hadassim soient plus hauts que les Aravot.

En plus de l'attache mentionnée ci-dessus [le nœud complet mentionné précédemment], on a l'habitude de faire trois anneaux supplémentaires autour du Loulav seul. Cependant, on veillera à ce que le Tefa’h supérieur du Loulav soit libre et qu'il n'y ait aucun anneau dessus.

La colonne centrale du Loulav [et non seulement ses feuilles] doit dépasser d’au moins un Tefa’h les Hadassim et les Aravot.

Il est permis de préparer des « Koïschelach » pendant ‘Hol Hamoed, car ce n'est pas considéré comme un travail d’expert.

Conservation des Trois Espèces dans l'eau

Selon la loi, il est permis de placer le Loulav, les Hadassim et les Aravot dans l'eau, mais certains sont stricts et interdisent de le faire afin qu'ils ne soient pas trempés pendant 24 heures  et selon leur opinion, il faut veiller à ce que la majorité du Loulav, du Hadass et de l’Arava ne soit pas dans l'eau.

Selon toutes les opinions, il est permis de mettre, après leur utilisation, le Loulav, les Hadassim et les Aravot dans une serviette mouillée [même selon ceux qui sont stricts concernant l'immersion].

Pendant Chabbat : Toutes les Quatre Espèces sont considérées comme Mouktsé.

Pendant Yom Tov, il est permis de remettre les espèces dans l'eau où elles se trouvaient avant la fête, et il est même permis d'ajouter de l'eau. Il est aussi permis de placer les espèces dans une serviette humide, mais si, à chaque fois qu’on la touche, la serviette laisse échapper de l'eau, il y a un risque d’enfreindre l’interdiction de presser.

Habitation dans la Soucca

Quantité de nourriture qu’il faut consommer obligatoirement dans une Soucca

Introduction 

Il est enseigné dans la Guémara (Soucca 26a) « On mange et on boit de manière occasionnelle en dehors de la Soucca », et il est expliqué qu’un repas occasionnel est comme ce que goûte un élève qui se trouverait dans un Beth Hamidrach. Les Premiers décisionnaires expliquent que l'élève goûte la quantité d'une bouchée complète, qui est la mesure de Kabetsa (comme expliqué dans la Guémara Yoma 80a), ce qui signifie que la consommation d'une quantité de Kabetsa est le seuil minimal que l’on est obligé de manger dans la Soucca.  [Kabetsa est l’équivalent du volume de deux petites boîtes d’allumettes].

Les Premiers décisionnaires divergent sur la question de savoir si une quantité de pain d’exactement Kabetsa est soumise à l'obligation de la Torah d’être consommée dans la Soucca, ou si l'obligation n'est applicable qu'à une quantité supérieure à Kabetsa, et que la quantité exacte de Kabetsa est donc exemptée : Certains affirment qu’une consommation de Kabetsa est exemptée de l'obligation de la Soucca, et que l'obligation de manger dans la Soucca ne s'applique qu'à une quantité supérieure à Kabetsa, car parfois l'élève goûte un peu moins que Kabetsa et parfois un peu plus. D'autres disent que même la consommation d’exactement Kabetsa est soumise à l'obligation de la Soucca, et que l'exemption ne s'applique qu'à une quantité inférieure à Kabetsa. 

Selon la Hala’ha, le Tour et le Choulhan Aroukh (Siman סימן תרלט, סעיף ב) statuent que celui qui mange exactement Kabetsa de pain est exempté de le faire dans la Soucca, mais celui qui en mange plus que Kabetsa est tenu de le manger dans la Soucca. 

Ce qui en ressort :

Manger du pain (comportant l’un des cinq céréales – blé, orge, épeautre, seigle ou avoine) en quantité supérieure à Kabetsa nécessite de manger dans la Soucca. On fera d’abord la bénédiction de « Léshév BaSoucca » [ensuite la bénédiction de « Hamotsi »] avant de manger. Une partie des Sépharades font comme cela, mais la pratique répandue est de dire « Léshév BaSoucca » debout et ensuite de s’assoir et de dire « Hamotsi ».

Toute forme de pain et pâtisseries dont on fait la bénédiction de Mézonot quand on en mange une quantité peu importante (פת הבאה בכיסנין) sont soumis à la même règle que le pain, à savoir que si on en mange plus que Kabetsa, on est tenu de le manger dans la Soucca.  Les décisionnaires sont divisés quant à  savoir si l’on doit faire la bénédiction dessus ou non, et, pour les Ashkénazes, il est bon de faire la bénédiction mais on restera un peu dans la Soucca après avoir fini de manger [et pour Chabbat et Yom Tov, voir plus haut paragraphe 31], et il faudra dire « Léshév BaSoucca » avant de faire la bénédiction de « Mézonot » afin qu’il n’y ait pas d’interruption entre la bénédiction et la consommation selon les avis qui pensent que l’on ne doit pas faire de bénédictions sur ces aliments. Les Sépharades ne font la bénédiction « Léshév BaSoucca » que s’ils en consomment le volume de quatre fois Kabetsa.

Un plat à base de céréales [comme des pâtes] – s’il en contient plus que Kabetsa, il est préférable de ne pas le manger en dehors de la Soucca [et de toute façon, il ne faudra pas dire dessus la bénédiction de « Léshév BaSoucca »], et si on fait de ce plat un repas fixe, on est tenu de le manger dans la Soucca. Pour ce qui est de la définition de fixer un repas, cela signifie soit de le manger en groupe, soit en manger une quantité importante que l’on a l’habitude de manger en tant que repas.  Les Sépharades ne font la bénédiction « Léshév BaSoucca » que s’ils en consomment le volume de quatre fois Kabetsa.

[En dehors des aliments mentionnés ci-dessus, dont la bénédiction est « Hamotsi » ou « Mézonot », il n'y a aucun autre aliment sur lequel on récite « Léshév BaSoucca », même s'il s'agit d'aliments consommés dans la Soucca, comme indiqué ci-après].

Pour la viande, le poisson et le fromage – si on en fait un repas fixe, il convient de les manger dans la Soucca, mais on ne fait pas la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Certains Sépharades sont indulgents de ne pas les manger dans la Soucca même dans le cas d’un repas fixe. 

Fruits et légumes – selon la loi stricte, il est permis d'en manger même beaucoup en dehors de la Soucca, mais il est recommandé d’être strict, si on en fait un repas fixe, de ne les manger que dans la Soucca [sans dire la bénédiction de « Léshév BaSoucca »]. Certains Sépharades sont indulgents même dans le cas d’un repas fixe. 

Boire du vin – Les avis des décisionnaires divergent, et la coutume est de ne pas boire un Reviyit de vin en dehors de la Soucca, mais on ne fera toutefois pas la bénédiction « Léshév BaSoucca ». Certains Sépharades sont indulgents d’en boire en dehors de la Soucca même lors d’un repas fixe.

Boire de l'eau – il est permis d’en boire en dehors de la Soucca même lors d’un repas fixe, et celui qui est scrupuleux et boit de l'eau uniquement dans la Soucca est digne de louanges. 

Certains disent que bien que la consommation d'eau ou d’autres aliments soient exempts de l'obligation de Soucca, si on les consomme pendant un repas, ils devront être consommés dans la Soucca .

Les femmes Ashkénazes qui mangent dans la Soucca récitent la bénédiction « Léshév BaSoucca », selon l'avis du Rama, qui stipule que même pour les Mitsvot dont elles sont exemptes, elles récitent la bénédiction comme les hommes. Voir la note .

Chez les femmes Sépharades qui mangent dans la Soucca, certaines récitent la bénédiction (עי' ברכ"י סי תרנד וכה"ח סי' תקפט ס"ק כג וס"ק לא) mais selon le Choul’han Arou’h, il ne faut pas faire la bénédiction.

Si quelqu'un a oublié de réciter la bénédiction « Léshév BaSoucca » – s'il continue encore à manger, il récitera la bénédiction lorsqu'il s'en souviendra. S'il a terminé son repas, il peut encore réciter la bénédiction s'il reste dans la Soucca après la fin de son repas, et c'est ainsi qu'il est correct d'agir dans une telle situation. Pour les Sépharades, certains disent toutefois qu’il ne faut pas faire de bénédiction si l’on a complètement fini de manger.

 (בא"ח פ' וילך, כה"ח סי' תרלט ס"ק ק)  Voir

Lois sur le fait de dormir dans la Soucca

Pendant les sept jours de Souccot, il est interdit de dormir en dehors de la Soucca, même un sommeil léger qui correspond à la durée de marche de cent coudées – environ 54 secondes. 

On ne fait pas de bénédiction sur le sommeil dans la Soucca mais il est préférable de manger une quantité d’aliments Mezonot avant de dormir afin de faire la bénédiction (Voir les paragraphes 61 et 79 pour voir combien il faut en manger dans le cas d’un Ashkénaze ou d’un Sépharade). 

Un homme marié qui souhaite dormir est tenu de dormir dans la Soucca, même durant sa première année de mariage. Il est communément mal compris que durant la première année de mariage il y aurait une dispense de dormir dans la Soucca, mais il n’existe aucune source [ancienne] différenciant la première année de mariage des autres, et la règle sera toujours comme ce qui suit (dans le paragraphe suivant).  [et s’il est fortement dérangé du fait que sa femme soit en dehors de la Soucca, voir paragraphe 91]

Le jour où il accomplit son devoir conjugal, il est exempté de dormir dans la Soucca et n'est pas obligé de retourner dans la Soucca, et il peut dormir chez lui jusqu'au matin. 

Il est bon de se montrer scrupuleux que la femme dorme dans la Soucca avec son mari, mais cela n’est pas une obligation . 

Il est permis de dormir sous une table dans la Soucca si la hauteur de la table est inférieure à 80 cm . 

Lits superposés dans la Soucca : si l'espace entre les lits est inférieur à 80 cm, il est permis de dormir sur les deux lits . 

Bénédiction de "Léshév BaSoucca"

en dehors des repas

Introduction :

Les Amoraïm (Soucca 45b) sont partagés quant à savoir si l’on fait la bénédiction sur le fait de s’asseoir dans la Soucca chaque jour de Souccot ou seulement le premier jour de la fête [voir note ], et la conclusion du Talmud est qu’il faut réciter cette bénédiction chaque jour.

Les premiers décisionnaires ont écrit que la règle selon laquelle on bénit chaque jour ne s’applique pas seulement une fois par jour, mais même plusieurs fois dans la journée – et chaque fois que l’on accomplira la Mitsva, on devra réciter la bénédiction [comme ils ont dit à propos des Tefillines qui, à chaque fois qu’on les met, nécessitent qu’on fasse la bénédiction, même plusieurs fois dans la journée].

Cependant, les premiers décisionnaires sont divisés sur la question de savoir si l’on doit bénir chaque fois que l’on s’assoit dans la Soucca ou seulement lorsque l’on y mange : selon le Rif (sur place), le Rambam, le Ritva et les Guéonim, chaque fois que l’on entre dans la Soucca, on doit faire la bénédiction sur la Mitsva de s’asseoir dans la Soucca, alors que selon le Roch au nom de Rabénou Tam, le Ritva au nom des Sages de France, et le Tour, on ne fait la bénédiction que lors du repas, car la bénédiction du repas, qui est l’essentiel du fait de résider, exempte les autres usages de la Soucca comme dormir et se promener.

Selon la Hala’ha, le Choulhan Aroukh et le Rama (סי' תרלט ס"ח) ont statué conformément à l’avis de Rabénou Tam selon lequel on ne fait la bénédiction que lorsque l’on mange, mais celui qui entre dans la Soucca sans y prendre un repas ne fait pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Le Gaon de Vilna (Gra) a statué conformément à l’avis du Rif et du Rambam qu’on doit faire la bénédiction chaque fois que l’on entre pour s’asseoir dans la Soucca. Ci-dessous, nous expliquerons à quel moment, selon tous, il faut faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" et à quel moment on a besoin de combiner plusieurs opinions.

Les décisionnaires sont divisés quant à l’opinion de Rabbénou Tam selon laquelle on ne fait la bénédiction que lorsque l’on mange un repas. Certains disent que c’est parce que le repas, qui est l’essentiel de la résidence, exempte les autres usages de la Soucca. Cependant, quelqu’un qui ne mange pas [par exemple, s’il observe un jeûne après avoir fait un mauvais rêve] doit faire la bénédiction sur le fait de s’asseoir dans la Soucca sans manger, car il n’a pas de repas pour exempter par sa bénédiction l’acte de s’asseoir, et c’est l’opinion du Taz, du Hayé Adam et du Choulhan Aroukh Harav.

D’autres ont expliqué que, selon Rabbénou Tam, les Sages ont annulé l’obligation de faire la bénédiction pour les autres usages de la Soucca et l’ont instituée uniquement pour le repas, qui est l’essentiel de la résidence, si bien que même celui qui observe un jeûne et ne mange pas ne fait pas du tout la bénédiction pour s’asseoir dans la Soucca, et c’est l’opinion du Maamar Mordekhai.

Ci-dessous, d’autres conséquences pratiques de cette divergence d’opinions seront expliquées.

Ce qui en ressort :

Une personne qui observe un jeûne pendant l’un des jours de Souccot [par exemple, un jeûne suite à un mauvais rêve], ou qui ne mange pas de pain et s’assoit dans la Soucca – selon le Taz, le Hayé Adam, le Choulhan Aroukh Harav, et tel que statué par le Michna Beroura, elle doit réciter la bénédiction "Léshév BaSoucca" même si elle ne mange pas du tout de pain, car c’est seulement lorsqu’elle mange du pain que la bénédiction de "Léshév", faite sur le pain, exempte les autres usages de la Soucca. Mais si elle ne fait pas la bénédiction sur le pain, elle doit faire la bénédiction sur le simple fait d’entrer dans la Soucca. Cependant, la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait la bénédiction que si l’on mange du pain.

Une personne qui, après avoir pris son repas, quitte complètement la Soucca et revient s’y asseoir sans avoir l’intention de manger, et qui prévoit de quitter la Soucca avant de revenir y manger – selon le Hayé Adam, tel qu’expliqué par le Michna Beroura, elle doit faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" pour cette entrée, même si elle n’a pas l’intention de manger à ce moment-là, car l’entrée en elle-même exige une bénédiction, et puisque cette entrée n’est pas exemptée par un repas, elle doit faire la bénédiction pour l’acte même d’entrer dans la Soucca. Selon le Choulhan Aroukh Harav, on ne refait pas la bénédiction dans un tel cas, car la bénédiction faite pour la Soucca s’applique même en cas de sortie complète, et ce n’est que si l’on commence un nouveau repas qu’il faut refaire la bénédiction. Une troisième opinion est celle du Maamar Mordekhai, qui même sans la raison citée par le Choulhan Aroukh Harav, affirme que l’on ne fait pas de bénédiction, car la bénédiction n’a été instituée que lors de la consommation de pain. La coutume suit l’avis du Maamar Mordekhai.

Une personne qui a mangé dans la Soucca le soir, qui a fait la bénédiction, puis a quitté complètement la Soucca [par exemple, pour étudier ou participer à la Sim’hat Beit Hachoéva], et revient ensuite dans la Soucca pour y dormir sans intention de manger – selon le Hayé Adam, tel que statué par le Michna Beroura, devra réciter la bénédiction de "Léshév BaSoucca" la nuit lorsqu’elle entre pour dormir dans la Soucca. Selon le Choulhan Aroukh Harav et le Maamar Mordekhai, elle ne fait pas la bénédiction, et la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait pas la bénédiction. Il est cependant conseillé de consommer des aliments (Mézonot) en quantité supérieure à un Kabetsa [pour les Sépharades, voir paragraphe 61] avant de se coucher, afin de faire la bénédiction sur ceux-ci et d’exempter le fait d’y dormir.

Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca" dans sa propre Soucca, puis qui est allée à la Soucca de la maison d’étude pour y étudier sans y manger [de même qu’une personne qui a fait la bénédiction dans la Soucca de ses parents, puis est allée dormir dans sa propre Soucca] – selon le Hayé Adam et le Choulhan Aroukh Harav, devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" . Cependant, la coutume suit l’opinion du Maamar Mordekhai selon laquelle on ne fait pas de bénédiction en dehors du repas.

Si une personne entre dans la Soucca d’un ami pour lui rendre visite – selon le Hayé Adam, si elle souhaite rester là, elle doit faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" même si elle ne mange pas [cependant, si elle entre simplement pour prendre un objet, tous sont d’accord qu’il n’y a pas lieu de faire la bénédiction]. Cependant, la coutume est de ne pas faire de bénédiction si l’on ne mange pas .

La règle de la bénédiction de "Léshév BaSoucca" pour une personne qui quitte sa Soucca :

Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca" et n’est pas sortie de la Soucca avant de commencer son deuxième repas – selon la majorité des décisionnaires, ne refera pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Cependant, selon le Bah et le Taz, elle doit refaire la bénédiction. Et dans les faits, il ne faudra pas refaire la bénédiction.

Une personne qui a fait la bénédiction de "Léshév BaSoucca", a terminé son repas, puis est sortie pour ses affaires ou pour la prière de Chaharit [ce qui constitue une sortie complète] – selon tous les décisionnaires, lorsqu’elle retourne dans la Soucca pour y prendre un autre repas, devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" . Si elle est sortie pour la prière de Minha ou de Maariv, il semble que même dans ce cas, elle doive également refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" .

Si elle a terminé son repas et quitté la Soucca avec l’intention d’y revenir immédiatement, les décisionnaires sont partagés quant à savoir si, lorsqu’elle revient et prend un nouveau repas, elle doit refaire la bénédiction, et dans le doute, elle ne refera pas la bénédiction .

Si elle est sortie au milieu de son repas pour prier Minha ou Arvit et retourne ensuite dans la Soucca, elle ne refait pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca"  ., car ce n’est pas une sortie complète. Cependant, si elle a fait une sortie complète, lorsqu’elle revient dans la Soucca pour continuer le repas, elle refera la bénédiction de "Léshév BaSoucca".

Si elle va au milieu de son repas dans la Soucca d’un ami : si elle mange dans la Soucca de cet ami, elle devra refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca" là-bas. Cependant, si dès le départ, elle avait l’intention, en faisant la bénédiction de "Léshév BaSoucca" dans sa propre Soucca, de se rendre ensuite dans la Soucca de son ami et d’y manger, elle ne refait pas la bénédiction dans la Soucca de son ami, car elle est exemptée par la bénédiction qu’elle a faite dans sa propre Soucca .

Si elle a terminé son repas, a récité le Birkat Hamazon, puis est allée dans la Soucca de son ami [de même qu’une personne qui a mangé après la prière dans la Soucca de la synagogue, puis est allée ensuite manger chez elle] – si elle mange du pain dans la Soucca de son ami, elle doit refaire la bénédiction de "Léshév BaSoucca".

Si elle a commencé à manger dans la Soucca et est sortie à cause de la pluie, on peut s’interroger sur le fait de savoir si elle doit refaire        la bénédiction de "Léshév BaSoucca" une fois la pluie arrêtée et qu’elle est retournée dans la Soucca, car la Mitsva a été annulée/interrompue. En pratique, elle ne refait pas la bénédiction.

Obligation de Soucca pour celui qui est fortement dérangé ou qui est en voyage

NOTE DU TRADUCTEUR : Le terme hébreu utilisé dans la Hala’ha pour désigner cette exemption de la Soucca est  מצטער. Ce mot est difficile à traduire précisément en français, car il signifie littéralement "souffrant". Cependant, nous avons jugé que cette traduction ne rendait pas correctement l'esprit de la Hala’ha. Pour plus de clarté, nous avons choisi de le traduire par "fort dérangement", afin que la loi soit mieux comprise par tous. Ce terme inclut la notion de souffrance physique ou morale liée à la situation dérangeante.

Introduction :

Il est enseigné dans la Guemara (Soucca 26a) que "les malades et ceux qui les assistent sont dispensés de la Soucca", et les Tossafot (sur place) expliquent que la raison de la dispense pour celui qui est fortement dérangé et pour les voyageurs est fondée sur le verset "vous habiterez dans des Souccot", dont on déduit qu’il faut que l’habitation dans la Soucca soit semblable à une habitation normale et de la même manière qu’une personne ne reste pas dans sa maison s’il est fortement dérangé, ainsi celui qui est fortement dérangé en habitant dans la Soucca est dispensé d’y rester. Il en va de même pour les voyageurs : de même qu’une personne ne s’abstient pas de partir en voyage lorsqu’elle habite chez elle, une personne peut partir en voyage et n’est pas obligée, dans ce cas, de manger et de dormir dans la Soucca.

Concernant le niveau de dérangement qui dispense de l’obligation de résider dans la Soucca, les premiers décisionnaires écrivent qu’il s’agit de tout dérangement tel qu’il ferait sortir quelqu’un de sa maison en raison de ce dérangement. Les décisionnaires  écrivent également qu’un dérangement qui ferait quitter une personne de la pièce dans laquelle elle se trouve pour aller dans une autre pièce est aussi considérée comme un « fort dérangement qui le ferait quitter sa maison », et ce fort dérangement la dispense de l’obligation de résider dans la Soucca, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire que le dérangement soit tel qu’il la ferait sortir complètement dehors.

Nous détaillerons plus bas les cas qui sont inclus dans la catégorie de celui qui est fortement dérangé au point de quitter sa pièce.

Ce qui en ressort :

Celui qui est fortement dérangé est dispensé de la Soucca [mais la première nuit, il est obligé de manger un Kazayit de pain même s’il est fortement dérangé].

Sont considérés comme ceux qui sont fortement dérangés, ceux qui ne peuvent pas dormir ou manger dans la Soucca en raison du vent, du froid ou de la chaleur, ou à cause des odeurs, des mouches, des moustiques et autres désagréments similaires.

Une personne malade qui n’est pas en danger est dispensée de la Soucca. Ainsi, quelqu’un qui souffre de maux de tête ou de douleurs aux yeux et pour qui, résider dans la Soucca est difficile, est dispensé, ainsi que ceux qui l’assistent.

La quantité de pluie qui dispense de l’obligation de la Soucca :

- Concernant le sommeil : même une petite quantité de pluie dispense de dormir dans la Soucca, et même si la pluie s’est arrêtée mais que des gouttes d’eau continuent de couler du Ska’h, on est dispensé de dormir dans la Soucca.

- Concernant le repas : On sera dispensé à partir de la quantité de pluie qui aurait fait sortir une personne de chez elle si cette pluie tombait chez elle.

Si des nuages apparaissent et qu’il semble qu’il va bientôt pleuvoir, on n’est pas dispensé de manger et de dormir dans la Soucca tant que la pluie n’est pas tombée, mais il ne faut pas faire la bénédiction de "Léshév BaSoucca", car certains avis dispensent même de Soucca dans un tel scénario .

Si quelqu’un quitte la Soucca à cause de la pluie qui tombe et que la pluie s’arrête ensuite :

S’il a commencé à manger chez lui ou s’il est allé se coucher dans le lit de sa maison, il n’est pas obligé de retourner dans la Soucca avant la fin du repas ou jusqu’à ce qu’il se soit levé [et il semblerait que même s’il se lève faire ses besoins avant le lever du jour (Alot Hashachar), cela n’est pas considéré comme s’être levé, et il peut revenir dans le lit de sa maison].

Cependant, s’il n’a pas encore commencé à manger chez lui [même si la table est déjà dressée], il doit retourner dans la Soucca. Concernant le sommeil : s’il n’a pas encore commencé à dormir chez lui, mais qu’il est trop fatigué pour ramener les oreillers et les couvertures dans la Soucca, il est dispensé, bien que certains soient plus stricts et considèrent que tant qu’il ne s’est pas encore couché, il doit retourner dans la Soucca.

De même, si, en rentrant chez lui, il a changé de vêtements et que la pluie cesse, mais qu’il doit changer de vêtements à nouveau pour retourner dans la Soucca, il est dispensé, bien que certains soient plus stricts.

Tous les cas mentionnés ci-dessus où il faut retourner dans la Soucca, ne s’appliquent que si la pluie s’est complètement arrêtée ; si des nuages subsistent et que la pluie semble susceptible de retomber à nouveau, il n’est pas obligé de retourner dans la Soucca.

Une personne qui ne peut pas dormir dans la Soucca à cause du bruit, par exemple celui d’une Sim’hat Beit Hachoéva ou autre – si le bruit est suffisamment fort au point qu’elle aurait quitté la pièce de sa maison si elle s’y trouvait pour aller dans une autre pièce, est dispensée de dormir dans la Soucca.

La dispense de celui qui est fortement dérangé s’applique seulement à des choses qui causent un fort dérangement pour la plupart des gens. Mais si une personne est fortement dérangée à cause de quelque chose qui n’est pas une source de fort dérangement pour la plupart des gens, elle est obligée de rester dans la Soucca même si elle en est fortement dérangée.

Une femme qui craint de dormir seule à la maison – si son mari lui-même n’est pas fortement dérangé de la situation, il n’aura pas le statut d’une personne fortement dérangé et ne sera pas dispensé. Cependant, si le mari lui-même est fortement dérangé à cause de la peur de sa femme, il n’est pas certain que cela soit inclus dans la dispense de celui qui est fortement dérangé, car d’un côté, il est fortement dérangé effectivement à l’idée de dormir dans la Soucca, mais d’un autre côté, ce dérangement ne provient pas de la Soucca elle-même mais d’une cause extérieure. Et selon la Halacha, il semblerait qu’il faille être indulgent à ce sujet.

S’il y a des invités dans la Soucca et que l’on ne peut pas y dormir, il n’est pas certain que cela soit considéré comme un fort dérangement qui nous dispenserait de l’obligation de la Soucca, car le fort dérangement ne provient pas de la Soucca elle-même. Et selon la Halacha, il semblerait qu’il faille être indulgent à ce sujet.

Ceux qui sont en excursion en dehors de la ville sont dispensés de la Soucca et peuvent manger et dormir dans leur véhicule. La même règle s’applique pour un trajet en bus interurbain.

Soucca qui n’est pas apte à une habitation sans être fortement dérangé.

Introduction :

Les premiers décisionnaires ont écrit que la dispense pour celui qui est fortement dérangé ne s’applique qu’à celui qui a initialement installé sa Soucca dans un endroit adapté pour accomplir la Mitsva de Soucca pour manger et dormir, et que le fort dérangement est survenu ensuite pendant les jours de Souccot. Cependant, si dès le départ il a installé sa Soucca dans un endroit où il est impossible de s’y installer sans être fortement dérangé, il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé.

C’est également ce qu’ont statué le Tour, le Choulhan Aroukh et le Rama (סי' תרמ סע' ד).

Les premiers décisionnaires sont divisés quant à la raison de cette règle.

Certains ont écrit que c’est parce qu’une Soucca qui n’est pas apte à l’habitation n’est pas considérée comme une résidence du tout, et celui qui ferait cela sera considéré comme quelqu’un qui n’a pas construit de Soucca alors qu’il est obligé de se donner du mal pour accomplir la Mitsva de Soucca comme pour toutes les autres Mitsvot.

D’autres ont écrit que la raison est que la Torah a limité la dispense de la personne qui est fortement dérangé, uniquement à celui qui ne s’est pas mis lui-même dans une situation de fort dérangement.

En effet, nous trouvons des différences dans les expressions des premiers décisionnaires à ce sujet : Le Yereïm (סי' תכא) et le Mordekhai (סוכה פ"ב סי' יב) ont écrit que toute Soucca qui n’est pas apte à l’une des manières d’y habiter ne permet pas de s’acquitter de l’obligation. C’est-à-dire qu’une Soucca qui n’est pas apte pour y manger ne permet pas de s’acquitter même pour y dormir, et inversement, car elle n’est pas considérée comme une résidence si elle n’est pas apte à l’un de ces usages [manger ou dormir].

Cependant, le Rosh (Soucca 26) a écrit à propos de ce que Rava a permis à Rabbi Aha bar Ada de dormir en dehors de sa Soucca à cause du fort dérangement due à l’odeur [voir sur place], et voici ses mots : "Il s’agit d’un voyageur, car si c’était chez lui, comment a-t-il fait une Soucca au départ dans un endroit où il aurait été fortement dérangé pour y dormir et qui l’aurait dispensé en tant que celui qui est fortement dérangé ?". De même, le Tour (ibid.) dit : "Cela s’applique uniquement si le fort dérangement est survenu par hasard après qu’il ait construit la Soucca, mais il ne doit pas construire sa Soucca dès le départ dans un endroit avec des odeurs et du vent et dire 'je suis fortement dérangé'".

Pour expliquer la différence dans leur langage, il semble que le Yereïm a  compris que la raison pour laquelle il n’y a pas de dispense pour celui qui est fortement dérangé lorsqu’il a construit sa Soucca dès le départ dans un endroit présentant un fort dérangement pour manger ou dormir, est parce qu’une Soucca dans un tel endroit n’est pas considérée comme une résidence du tout [comme il dit : "Puisqu’il ne peut y accomplir ses besoins alimentaires, boire et dormir sans être fortement dérangé dès le départ, ce n’est pas une Soucca"]. Cependant, le Roch et le Tour ont appris qu’une Soucca faite dans un endroit de fort dérangement est bien considérée comme une résidence, mais en ce qui concerne la dispense que la Torah a accordée à celui qui est fortement dérangé dans la Soucca, elle est limitée et ne s’applique pas à quelqu’un qui s’est mis lui-même dans une situation de fort dérangement .

Selon la Hala’ha, le Choulhan Aroukh a statué conformément à l’avis du Roch que la dispense pour celui qui est fortement dérangé est limitée et ne s’applique pas dans le cas où il s’est mis lui-même dans cette situation en construisant une Soucca dans un endroit où il sera fortement dérangé. Cependant, le Rama a statué conformément à l’avis du Mordekhai qu’une Soucca construite dans un endroit où il sera fortement dérangé n’est pas du tout considérée comme une résidence, et donc on ne s’acquitte pas de l’obligation de Soucca en l’utilisant . Il existe plusieurs conséquences pratiques entre l’avis du Choulhan Aroukh et celui du Rama à ce sujet, comme expliqué ci-dessous.

Ce qui en ressort :

Une personne qui construit une Soucca dans un endroit où elle craint de dormir en raison des animaux présents à proximité de la Soucca ou à cause des fourmis et des insectes qui montent sur son lit – selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé, et il peut et doit manger dans cette Soucca. Selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, cela est considéré comme s’il n’avait pas construit de Soucca, et même s’il s’assoit dans cette Soucca, il ne s’acquitte pas de son obligation en y mangeant. Il doit construire une Soucca ailleurs et y consacrer jusqu’à un cinquième de ses biens. Le Mishna Beroura rapporte des avis selon lesquels, étant donné qu’il n’est pas fortement dérangé en mangeant, il s’acquitte de l’obligation pour dormir a posteriori, et conclut qu’il faut être très prudent à ce sujet  .

Celui qui est fortement dérangé à cause du froid ou de la chaleur et qui est donc dispensé de Soucca – il n’est pas certain qu’il soit obligé d’apporter un chauffage ou un climatiseur [portable]. Il semblerait que s’il s’agit d’un cas ponctuel, il n’est pas obligé de le faire et même s’il a la dispense d’une personne qui est fortement dérangé. Cependant, s’il est constamment fortement dérangé, il semble qu’il ne bénéficie pas de la dispense d’une personne qui est fortement dérangé. Selon le Rama, cela est même considéré comme s’il n’avait pas du tout construit de Soucca, et il est donc obligé d’apporter un climatiseur dans sa Soucca.

Il semble que si toutes les nuits, il peut y dormir et que tous les jours, il ne peut pas [car en milieu de journée la Soucca se réchauffe], cela est considéré comme un fort dérangement ponctuel, et il peut dormir à la maison pendant la journée.

Celui qui habite à proximité d’une salle de réception ou d’une synagogue et qui ne peut pas dormir dans sa Soucca toutes les nuits en raison des événements de joie qui s’y déroulent – selon le Rama sur qui s’appuient les Ashkénazes, cela est considéré comme s’il n’a pas de Soucca, et il doit dépenser jusqu’à un cinquième de ses biens pour trouver une autre Soucca, car cette Soucca qu’il a construite est invalide. Selon le Choulhan Aroukh sur qui s’appuient les Sépharades, cette Soucca est valide, mais il n’a pas de dispense en tant que celui qui est fortement dérangé, et il doit et peut dormir dans cette Soucca. Le Michna Beroura rapporte des avis selon lesquels, étant donné qu’il n’est pas fortement dérangé en mangeant, il s’acquitte de l’obligation pour dormir a posteriori, et conclut qu’ « il faut être très prudent à ce sujet »  .

Celui qui ne peut pas dormir dans la Soucca une des nuits à cause du bruit, par exemple à cause d’une Sim’hat Beit Hachoéva ou autre [ce scénario est également courant chez les élèves de Yeshiva qui veulent dormir dans la Soucca de la Yeshiva pendant Hoshaana Rabba, mais qui ont du mal à s’endormir à cause du bruit de l’étude de la Torah qui provient de la maison d’étude] – étant donné que la Soucca elle-même est apte à l’habitation pendant tous les jours de la fête [contrairement au cas du paragraphe suivant], et que c’est seulement de manière ponctuelle qu’il est difficile d’y dormir, il semble donc que s’il y a un bruit suffisamment fort pour qu’il se déplace dans une autre pièce si le bruit était dans sa maison, il soit dispensé de dormir dans la Soucca.

Les élèves qui arrivent à la Yeshiva la journée de Hoshaana Rabba et qui sont fatigués parce qu’ils sont restés éveillés en étudiant toute la nuit – il leur est interdit de dormir en dehors de la Soucca, et cela n’est pas considéré comme une dispense pour celui qui est fortement dérangé  .

Celui dont les parents ne sont pas observants des Mitsvot et qui n’ont pas de Soucca, et qui a été invité à leur rendre visite et à manger chez eux pendant ‘Hol Hamoed Souccot – il semblerait que s’il peut se restreindre et manger moins d’un Kabetsa de pain ou moins de la quantité d’un met à base de céréales à la quantité qu’il mange habituellement à chaque repas, devra éviter de manger plus que cette quantité, à la condition de ne pas porter atteinte à leur honneur.

Cependant, s’il est impossible d’éviter de manger une quantité plus importante sans porter atteinte à leur honneur, pour les Sépharades, il est permis de manger toute la quantité nécessaire, et pour les Ashkénazes, il convient de demander à un Sage comment agir avec sagesse et discernement pour éviter de manger cette quantité en dehors de la Soucca .

Lois de la Soucca

Construction de la Soucca

Il faut que les murs/parois de la Soucca soient en place avant de mettre le Ska’h sur le toit, et si le Ska’h est placé avant la construction des murs/parois, il faudra secouer ce Ska’h et certains Sépharades sont indulgents à ce sujet a postériori (כדעת הברכ"י).

Une Soucca dont une partie des parois est constituée d'une porte, d'une fenêtre ou d'un volet – leur ouverture ne nécessite pas de relever le Ska’h, car il y a déjà une paroi valide [et aussi parce que "cela a déjà été fait conformément à la Hala’ha"].

Le Chabbat et Yom Tov, il est interdit d'ouvrir la porte, la fenêtre ou le volet, par crainte de l'interdiction de « Soter » (démolition) [ce qui est différent d'un système attaché par des charnières ou des cordes, qui peut être ouvert pendant Chabbat, car dans ce cas la Soucca est déjà en place, et on ne fait que retirer ou remettre le système au-dessus].

A priori, il ne faut pas permettre à un enfant de mettre le Ska’h de la Soucca, mais dès l'âge de treize ans, même s'il n'est pas sûr qu'il ait deux poils, il est apte à mettre le Ska’h. 

La structure de la Soucca doit comporter deux murs « Déarivane » [c'est-à-dire adjacents en forme de "ר"], mais le troisième mur n'a pas obligatoirement besoin d'être adjacent aux deux autres [les trois murs peuvent être placées comme un – "ה"]. Lorsque le troisième mur mesure sept Tefachim, il n'est pas nécessaire qu’il soit plus long, et même si la Soucca est longue, il n'est pas nécessaire que le mur couvre toute la longueur de la Soucca. 

Il faut construire la Soucca avec l’intention qu’elle fasse de l'ombre [au nom de la Mitsva]. 

Une Soucca construite trente jours avant la fête [qui aura alors le statut d’une vieille Soucca] doit être en partie renouvelée, c'est-à-dire qu'il faut soulever le Ska’h d'un Téfa’h sur un Téfa’h en un endroit [10 cm sur 10 cm] ou le soulever légèrement sur toute sa longueur ou sa largeur. 

Une vieille Soucca qui, comme mentionné, doit être renouvelée, si elle n'a pas été renouvelée, est néanmoins valable a posteriori. 

Une Soucca qui sert d'habitation le reste de l'année, pour la rendre apte à être une Soucca, il faudra soulever l’intégralité du Ska’h [il suffit de le soulever un tout petit peu] et le poser avec l’intention d’en faire une Soucca, et si on ne l’a pas fait, la Soucca sera invalide selon la Torah. 

Si le Ska’h est composé de branches séparées, il est possible de soulever chaque branche individuellement, ou plusieurs (voire toutes) ensemble. Il semble qu'il n'est pas nécessaire de soulever la branche entière d'un seul coup, et qu'il suffit de soulever une partie de la branche, puis de soulever ensuite l'autre partie. La même règle s'applique à un tapis de branchages/roseaux/pailles : il suffit de soulever une partie, puis de soulever la partie supplémentaire etc..

Une Soucca qui a été construite selon les règles pour la fête et où le Ska’h reste ensuite en place toute l'année, sur lequel on a un toit et que l'on utilise pendant l’année en tant qu’habitation : avant Souccot, il faudra soulever le Ska’h pour la rendre apte à l'usage pendant Souccot.

Pour une pergola dense [pergola d’ombrage] dont les zones d’ombre sont plus importantes que celles éclairées : si les planches sont insérées dans le cadre sans clou ni colle, elle est casher selon la Hala’ha [si elle a été conçue pour faire de l’ombre], mais elle a le statut de Soucca ancienne qu’il faut renouveler en partie [en la soulevant ou démontant et remontant en partie] (comme indiqué ci-dessous 109). Et si on y dort régulièrement, il faudra relever tout le Ska'h (comme expliqué plus haut, 106) [il y a des pergolas où les planches sont disposées en diagonale, et bien que le haut soit majoritairement couvert, sur le sol la lumière est plus présente que l’ombre, il semble que cela soit casher, car en haut la majorité est couverte].

Cependant, si les planches sont fixées avec des clous ou de la colle, il faudra démonter une planche sur deux, de manière que la lumière soit plus importante que l’ombre, puis poser un Ska'h casher sur les planches et les espaces entre elles [ou bien remettre les planches démontées, mais sans clous ni colle].

Certaines personnes s’abstiennent totalement d’utiliser une pergola dense, car elle est faite de planches (comme expliqué plus bas, 122).

[D’après le Hazon Ich (voir 118) qui est strict sur « maamid demaamid » (support du support), les connexions des bois de la pergola ne doivent pas non plus être faites avec du métal ni avec des clous].

Si l’on a une pergola avec du Ska’h qui est utilisée pendant l'année, il suffit de la renouveler partiellement (comme indiqué au paragraphe 104.) sans avoir besoin de soulever le Ska’h dans son intégralité, car puisqu’elle n'est pas un lieu spécialement dédié tout le temps à la nourriture et à la boisson, elle n'a pas le statut d’une habitation de toute l'année (dont la règle est décrite en 106)

Pergola large [pergola de poutres] dont les zones de lumière sont plus importantes que les zones d’ombre : si on y pose un Ska'h casher, la Soucca est casher selon la Hala’ha a priori [à condition que la pergola soit en bois. Cependant, si elle est en métal, il ne faut pas poser le Ska'h directement sur la pergola, en raison de la loi de « maamid »  (support) (voir 117.)], et il est permis de s’asseoir même sous les poutres de la pergola, même si les poutres sont plus larges que 4 Tefa’him, car il suffit que le Ska'h casher soit posé sur le Ska'h non casher et l’annule, même s’ils ne sont pas complètement mélangés (עי' משנ"ב סי' תרכו ס"ק ח, ובה"ל סוד"ה מקרי, ושעה"צ ס"ק כה).

Toutefois, selon le Hazon Ich (והחמד משה המובא במשנ"ב שם), il ne faut pas s’asseoir sous les poutres, à moins que celles-ci soient totalement mélangées avec le Ska'h [par exemple, dans le cas de branches d’eucalyptus, si les poutres ne sont pas distinguables].

[D’après le Hazon Ich (voir 118) qui est strict sur « maamid demaamid » (support du support), les connexions des bois de la pergola ne doivent pas non plus être faites avec du métal ni avec des clous].

Une Soucca construite sur un balcon qui ne mesure pas sept Tefachim par elle-même – mais uniquement si elle inclut le large rebord de pierre du balcon – en cas de besoin, il y a des avis qui sont indulgents . 

Si l’on a une Soucca qui mesure sept Tefachim avec un large rebord de pierre sur le côté, on peut s'asseoir sur ce dernier comme faisant partie de la Soucca, même s'il y a derrière une barrière qui sert de mur à la Soucca, car on considère le large rebord de pierre comme une partie et une extension du sol . 

Taille de la Soucca

La Soucca doit mesurer sept Tefachim sur sept Tefachim [56 cm selon la petite mesure ou 70 cm selon la grande mesure ]. Si elle ne mesure pas sept Tefachim de large, elle est invalide, et comme il s'agit d'un doute sur une Mitsva de la Torah, il faut être strict et mesurer sept Tefachim selon la grande mesure. 

La hauteur des murs doit être au moins de dix Tefachim [80 cm pour la petite mesure et 100 cm pour la grande mesure ] et même si le toit est beaucoup plus haut, cette hauteur de mur suffit.

Si la Soucca a des murs d’au moins dix Tefachim de haut [c’est-à-dire des murs cashers mais ne montent pas jusqu’au niveau du Ska’h], et que le Ska’h ne se trouve pas exactement au-dessus mais est éloigné de leur continuité de moins de trois Tefachim, la Soucca est valable car on applique les principes de "Goud Assik" et "Lavoud". 

Lois du Ska’h (toit de la Soucca)

Le Ska’h que l’on met sur le toit de la Soucca, pour être valide, doit respecter 3 paramètres :

1) Il doit être issu de végétaux,

2) Il doit être fait d'une matière qui ne peut pas devenir impure. 

3) Il doit être déraciné/détaché du sol.

Même le support, sur lequel repose le Ska’h, doit a priori être conforme aux mêmes exigences qu’un Ska’h valide, c'est-à-dire être issu de végétaux et ne pas être susceptible de contracter l'impureté, mais a posteriori cela ne le rend pas invalide.  Toutefois, il est permis de faire reposer le support du Ska’h sur des murs ou des poutres en béton, bien que cela soit une matière que l’on ne peut pas utiliser en tant que Ska’h. La raison de cette permission est qu’il n’est pas habituel de recouvrir le Ska’h avec ce genre de chose [et l’interdiction de Maamid-support est dûe à la crainte que l’on vienne à couvrir le Ska’h avec le support].

(משנ"ב סי' תרכט ס"ק כב, ר"ן רפ"ב דסוכה)

Si les parois de la Soucca sont en métal, ou s'il y a des bandes de métal fixées sur les murs, certains sont stricts et placent le Ska'h avec un support intermédiaire casher afin qu’il soit un « maamid demaamid » (voir le paragraphe suivant). 

Il y a un doute à savoir si le « maamid demaamid » [comme par exemple des poutres en bois posées sur les barres en métal de la Soucca] n’est valide que lorsque, sans le support intermédiaire, le Ska'h tomberait [par exemple, si la barre en métal est posée dans le sens de la longueur, et qu'on place des poutres de bois dans le sens de la largeur, puis que l'on pose le Ska'h sur les poutres en longueur, de sorte que sans les poutres, le Ska'h ne tiendrait pas], ou bien s'il n'est pas nécessaire d'être strict à ce sujet [et on peut poser les poutres en bois dans le même sens que les barres en métal, puis poser le Ska'h sur les poutres, même si sans les poutres le Ska'h tiendrait quand même].

Les supports du support, comme les vis qui fixent les murs de la Soucca ou similaires qui soutiennent les supports du Ska’h, selon le Hazon Ish, doivent être faits avec des matériaux valides pour le Ska’h, tandis que selon la Michna Beroura, ils ne sont pas considérés comme des supports et peuvent donc être faits de quelque chose qui peut devenir impur comme le fer, mais si cela est possible, il est bon d'être strict à ce sujet. 

Le fer, comme les clous et les vis, et le plastique, comme les attaches en plastique (azikonim en hébreu), sont invalides pour le Ska’h car ils ne sont pas issus de végétaux. Pour cette raison, a priori, on ne doit pas utiliser ces matériaux pour maintenir le Ska’h, mais si le Ska’h tient par un vent normal même sans ces éléments, ils ne sont donc pas considérés comme un support et il sera permis de les utiliser pour renforcer le Ska’h même a priori. 

Les fils de coton ou de lin sont invalides pour le Ska’h selon la loi rabbinique, et les décisionnaires divergent sur la question de savoir s'il est possible de maintenir le Ska’h avec quelque chose d'invalide pour le Ska’h selon la loi rabbinique : a priori, il est bon d'être strict à ce sujet. Pour cette raison, il faut attacher le Ska’h avec des fils faits avec des plantes naturelles [non transformées] comme du Gwé ou du Rafia. 

Pour des nattes de roseaux utilisée pour le Ska’h, il faut s'assurer qu'elles aient été faites dans l’intention d’en faire une protection contre le soleil [pas obligatoirement pour les besoins de la Mitsva] et non pour se coucher ou s'asseoir dessus. De plus, il faut veiller à ce que les fils qui tiennent la natte soient faits de plantes naturelles non transformées comme le Gwé ou le Rafia, et non de fils transformés. Pour cette raison, il ne faut acheter des nattes pour le Ska’h que si elles possèdent une certification de cacheroute réputée. 

La coutume est de ne pas couvrir le Ska’h avec des planches, même si elles mesurent moins de quatre Tefachim, et beaucoup veillent à ne pas utiliser de lattes, mais seulement des roseaux ronds [appelé Kaines - קיינעס], ou des branches de palmier, etc. [et certains sont indulgents si les lattes mesurent jusqu'à 4-5 cm de large et certains le sont encore plus en acceptant des lattes jusqu’à 8cm]. Ceux qui n'ont pas l'habitude d'être indulgents à ce sujet devraient suivre l'avis simple du Choulhan Aroukh de ne pas couvrir du tout le toit avec des planches. 

Pour les nattes de roseaux, il est préférable qu'elles soient faites de Kaines et non de lattes, même pour ceux qui ont l'habitude de couvrir le Ska’h avec des lattes. Concernant les nattes, il est bon de se montrer strict, car certains considèrent que l'attache de planches entre elles en font un seul objet et cela reviendra à avoir une planche large de plus de quatre Tefachim. 

A priori, le Ska'h ne doit pas être dense pour que l'on puisse voir les étoiles [il suffit que ce soit visible à un endroit de toute la surface de la Soucca], mais a posteriori, même si on a posé un Ska'h épais qui cache les étoiles, la Soucca reste casher.

Une Soucca dont les zones de lumière sont plus importantes que les zones d’ombre est invalide, mais une Soucca dont les zones d’ombre sont plus importantes que les zones de lumière et qui contient une zone où la lumière est plus importante que l'ombre – si cette zone est inférieure à 7 Tefa’him sur 7 Tefa’him, il est permis de manger et de dormir même dans cette partie éclairée (voir plus loin, 128, la règle concernant le fait de s'asseoir sous un espace vide).

Dans une Soucca où il y a tellement de Ska'h que la pluie ne peut pas y entrer, il est recommandé d'être strict et de considérer cela comme invalide [et il faut veiller à ce qu'il n'y ait même pas un seul endroit de 4 Tefa’him où la pluie ne puisse pénétrer]. Mais a posteriori, si on ne peut pas corriger le Ska'h, on peut se fier à l'opinion des permissifs.

Un Ska'h fixé avec des clous est invalide selon la Torah [et il est considéré comme un Ska'h invalide qui disqualifie la Soucca à partir de 4 Tefa’him].

Lois du Ska’h invalide et de l'espace vide 

Le Ska’h doit résister à un vent normal, et s'il tient par un vent normal, même si on le maintien à sa place avec des choses invalides pour le Ska’h, la Soucca est Casher. 

Une séparation avec du vide dans le Ska’h invalide la Soucca quand elle fait trois Tefachim, et si la séparation fait moins de trois Tefachim, même si elle n'invalide pas toute la Soucca, on ne doit pas dormir sous l’espace vide. Pour cette raison, il faut faire attention avec un Ska’h en roseaux à ce qu'il n'y ait pas d'écart d'air du début à la fin des roseaux, et c’est pour cela qu’il faut poser aussi du Ska’h même en longueur de la Soucca. Et certains estiment aussi qu'il ne faut pas avoir la majeure partie de la tête ou du corps sous le vide . 

S’il y a un Ska’h invalide sur plus de quatre Tefachim de large au milieu de la Soucca sur toute la longueur, la Soucca est invalide. Mais s’il y a la taille nécessaire pour que la Soucca avec ses trois murs soit valide jusqu'au Ska’h invalide, la Soucca sera permise, mais il ne faudra pas s'asseoir sous l'endroit où se trouve le Ska’h invalide. 

Dans le cas mentionné dans le paragraphe précédent où le Ska’h invalide a une largeur de plus de quatre Tefachim, il est possible de rendre une partie du toit invalide apte en plaçant une cloison à une distance de 23 cm de la zone du Ska’h invalide, réduisant ainsi la taille du toit invalide à moins que la mesure qui invalide la Soucca. Pour cette raison, si la terrasse de la Soucca mesure trois mètres et qu'il y a un espace d'air de 50 cm et un plafond en béton de 50 cm, on mettra une cloison de 70 cm de long à une distance de 23 cm du début du plafond en béton, et sur le reste de la longueur de la Soucca, on mettra une forme d’ouverture "Tzourat HaPetah", réduisant ainsi la mesure du Ska’h invalide. 

S’il y a un Ska’h invalide qui mesure plus de trois Tefachim [24 - 28,8 cm] mais moins de quatre Tefachim [32 - 38,4 cm], la Soucca est valable même si ce Ska’h traverse toute la Soucca, mais on ne doit pas dormir, a priori, sous ce Ska’h invalide.

Un Ska’h invalide de moins de trois Tefachim [24 - 28,8 cm], n'est pas invalide du tout, même s'il est sur toute la longueur ou la largeur de la Soucca, et on peut même manger et dormir en dessous. Pour cette raison, si au-dessus de la Soucca il y a une gouttière ou une poutre en béton, même si elle s'étend sur toute la longueur de la Soucca, tant qu'elle n'a pas atteint la mesure de trois Tefachim, elle n'invalide pas du tout la Soucca et il est permis de manger et de dormir sous cet endroit. 

Une Soucca sous laquelle se trouve un moteur de climatisation, si la largeur du moteur est inférieure à 24 cm, il est permis de manger et de dormir en dessous. 

Dans une petite Soucca [d'une dimension de sept sur sept Tefa’him], s’il y a un Ska'h invalide de trois Tefa’him de longueur ou de largeur sur toute la Soucca, cela la rend invalide, car bien que cette mesure de Ska'h invalide ne disqualifie pas les autres Souccot, néanmoins, dans cette Soucca, cette mesure réduit la quantité de Ska'h cachère, et elle est donc invalide. Et certains décisionnaires soutiennent qu'il n'y a pas lieu de faire une différence, et tant qu'il y a quatre Tefa’him de Ska'h cachère, un Ska'h invalide de moins de quatre Tefa’him ne disqualifie pas la Soucca.

Les fils à linge ou les barreaux de protection des fenêtres situés au-dessus du Ska'h ne le disqualifient pas, tant que chaque grille ou chaque fil à linge ne dépasse pas trois Tefa’him de largeur. Certains sont plus stricts à priori, si cela peut être évité/corrigé, car ils craignent l'avis des décisionnaires qui considèrent qu’il faut être strict sur le sujet "Lévoud" et qui considèrent tous les fils ou barreaux ensemble comme ne faisant qu’un et disqualifient la Soucca. Selon cet avis, il faudra poser du Ska'h cachère entre eux à l'aide d'un support de support.

Lois des murs/parois de la Soucca (Defanotes)

Les parois doivent pouvoir tenir face à un vent ordinaire et si un vent ordinaire les fait bouger, la Soucca est invalide. Les décisionnaires divergent quant à la mesure de déplacement qui disqualifie la Soucca : certains disent que tout déplacement la rend invalide, d'autres disent seulement si elle bouge de trois Tefa’him. En pratique, on peut être indulgent [en cas de nécessité] selon ce dernier avis.

Les parois d'une Soucca faites de draps, même tendus fermement, nécessitent de préférence d'ajouter des cloisons de type « Lévoud ». Cela peut être fait en entourant la Soucca de cordes, cinq fois, à des intervalles de 20 cm, depuis le sol jusqu'à une hauteur d'un mètre et cela conviendrait selon tous les avis (petite et grande mesures).

Une paroi faite de « chaîne ou de trame », c’est-à-dire de poteaux verticaux ou des cordes horizontales avec des intervalles de moins de trois Tefa’him, ne peut être utilisée dans une Soucca que si elle est construite de cette façon sur les quatre côtés de la Soucca. Si seulement trois côtés sont comme cela, cela ne suffit pas. Selon le Hazon Ich, même avec quatre côtés, il convient d'être strict et de ne pas l’utiliser. Cependant, si des draps sont également tendus en plus des cordes, la Soucca devient valide, même avec trois côtés, comme mentionné précédemment.

Une paroi faite de « chaîne et de trame », comme des poteaux verticaux et des cordes horizontales, est considérée comme une paroi complète. Une balustrade, selon la Michna Beroura (שעה"צ סי' שס), est considérée comme une paroi faite de poteaux et de cordes car il y a des barres de fer aussi bien en largeur en haut qu’en bas de la balustrade. Et selon le Hazon Ich, il doit y avoir un intervalle horizontal tous les trois Tefa’him. Par conséquent, une balustrade ou une grille ne peut pas servir de cloison.

Une fenêtre ou des volets fermés sont considérés comme une paroi. Des volets ouverts, selon la Michna Beroura, sont considérés comme une cloison de « chaîne et de trame » et sont valables. Cependant, selon le 'Hazon Ich, ils sont seulement considérés comme une cloison de trame (horizontale) et ne sont pas suffisants.

Toutefois, si une balustrade est à moins de trois Tefa’him des volets, il y a une combinaison de "chaîne verticale" [la balustrade] et de "trame horizontale" [les volets ouverts], et d'après tous les avis, dans ce cas, il n'est pas nécessaire que les volets restent fermés et il sera permis de les ouvrir.

Idéalement, a priori, il est préférable de faire des parois complètes, car tout le monde ne maîtrise pas tous les détails des lois des parois.

Lois des décorations de la Soucca

Il ne faut pas suspendre de décoration de Soucca à une distance de quatre Tefa’him ou plus du Ska'h. Si la décoration commence dans les quatre Tefa’him du Ska'h et pend en dehors de cette mesure, si sa largeur est inférieure à quatre Tefa’him, cela est permis.

Les décorations tombées du Ska'h ou des parois pendant Chabbat ou Yom Tov sont considérées comme Mouktsé et il est interdit de les déplacer. Toutefois, si on a émis la condition avant l'entrée de la fête de ne pas s'en « séparer » entre le coucher du soleil et la sortie des étoiles (Bein Hachemachot) de l’entrée de Chabbat ou Yom Tov, on pourra les déplacer pendant Chabbat ou Yom Tov. Pendant ‘Hol HaMoed, on pourra dans tous les cas les déplacer et même les accrocher à nouveau.

Il est permis d'enlever les décorations [pendant ‘Hol Hamoed] si l'on craint qu'elles soient abîmées par la pluie .

Il est permis de poser une bâche en plastique sur le Ska'h [que ce soit au-dessus ou en dessous] pendant Chabbat et Yom Tov pour protéger les décorations de la pluie, mais il faut faire attention à ne pas toucher le Ska'h directement avec les mains, car il est Mouktsé .

Il est permis de suspendre des décorations pendant ‘Hol HaMoed.

Il est permis de préparer des décorations pendant 'Hol HaMoed uniquement si cela est un travail simple (Maassé Hédiot). Si cela nécessite une expertise particulière, c'est considéré comme un travail d'artisan (Maassé Ouman) et c'est interdit.

Sainteté de la Soucca

Introduction :

Il est dit dans la Guemara (Soucca 29) "Amar Rava Maani Mikla Bar MiMetlalta", et les premiers décisionnaires ont divergé sur le sens de cette expression : s'agit-il d'une demande d’enlever les assiettes après le repas (Rachi et Tossafot), ou bien de ne pas apporter les casseroles utilisées pour la cuisson dans la Soucca (Bahag et Rabbénou Tam dans Tossafot) ? En pratique, on tiendra compte des deux avis (משנ"ב סי' תרל"ט סק"ה).

Il ne faut pas apporter à table des poêles et ustensiles de cuisson que l'on n'a pas l'habitude d'apporter à table. Cependant, si la Soucca est éloignée de la cuisine, il semble que cela est permis [et l'on pourra se fier à l'interprétation de Rachi et Tossafot].

Il est permis d'apporter à table les casseroles que l'on a l'habitude de poser sur la table tout au long de l'année.

Il est permis de faire une Soucca dans une cuisine, même s'il y a des fours, des réfrigérateurs, etc.

Il ne faut pas laisser les assiettes sur la table après avoir fini de manger. Il faut les retirer à la fin du repas, mais il n'est pas nécessaire de le faire immédiatement après avoir fini de manger .

Il est permis de se laver les mains (Netilat Yadaim) dans la Soucca, et il est également permis d'y poser le récipient pour Netilat Yadaim. Après utilisation, il convient de retirer le récipient de la Soucca (עי' ערוה"ש שם).

Il est permis de passer par la Soucca pour raccourcir son trajet [Kappandria] (רי"ץ גיאות מאה שערים דף עב).

Il ne faut pas laisser de vélos dans la Soucca. On peut y laisser une poubelle si elle se trouve habituellement dans le salon. Il est interdit de changer la couche d'un bébé dans la Soucca. On peut y jouer à des jeux pour enfants. Il est également permis de cirer ses chaussures dans la Soucca.

Celui qui fume habituellement chez lui peut également fumer dans la Soucca [il est cependant recommandé de s'abstenir de fumer tout au long de l'année].

Tombée de pluie la première nuit de Yom Tov :

Selon le Rama, il faut être strict, car l'exemption de "Miztaer" (celui qui est fortement dérangé) ne s'applique pas pour la consommation du premier kazayit la première nuit de Souccot. Ainsi, pour les Ashkénazes : si au moment de commencer le repas de la nuit de Souccot, il pleut, il convient d'attendre que la pluie cesse [mais sans dépasser la moitié de la nuit - Hatzot]. 

Si l'attente est difficile, on fera le Kiddouch dans la Soucca sans réciter la bénédiction de "Léshév BaSoucca", et on récitera la bénédiction de "Chéhé’héyanou", puis on mangera un kazayit dans la Soucca. Ensuite, on pourra prendre le reste du repas à l'intérieur. Si la pluie cesse [avant d'aller se coucher], on retournera dans la Soucca pour manger plus d'un Kabetsa de pain et on récitera la bénédiction de "Léshév BaSoucca". 

Cependant, selon le Choulhan Aroukh, l'exemption de " Miztaer " s'applique également pour la consommation du premier Kazayit la première nuit. Ainsi, pour les Sépharades : selon l'essentiel de la Hala’ha, il n'est pas nécessaire d'attendre que la pluie cesse, et on peut faire le Kiddouch à l'intérieur avec la bénédiction de " Chéhé’héyanou ", mais on ne récite pas la bénédiction de "Léshév BaSoucca". Si la pluie cesse [avant la moitié de la nuit-Hatzot], on retournera dans la Soucca pour manger un Kazayit ou un Kabetsa, sans réciter une nouvelle fois " Chéhé’héyanou ". [Certains Sépharades se montrent stricts et attendent comme les Ashkénazes]. 

S'il pleut la seconde nuit de Yom Tov : pour les Ashkénazes - on fait le Kiddouch à l'intérieur et on récite " Chéhé’héyanou ", puis à la fin du repas, on mange un Kazayit dans la Soucca sans réciter les bénédictions de "Léshév BaSoucca" et "Chéhé’héyanou ". Si la pluie cesse, on entre dans la Soucca, on mange un Kabetsa et on récite "Léshév BaSoucca". A priori, même la seconde nuit, il est bon d'attendre un peu que la pluie cesse. 

Pour les Sépharades, la règle est la même que mentionnée ci-dessus pour la première nuit de Yom Tov.

Allumage des bougies du deuxième jour de Yom Tov

[Les lois d’allumage des bougies de Chabbat du vendredi soir seront détaillées plus loin]

Le deuxième jour de Yom Tov, il est interdit d’allumer les bougies avant la sortie des étoiles mais on les allumera soit après la sortie des étoiles, soit avant le Kiddouch.

S'il reste des mèches, un morceau de métal, des restes de bougies, etc. des bougies du premier jour, selon la loi stricte, il est permis de les sortir même à la main pour allumer les bougies du 2eme jour de fête. [et il n'y a pas en cela d'interdiction de Mouktze, car l'allumage de la bougie est considéré comme un besoin pour l’alimentation de la fête (Ohel Nefesh), et il est permis de déplacer un objet Mouktze pour les besoins de la fête.] Cependant, de nos jours, avec de la lumière électrique, il n’est pas si clair si nous pouvons considérer l’allumage comme un besoin pour l’alimentation de la fête, c’est pour cela qu’a priori, il vaudra mieux sortir la mèche avec une cuillère, une fourchette ou équivalent. Il est aussi possible de rajouter de l’huile et une nouvelle mèche sans sortir l’ancienne mèche.

Il y a des femmes qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment d'allumer les bougies, et d’autres ont l'habitude d'entendre [ou si elles font le Kiddouch elles-mêmes, de dire] "Chéhé’héyanou" lors de la récitation du Kiddouch. Celles qui n'ont pas de coutume spécifique écouteront [ou si elles font le Kiddouch elles-mêmes, diront] “Chéhé’héyanou" au moment du Kiddouch.

Celles qui ont l'habitude de dire la bénédiction "Chéhé’héyanou" au moment où elles allument les bougies, quand arrivera le moment de la récitation du Kiddouch, si elles le récitent elles-mêmes, elles ne devront pas dire "Chéhé’héyanou" une nouvelle fois.

Cependant, si elles écoutent le Kiddouch de leur mari ou d'autres personnes, il y a un doute sur le fait qu'elles puissent répondre "Amen" après la bénédiction de "Chéhé’héyanou" et ensuite boire du verre. La raison du doute est de savoir si, ayant déjà accompli leur obligation de "Chéhé’héyanou", répondre "Amen" est considéré comme une interruption et elles devront dire à nouveau une bénédiction sur le vin du verre, comme le veut la loi pour ceux qui interrompent entre la bénédiction du Kiddouch et la boisson, ou si cela n'est pas considéré comme une interruption. En pratique, il semble qu'elles devraient répondre "Amen”, et cela ne sera pas considéré comme une interruption [en particulier parce que la bénédiction "Chéhé’héyanou" lors du Kiddouch concerne aussi la Mitsva de la Soucca].

Allumage des bougies du 7eme jour de Souccot

Il faut allumer des bougies pour Yom Tov [et il faut faire la bénédiction "Léhadlik Nér Shel Yom Tov" sans la bénédiction de "Chéhé’héyanou"]. Certains ont l'habitude de les allumer la veille de Yom Tov et d'autres ont l'habitude de les allumer pendant Yom Tov juste avant le repas de la fête, et celui qui n'a pas d'habitude les allumera la veille de Yom Tov.

Questions-réponses sur les lois du deuil pendant ‘Hol Hamoed Souccot

Question : Comment un endeuillé doit-il se comporter pendant les Hakafotes lors des Hoshannot

Réponse : Les Sépharades ont l'habitude que l'endeuillé participe aux Hakafotes normalement, mais selon le Rama, un endeuillé ne participe pas aux Hakafotes [et lors de Hoshaana Rabba, certains pensent qu'il peut faire les Hakafotes (סידור היעב"ץ)], et d'autres estiment qu'il est permis de participer. Il est correct que l'endeuillé tienne le Sefer Torah pendant la récitation des Hoshanotes, conformément à la coutume.

Question : Un endeuillé peut-il assister à une fête de Sim'hat Beit HaShoeva

Réponse : Pour la récitation des psaumes, il n'y a aucune restriction à participer. Pendant les danses et les musiques, s'il y assiste pour ses enfants, il est permis d'y être sans danser [certains permettent de participer sans danser dans tous les cas, et cela nécessite une étude plus approfondie].

Question : Est-il permis à un endeuillé de mettre de la musique pendant ‘Hol Hamoed ? 

Réponse : C'est interdit, mais il est permis de faire passer de la musique à la maison, tant que l'endeuillé ne cherche pas à l'écouter ni à en tirer plaisir (יו"ד סי' שצא, או"ח סי' תרס).

Question : Un endeuillé peut-il danser avec le Sefer Torah à Sim’hat Torah ? 

Réponse : Il ne danse pas comme il l’aurait fait d'habitude, mais fait un tour avec le Sefer Torah.

Hoshaana Rabba et Sim’hat Torah

Se tremper au Mikvé à Hoshaana Raba

Les personnes rigoureuses ont l’habitude de s’immerger avant l’aube (Alot Hasha’har), mais il est préférable de s’immerger la veille de Hochaana Raba, afin d’étudier toute la nuit dans un état de sainteté.

Lecture du livre de Devarim (Deutéronome)

Certaines communautés ont l'habitude de lire dans la nuit de Hoshaana Rabba le Houmach Devarim selon les enseignements du Arizal, et ainsi agissent les communautés Hassidiques et Sépharades. Cette lecture se fait à partir d'un Houmach ou d'un Sefer Torah mais pas en public. Ceux qui se montrent indulgents et lisent à partir d'un Sefer Torah en public ont des sources pour appuyer leur coutume. 

Dans cette lecture, il n'y a pas d'interdiction de sortir de la synagogue au milieu de la lecture (voir או"ח סי' קמו), car ce n'est qu'une coutume.

Prière de Hoshaana Rabba

Les Ashkénazes ont la coutume de dire, lors de Hoshaana Rabba, les Pessoukei Dezimra comme un Chabbat ou Yom Tov ordinaire, mais ils ajoutent le "Mizmor LeToda" et ne disent pas "Nishmat".

Détacher le Loulav

Il est de coutume de détacher les liens du Loulav à Hoshaana Rabba. Certains ont l'habitude de le faire avant la prise du Loulav, d'autres après la prise, avant le Hallel, et d'autres encore après le Hallel, avant les Hoshanotes. Celui qui n'a pas de coutume spécifique devrait détacher les liens après la prise du Loulav, avant de réciter le Hallel.

Prise de la Arava (saule)

Le jour de Hoshaana Rabba, il est de coutume de prendre une branche de saule-Arava, et bien que la loi n'exige qu'une seule branche de Arava, on a pris l'habitude de prendre cinq branches selon l'enseignement du Arizal.

On a l'habitude de lier les cinq branches ensemble, et il est préférable de les attacher avec une tige de Arava qui n'a pas été utilisée pour la prise du Loulav. Si l'on ne possède pas de tige de Arava, on peut les attacher avec des feuilles de Loulav non utilisées ou avec un élastique, mais dans ce cas, il faut veiller à tenir les branches de Aravot elles-mêmes et non l'attache qui les lie pour ne pas créer une séparation (Hatsitsa).

Il est possible d'utiliser les deux branches d’Aravot du Loulav pour accomplir la Mitsva de la prise de la Arava. Mais selon le Arizal, il faut avoir des branches d’Aravot différentes de celles que l’on a utilisées pour le Loulav.

Bien que selon la loi stricte, il soit permis à plusieurs personnes de frapper avec les mêmes branches de Aravot à plusieurs reprises, il est de coutume que chacun ait ses propres branches de Aravot. Si cela n'est pas possible, on peut être indulgent conformément à la loi stricte.

Même les femmes Ashkénazes frappent avec des branches de Arava [mais les Sépharades ne suivent pas cette coutume], et il est également d'usage de frapper pour un nourrisson âgé d'un jour, mais il n'est pas nécessaire de le faire pour un fœtus.

Celui qui prie seul, fait les Hakafotes chez lui en plaçant un livre saint sur une chaise et en tournant autour d'elle sept fois.

Certains ont l'habitude de placer les branches de Aravot sur l'Aron Kodesh après la cérémonie, et cela n'est pas interdit, car « le cœur du Beth Din a statué à l’avance en conséquence » .

Le repas de Hoshaana Rabba

De nombreuses personnes ont l'habitude d'ajouter des plats supplémentaires le jour de Hoshaana Rabba [en plus de ce qu'ils mangent habituellement pendant ‘Hol Hamoed], comme lors d'un repas de Yom Tov .

Certains ont l'habitude de manger des boulettes de viande appelées "Kreplach", et cette coutume a des sources.

Il est préférable de commencer le repas de Hoshaana Rabba avant midi, et si cela n'est pas possible, on peut commencer jusqu'à la dixième heure. Si l'on commence après la dixième heure, il ne faut pas prolonger le repas, mais il est une Mitsva de manger un peu plus d'une quantité d'un Kabetsa de pain.

La veille de Sim’hat Torah

Il est permis de laver le sol comme d'habitude.

Pour les Ashkénazes : Celui qui s'est coupé les ongles avant Souccot [ou même avant le Chabbat qui précède Souccot, si cela est dans les trois jours précédant la fête], peut les couper pendant ‘Hol Hamoed. Celui qui ne s'est pas coupé les ongles avant Souccot, s'il a l'habitude de se les couper avant chaque Chabbat, peut les couper avant Chabbat de ‘Hol Hamoed avec un coupe ongles, mais pas la veille de Sim’hat Torah [les Sépharades et les enfants Ashkénazes sont autorisés à les couper pendant tout ‘Hol Hamoed].

Les jeunes qui arrivent à la Yeshiva la veille de Sim’hat Torah et qui sont fatigués parce qu'ils sont restés éveillés la nuit de Hoshaana Rabba – il leur est interdit de dormir en dehors de la Soucca, car si c’est pour construire une Soucca, il n'y a pas d'exemption pour celui qui est Mitztaér (fortement dérangé) et il faudra donc en construire une ou en rejoindre une. (voir plus haut les lois concernant celui qui est fortement dérangé).

Lorsque l’on sort de la Soucca pour la dernière fois de l’année, on dit : יהי רצון שנזכה לישב בסוכה של לוויתן - "Qu'il soit Ta volonté que nous méritions de nous asseoir dans la Soucca du Léviathan" [il existe différentes versions pour cette prière], et les gens d’un niveau de spiritualité élevé ont l'habitude d'embrasser la Soucca en sortant (voir Michna Beroura סימן תעז).

Résider dans la Soucca pendant Sim’hat Torah

Jusqu'à la sortie des étoiles démarrant la nuit de Sim’hat Torah, il est interdit de manger en dehors de la Soucca.

Il est permis de démonter la Soucca seulement après Sim’hat Torah, et il ne faut pas fermer le toit au-dessus de la Soucca avant la fin de Sim’hat Torah. Cependant, si en Israël, s'il y a un risque qu’il y ait de la pluie pendant Sim’hat Torah, on peut démonter la Soucca après Minha Ketanah d’Hoshaana Raba [il est préférable de le faire plus près du coucher du soleil], et on peut aussi fermer le toit et enlever les décorations. Les locataires en Israël, qui louent un logement pour Souccot et doivent partir immédiatement à la fin de Sim’hat Torah peuvent démonter la Soucca la veille de Sim’hat Torah, comme mentionné plus haut.

Il est interdit de manger ou de dormir dans la Soucca pendant Sim’hat Torah [car cela peut paraître comme ajouter à la fête]. Celui qui veut manger ou dormir dans la Soucca, en Israël, doit enlever du Ska'h une surface de 40 cm sur 40 cm après Minha Ketanah de Hoshaana Raba [il est préférable de le faire plus près du coucher du soleil]. S'il ne peut pas ou s’il est en dehors d’Israël où Sim’hat Torah ne tombera que le 2eme jour de Yom Tov ou s'il a oublié, il peut introduire des casseroles vides dans la Soucca ou bien fermer le toit.

Lecture du Chnaim Mikra pour la paracha de Vezot Habra’ha

C’est à partir de Minha du Chabbat de la paracha Haazinou, que l’on remplit son obligation de Chnaim Mikra (la lecture en double de chaque verset de la Torah puis de sa traduction en araméen) de la paracha Vezot Habra’ha, mais il y a une divergence entre les décisionnaires pour savoir si le moment idéal pour cette lecture est à partir de la nuit de Hoshaana Rabba ou à partir de la nuit de Sim’hat Torah.

Le temps limite pour accomplir la lecture du Chnaim Mikra est jusqu'au moment où l'on finit de lire la Torah avec la paracha Vezot Habra’ha.

Il est permis de lire le Chnaim Mikra de la paracha Béréchit après que la communauté ait déjà lu cette paracha.

Les Hakafotes

Pendant les Hakafotes, il faut rester debout, et ceux qui sont affaiblis et qui s'assoient ont sur quoi s'appuyer.

Un endeuillé ne danse pas normalement à Sim’hat Torah, mais il fait un tour avec le Sefer Torah.

Les Ashkénazes récitent Yizkor à Sim’hat Torah même lorsqu'ils prient seuls [les Sépharades ne récitent pas du tout Yizkor].

Les lois des montées à la Torah à Sim’hat Torah

S'il ne reste que deux personnes qui n'ont pas reçu de montée à la Torah, il suffit de commencer la lecture à partir de "OuLeZévouloun Amar" et il n'est pas nécessaire de recommencer depuis "Vezot Habra’ha".

Si lors des lectures supplémentaires (si l’on se sépare en plusieurs groupes avec plusieurs Sifré Torah afin que tout le monde monte à la Torah plus rapidement), il ne reste qu'un seul Cohen et que les autres sont des « Israël », ou qu'il ne reste qu'un seul Lévi et que les autres sont des « Israël » [et qu'il n'y a pas d'autres Cohanim ou Lévites, même parmi les enfants], en cas de nécessité, il est permis d'appeler un « Israël » immédiatement après un Cohen ou un Lévi, mais il est préférable de ne pas appeler un Cohen ou un Lévi du tout, seulement des « Israël ».

Un Cohen ou un Lévi peut être "Hatan Torah" ou "Hatan Beréchit". De plus, il est permis que trois Cohanim ou Lévites soient "Hatan Torah", "Hatan Beréchit" et Maftir.

S'il n'y a qu'un seul Cohen et qu'on souhaite l'honorer aussi en tant que "Hatan Torah" ou "Hatan Beréchit", il est permis qu'il monte deux fois.

S'il y a plusieurs Cohanim et Lévites, on peut les alterner dans les montées à la Torah : Cohen, Lévi, Israël, puis de nouveau Cohen, Lévi, Israël, et ainsi de suite.

Un père et son fils peuvent monter l'un comme "Hatan Torah" et l'autre comme "Hatan Beréchit", et il est permis d'être indulgent à ce sujet même avec un seul Sefer Torah.

Prière de Moussaf et mention de "Mashiv Harouah"

Une personne qui prie seule chez elle ne doit pas prier Moussaf avant l'heure où la communauté prie Moussaf. Si cette personne a l'habitude de prier dans une synagogue précise, elle doit suivre l'horaire de cette synagogue. Si c'est une femme qui prie chez elle, elle doit se caler sur l'horaire du Beit HaKnesset où son mari a l'habitude de prier. Lors de la prière de Chaharit, elle mentionnera "Morid Hatal", même si son mari a déjà prié Moussaf et a mentionné "Mashiv Harouah".

La Soucca et les quatre espèces après la fête

Il est bon de conserver le Loulav et les autres espèces pour les brûler en même temps que l’on brûle le Hametz la veille de Pessah. En cas de nécessité, il est permis de les jeter à la poubelle dans un sac.

Il est recommandé de traiter le Ska'h avec un produit insecticide à longue durée [comme le K2000], en s'assurant qu'il soit complètement sec et bien emballé hermétiquement avec des boules de naphtaline à l'intérieur, puis de l'entreposer dans un endroit sec. Il faut vérifier l'état du Ska'h chaque année.

En ce qui concerne le fait de jeter du Ska'h et des parois de la Soucca après la fête, il ne faut pas les jeter dans un endroit où l'on risque de marcher dessus, même si ce n'est pas une poubelle. On doit les déposer dans un endroit ouvert où personne ne passe. Dans certaines villes, le Ska'h est ramassé séparément par la municipalité. Là où cela n'est pas le cas, on peut jeter le Ska'h et les parois dans les ordures à condition qu'ils soient emballés dans du plastique.

Questions/Réponses sur Souccot

Question : Pour les Sépharades, si une personne mange dans une Soucca communautaire, doit-elle allumer les bougies de Yom Tov ou de Chabbat dans la Soucca ?

Réponse : Si des femmes mangent à la maison, elles allumeront les bougies à la maison avec bénédiction. Mais si personne ne mange à la maison, elles allumeront dans la Soucca communautaire sans bénédiction (et la manière la plus méritoire est qu'une personne allume les bougies en faisant en sorte à ce qu’avant l'allumage, il fasse acquérir les bougies à toutes les familles. Et si les bougies appartiennent à la communauté/synagogue, il n'est pas du tout nécessaire de faire cette acquisition pour les membres de la communauté/synagogue).

Question : Si l’on mange dans une Soucca communautaire et qu’il est interdit (souvent pour des raisons de sécurité) d’y dormir, est-ce considéré comme une Soucca qui n'est pas adaptée pour dormir (d'un point de vue technique, car les propriétaires de la Soucca ne permettent pas qu'on y dorme) et donc sera invalide pour manger, comme cela a été expliqué plus haut, ou bien ce qui a été expliqué ne concerne-t-il que la Soucca qui n'est pas adaptée pour dormir en raison de ses propres caractéristiques ? 

Réponse : Elle est considérée comme adaptée pour dormir et est donc valable.